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MANAGEMENT – Comprendre le "oui" mexicain (publi-partenariat)

Écrit par Lepetitjournal Mexico
Publié le 6 octobre 2015, mis à jour le 6 octobre 2015

Parler la même langue ne signifie pas toujours se comprendre. C'est souvent le cas, en tant qu'expatrié, dans le rapport avec ses collègues ou ses supérieurs. Et dans le monde du travail, cette incompréhension culturelle est parfois dommageable. Petit décryptage de Mélanie Simon-Razé, consultante en management à Expat2work, pour réussir son adaptation professionnelle.

Managée par un Mexicain en France et manager française au Mexique : mon expatriation m'a permis de comprendre mon supérieur mexicain... 8 ans plus tard !
En 2007, je faisais en effet partie d'une équipe de cinq auditeurs internes français d'un groupe international. Notre équipe était gérée par un directeur d'origine mexicaine. Il avait travaillé au Mexique et aux Etats-Unis avant son expatriation en France.

 Ne jamais dire non ? Toujours dire oui ? (illustration Romain Thieriot)

"Que dois-je faire pour que vous m'obéissiez ?"
Trois mois après sa prise de poste, sans que son énervement ne nous soit jamais apparu de manière évidente - alors que bien réel depuis son arrivée -, il explose : "Je n'avance pas. A chacune de mes demandes, vous me répondez "Non" systématiquement. Il faut que je négocie tout avec vous ! Que dois-je faire pour que vous m'obéissiez ?!!!"
Interloqués, certes, mais insuffisamment pour daigner rétorquer en bons français : "C'est que ta demande nous paraît irréalisable, ou que nous sommes déjà sur un autre sujet. Nous planifions et gérons ainsi nos priorités."
Nous essayions de lui expliquer que si nous débattions, ce n'était pas "contre lui". C'est justement ce qu'il nous reprochait : pour lui, il n'y avait pas à discuter, ni même à répondre à cette mise en garde ! Et, nous, même encore à ce moment là, nous agissions contre ses attentes.
C'est grâce à mon expatriation au Mexique et seulement quand j'ai eu l'opportunité de travailler avec des Mexicains, que j'ai réalisé le choc de mon ex-chef face à nos réactions, l'intensité de son malaise et l'effort qu'il a dû déployer pour nous gérer. Nous étions en parfaite incompréhension culturelle. Paradoxalement, elle était d'autant plus choquante que nous parlions la même langue (son français est impeccable). Bien sûr qu'il ne pouvait pas concevoir notre raisonnement, et réciproquement !

Ne jamais dire "non"
En effet, un employé mexicain ne dit jamais "non". Les raisons ? Souci de l'apparence (positivisme verbal), amabilité innée des Mexicains, respect inconditionnel de la hiérarchie. Surtout, et c'est le plus valable, un "non" dévoilerait une incapacité à occuper le poste pour lequel l'entreprise l'emploie. Ce qui est inconcevable. Alors que les Français sont capables de justifier un "non" ; nous savons qu'il n'aura aucun impact sur nos résultats.
De même, la parole du chef mexicain n'est guère remise en cause. En réunion, il prend les décisions, les exposent mais l'avis de l'équipe est rarement sollicité. Peu de Mexicains se hasardent à en débattre de peur d'être remerciés rapidement ou considérés comme semeurs de trouble dans l'entreprise.

Comprendre plutôt que juger
Apparenter ce comportement à de l'hypocrisie et cultiver de la rancoeur envers ceux dont vous savez qu'ils n'honoreront pas votre demande, est une erreur culturelle couramment observée. En revanche, accepter leur fonctionnement au travail, sans le juger, sera beaucoup plus efficace et satisfaisant professionnellement et personnellement. Une ambiance de travail plaisante n'est-elle pas plus motivante et productive que des débats interminables ne menant, souvent, à aucune décision ?
Pour avoir vécu les deux situations, je peux attester que "parler la même langue" au sens premier du terme, ne suffit pas à un management interculturel efficace. "Parler la même langue que son équipe" est, avant tout, comprendre et assimiler ses réactions, apprendre de la culture du pays d'accueil et l'accepter telle quelle.

Lepetitjournal.com/mexico et Expat2work s'associent pour vous apportez un autre regard sur le monde du travail en tant qu'expatrié. 
A travers son vécu professionnel à l'étranger et en particulier au Mexique, Mélanie Simon Razé s'est confrontée au choc des cultures dans le monde du travail. La jeune manager s'est appuyée sur ses expériences professionnelles, ses aventures de vie et parfois ses difficultés, pour créer sa propre société de conseil et aider, accompagner les expatriés en recherche d'emploi ou en reconversion  : "Vous voulez comprendre rapidement votre équipe mexicaine en évitant les erreurs culturelles commises par la plupart des expatriés ? Expat2work vous donne les clés pour atteindre vos objectifs professionnels en tout efficacité."

www.expat2work.com

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1/ S'adapter à la culture mexicaine

2/ Comprendre le oui mexicain

3/ Cubeta de cangrejo - Panier de crabes

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7/ Parler l'espagnol n'est pas suffisant

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Mélanie Simon-Razé, Expat2work pour (www.lepetitjournal.com/mexicoMardi 06 octobre 2015 (Republication)

lepetitjournal.com Mexico
Publié le 6 octobre 2015, mis à jour le 6 octobre 2015

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