Jusqu'au 18 août 2013, la Fondazione Musei Civici di Venezia accueille au sein du Palazzo Ducale la nouvelle exposition, "Manet. Retour à Venise". Placée sous le commissariat de Guy Cogeval, président du Musée d'Orsay de Paris et de son homologue italien, Gabriella Belli, directrice des musées municipaux de Venise, ce sont plus de 80 ?uvres exposées au grand public dans les immenses salles du Palais des Doges. L'expo événement de l'été.
L'Olympia de Manet aux côtés de son modèle, la Vénus d'Urbino du Titien © Fondazione Musei Civici
"Le retour de Manet à Venise", une exposition ambitieuse
Initié par Daniela Ferretti et dirigé par Stéphane Guégan, commissaire scientifique de l'exposition, ce projet pharaonique a été réalisé grâce au soutien de la région Vénétie et de la Direction du Patrimoine de la Lagune, ainsi qu'à l'aide financière du principal groupe éditorial multimédia italien, 24 Ore Cultura ? Groupe 24 Ore.
À la vue des moyens déployés et au nombre d'?uvres exposées ? 80 peintures, dessins et documents ? l'exposition "Manet. Retour à Venise" se veut être un événement unique.
Retracer les sources d'inspiration du père de l'Impressionnisme. Tel est l'objectif voulu par Stéphane Guégan. À ce jour, la grande majorité des études publiées au sujet d'Edouard Manet insistent principalement, voire uniquement, sur l'influence espagnole dans l'?uvre du peintre. Pourtant, l'art italien le marqua également. Comme le souligne Guy Cogeval, "On a toujours soutenu que la première influence de Manet, c'est l'Espagne. Mais s'il a aimé et travaillé à partir de Vélazquez, Goya ou Murillo, il connaissait surtout leurs ?uvres par la gravure. En revanche, il avait accès au Louvre et à de très nombreux chefs-d'?uvre de l'art italien. Il a voyagé par trois fois en Italie".
C'est ainsi que se confronte au sein de l'exposition les plus grandes ?uvres du peintre français avec celles des grands maîtres de la Renaissance car pour Stéphane Guégan "Nous souhaitons secouer une idée reçue, héritée de la fin du XIXe siècle qui veut que l'art français ait acquis son indépendance en repoussant résolument les influences de l'Italie, perçue comme la terre d'un classicisme étranger au génie national".
Manet et Titien : une affaire d'art et de politique
L'Italie n'est donc jamais loin dans l'art d'Edouard Manet. Le public se laissera très vite convaincre devant deux chefs-d'?uvre réunis pour la première fois, l'Olympia de Manet et la Vénus
Après plus de six mois de tractations diplomatiques entre la France et l'Italie, ces deux plus beaux nus ont pu être enfin accroché côte à côte au Palazzo Ducale de Venise. La première n'avait encore jamais quitté Paris et ce depuis 1890. Tandis que la deuxième, bien qu'elle ait voyagé jusqu'à Tokyo en 2008, a été dès lors assignée à résidence et interdite de prêt. Il a donc fallu "convaincre" Antonio Natali, [ndlr. directeur de la Galerie des Offices]. Cette fois, le déplacement n'était que de trois cents kilomètres. Surtout, la présenter à Venise avait un sens puisque c'est dans cette ville que Titien a peint" comme le rappelle Guy Cogeval.
Ainsi force de négociations entre Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères, Mario Monti, ex-premier ministre italien et Giorgio Orsoni, le maire de la ville de Venise, la provocante Olympia et la sensuelle Vénus d'Urbino se rencontrent enfin le temps de quelques mois. Fait unique et raison supplémentaire pour visiter l'exposition "Manet. Retour à Venise".
Blandine Garot (Lepetitjournal.com de Milan) ? jeudi 23 mai 2013
Manet. Retour à Venise.
Jusqu'au 18 août 2013
Palazzo Ducale
San Marco, 1 - 30124 Venise.
Horaires d'ouverture : Dim.-jeu. : 9.00 à 19.00 et Ven.-sam. : 9.00 à 20.00
Fermeture de la billetterie une heure avant la fermeture du musée.
Tarif plein à 13? et réduit (pour les enfants de 6 à 14 ans ; les étudiants de 15 à 25 ans) à 11?
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