Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

MIFF - Petits films , grandes émotions

Écrit par Lepetitjournal Melbourne
Publié le 29 juillet 2013, mis à jour le 8 février 2018

 

Pendant 17 jours et jusqu'au 11 août le Melbourne International Film Festival propose plus de 300 films de 69 pays. Difficile donc de s'y retrouver dans cette avalanche de très bons films. Le Petit Journal vous a concocté sa propre sélection de films à petits budgets et qui pour certains ont mis des années à se réaliser

 

Trois films coups de cœur

 

Macaroni and cheese / Les Coquillettes : une recette simple mais efficace

 

Sophie Letourneur, jeune réalisatrice française d'une trentaine d'années signe son deuxième long-métrage  avec un budget dérisoire de seulement 300 000 euros.  Cette jeune réalisatrice voulait faire un film sur le festival de Cannes à partir d'expériences vécues. Après avoir reçu un prix de 30 000 euros pour le Marin Masqué, elle décide de se lancer dans ce projet. Faute d'un budget suffisant, elle profite d'être sélectionnée au Festival de Locarno pour tourner son film en décors réels. Elle tourne Macaroni and cheese en seulement 8 jours et fait appel à des acteurs bénévoles et amateurs sur place. Elle offre aux spectateurs une comédie hilarante sur trois copines en mal d'amour qui se remémorent lors d'une soirée entre filles leur séjour au Festival de Locarno.  Ces trois filles un peu névrosés partent au Festival de Locarno car l'une d'entres-elles Sophie Letourneur, elle-même réalisatrice du film, y présente le Marin Masqué. Les trois copines reconstruisent la réalité du festival en arrangeant parfois la vérité des faits. Au delà du comique, Sophie Letourneur dresse une critique assez vive de la « communauté » éphémère des festivaliers : un milieu fermé, snob  et hypocrite où les gens sont plus à la pêche aux invitations pour les soirées pour draguer que pour voir et parler de films. En somme, une comédie à petit budget qui nous a bien fait rire.

 

Stranger by the lake : un thriller érotique, mystérieux et émouvant 

Unité de lieu, unité de temps, unité d'action. Telle une tragédie classique, le dernier chef-d'œuvre d'Alain Guiraudie met en scène un huis clos à ciel ouvert sur la communauté gay. Au bord d'un lac, sur une plage nudiste fréquentée seulement par des homosexuels, Franck, un jeune homme un peu candide, passe ses journées à nager, se faire bronzer nu et à faire l'amour avec des hommes dans les sous-bois. Il se prend d'amitié pour Henri, un solitaire hétéro qui vient sur cette plage pour sa tranquillité. Puis très vite, Franck tombe sous le charme d'un bel apollon nommé Michel. Un soir, Franck, caché derrière les buissons aperçoit Michel noyer un de ses amants au beau milieu du lac. Cela ne va pas calmer ses ardeurs, bien au contraire, une relation enflammée va prendre corps entre ses deux hommes. Les scènes de sexe sont frontales et crues mais jamais dérangeantes. Le résultat est brillant. Les personnages sont puissants dans leurs interprétations. La mise en scène est remarquable. Alain Guiraudie filme de façon harmonieuse la nature : le lac aux couleurs changeantes tout au long de la journée, la foret, le ciel. La bande son est en osmose avec cette nature paisible mais parfois inquiétante. En effet, pas de musique, juste le bruit des oiseaux, de l'eau et du vent. Une technique encore plus admirable lorsqu'on sait qu'il a filmé tous ces plans en lumière naturelle et en sons directs. Enfin la mise en scène qu'on pourrait presque appeler scénographie est très théâtrale avec toujours le même plan de parking qui revient très souvent pour marquer le début et, ou la fin d'une journée et qui permet d'identifier les personnages qui seront présents dans la scène suivante au bord du lac. Le film d'Alain Guiraudie a fait l'unanimité des critiques et a même reçu le prix de la mise en scène à Un Certain Regard au Festival de Cannes, en mai 2013.

(Rendez-vous le 7 Août pour une interview exclusive d'Alain Guiraudie)

Séances Mardi 6 août, Vendredi 9 août 

Becoming Traviata, une immersion captivante au sein des répétitions de la Traviata

 

L'équipe du documentariste Philippe Béziat a suivi la préparation de l'opéra La Travaiata de Verdi mis en scène par Jean-François Sivadier et présenté au public au printemps 2011 à Aix-en-Provence. La Traviata commence dans une salle de répétition avant de poursuivre sur le plateau de théâtre qui se pare petit à petit de ses décors pour le jour J. Mieux qu'une captation vidéo, le spectateur plonge au cœur des étapes du montage artistique de La Traviata. Nous ne sommes donc plus de simples spectateurs d'une œuvre musicale mais aussi spectateurs des doutes et des efforts des artistes dont ceux de la plus célèbre soprano française Nathalie Dessay, de l'esprit imaginatif et créatif de Jean-François Sivadier. Nous sommes aussi les premiers témoins de longs débats sur la mise en scène, de l'assemblage des costumes, du montage de la scène et des décors. En somme, une passionnante immersion dans les coulisses d'un opéra qui nous éclaire sur le cheminement artistique d'une œuvre magistrale.

Séance lundi 5 août

Trois films qu'on attend avec impatience 

Blancanieves, Blanche-neige revisité façon flamenco

Blancanieves n'est pas un film à petit budget mais nous avons tenu à le présenter ici car le réalisateur a redoublé d'efforts pour que son film obtienne des financements à la hauteur de son projet. Huit ans, c'est la durée qu'a nécessité ce film pour se faire financer et se réaliser. Paolo Berger, réalisateur espagnol signe avec Blancanieves son deuxième long-métrage. Il transpose le conte de Blanche-neige dans l'univers de la tauromachie. Film muet, en noir et blanc, Blancanieves raconte l'histoire de Carmen (Blanche-neige), une belle jeune fille dont l'enfance a été hantée par une belle-mère acariâtre. Fuyant un passé dont elle n'a plus mémoire, Carmen va faire une rencontre insolite : une troupe ambulante de nains toreros qui va l'adopter et lui donner le surnom de "Blancanieves". C'est le début d'une aventure qui va conduire Carmen/Blancanieves vers elle-même, vers son passé, et surtout vers un destin à nul autre semblable. La photographie du film semble bouleversante. La musique et le jeu des acteurs apparaissent plus expressifs que n'importe quel dialogue. Le film se présente ainsi comme un exercice de style brillant. 

Séance vendredi 2 août

Frances Ha, la grande révélation de ces derniers mois

 

Frances Ha raconte l'histoire d'une jeune New-Yorkaise, qui rêve de devenir chorégraphe. En attendant, elle s'amuse avec sa meilleure amie, danse un peu et s'égare beaucoup.

Noah Baumbach, réalisateur américain, révélé en 2005 par Les Berkman se séparent, signe avec Frances Ha, un film de génération, la génération des 20-30ans, génération un peu perdue entre la fin de leurs études et l'amorce de leur vie professionnelle. On lui prête des influences de Truffaut et de Woody Allen. Ce film en noir et blanc a été encensé par les critiques. Il parcourt depuis quelques mois de nombreux festivals internationaux, de Berlin, à New York en passant par Edimbourg. Malgré son budget très serré, le film a réussi à exister et à convaincre.

Séances jeudi 8 août, samedi 10 août

Ilo Ilo, un premier film prometteur

 

 

A Singapour, Jiale, jeune garçon turbulent vit avec ses parents. Les rapports familiaux sont tendus et la mère, dépassée par son fils, décide d'embaucher Teresa, une jeune Philippine. Teresa est vite confrontée à l'indomptable Jiale, et la crise financière asiatique de 1997 commence à sévir dans toute la région.

Ilo Ilo a reçu la Caméra d'or à Cannes, prix qui récompense le meilleur premier film toute section confondue. Un prix d'autant plus honorable que cette année la Caméra d'or était présidée par Agnès Varda. Le réalisateur de Singapour Anthony Chen propose un premier film qui semble juste et émouvant.

 Séances lundi 5 août, jeudi 8 août

Chloé Servel ( www.lepetitjournal.com/melbourne) Mardi 30 Juillet 2013

Pour plus d'infos  MIFF 

lepetitjournal.com Melbourne
Publié le 29 juillet 2013, mis à jour le 8 février 2018

Flash infos