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SCIENTIF’HIC – L’anesthésie, une découverte révolutionnaire

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Écrit par Elèves des SERIES SCIENTIFIQUES
Publié le 6 février 2018, mis à jour le 6 février 2018

Sécurité, confort et surtout zéro douleur... des conditions médicales optimales qui n'ont pas toujours existé ! Il fut en effet un temps où les opérations chirurgicales pouvaient s’avérer un véritable supplice. Retour sur l’histoire de l’anesthésie et explication scientifique.

 

Une découverte très progressive

 

La douleur a constitué l’un des plus grands obstacles au développement de la chirurgie. On relève ainsi, tout au long de son histoire, de nombreuses tentatives pour s’en délivrer.

 

Les premiers essais ont été faits à partir des végétaux dont on disposait : le haschich, l’opium, la jusquiame, la mandragore, etc. Cependant, la vertu de ces plantes n’était pas suffisante pour vaincre la douleur des opérations et ces essais sont restés sans lendemain.

 

Ce n’est qu’à partir de la fin du 18ème siècle que l’on commence à mettre en œuvre des méthodes plus élaborées. Un jeune apprenti pharmacien, Humphrey Davy, s’intéresse alors au protoxyde d’azote, un gaz fort dangereux. Il en prépare, le respire et découvre ses propriétés hilarantes. Davy constate que son inhalation apaise certaines douleurs et suggère de l’employer contre les douleurs chirurgicales qui n’engendrent pas une trop grande effusion de sang. Mais il ne va pas plus loin.

 

En décembre 1844, un dentiste américain, Horace Wells participe à une réunion où on inhalait justement du gaz hilarant. Pensant que le protoxyde d’azote entraînait une certaine insensibilité à la douleur, il veut s’en servir pour l’extraction des dents. Il fait d’abord l’expérience sur lui-même et le résultat est favorable. Malheureusement, les essais ultérieurs qu’il mène en public sont un échec…

 

Morton
C’est avec l’éther que sont enfin réalisées les premières anesthésies véritables. Le 30 septembre 1846, le chirurgien de l’hôpital de Boston William Morton enlève une dent à un patient anesthésié avec de l’éther versé sur un mouchoir. La cause est gagnée et l’anesthésie par l’éther se répand rapidement en Europe. Il est utilisé pour la première fois en France en décembre 1846.

 

D’autres découvertes voient le jour par la suite : on constate les bienfaits du chloroforme, du curare et même du protoxyde d’azote dont l’emploi s’avère plus sûr avec l’addition de dioxygène.

 

Les différents types d’anesthésies

 

Deux grands types d’anesthésies existent : la générale qui supprime la conscience et la douleur, et la locorégionale qui rend indolore une partie du corps tout en laissant conscient le patient. Selon divers critères, l’anesthésiste choisit une des deux méthodes, qui peuvent se combiner.

 

Anesthésie G

 

Afin d’anesthésier son patient, le médecin peut choisir ensuite l’un des deux protocoles suivants :

  • l’anesthésie intraveineuse qui consiste en l’injection de produits chimiques anesthésiques dans une voie veineuse à l’aide d’une seringue ;
  • l’anesthésie par inhalation qui consiste à faire respirer le patient des substances anesthésiques pour qu’il s’endorme.

 

Comment ça marche ?

 

Un anesthésique est une substance qui prive de sensibilité en inhibant, temporairement, la propagation des signaux le long des nerfs. Il bloque ainsi la transmission nerveuse à un endroit précis et pour une certaine durée. La sensation de douleur n'arrive pas jusqu'au cerveau : vous ne sentez rien !

 

Les anesthésiques agissent au niveau du cerveau, en particulier de certaines régions corticales du thalamus, de la formation réticulée mais aussi sur la moelle épinière. Il s’agit de canaux ioniques, situés au niveau post-synaptique, dont le rôle est de moduler la réponse aux neurotransmetteurs.

 

On injecte un premier type d’anesthésique, les hypnotiques qui provoquent une perte de conscience. En effet, ceux-ci agissent sur les récepteurs GABA de type A se trouvant dans le cerveau en se fixant dessus, afin de les rendre plus sensibles au neurotransmetteur qu’ils réceptionnent. Ce neurotransmetteur ayant un rôle inhibiteur, il empêche le nombre de messages nécessaires à la transmission de l’information de se former. La sensibilité accrue de ses récepteurs grâce aux hypnotiques entraîne la création de beaucoup plus de messages inhibiteurs au niveau post-synaptique. Ainsi, aucune information n’est créée, ce qui provoque la perte de conscience et l’absence de mémorisation.

 

Anesthésie

 

Les analgésiques, deuxième type d’anesthésiques injectés, sont responsables de la suppression de la douleur. En effet, ils agissent au niveau des neurones sensitifs concernant la douleur (neurones nociceptifs) en se liant eux aussi à leurs récepteurs, les récepteurs opiacés, afin d’inhiber les messages nociceptifs se dirigeant vers le cerveau.

 

On peut aussi injecter parfois des myorelaxants qui sont responsables de la paralysie musculaire en se fixant sur les plaques motrices du muscle, l’empêchant alors d’être sollicité.

 

Une révolution pour la médecine

 

De nos jours, les méthodes anesthésiques se sont multipliées et perfectionnées. L’anesthésie est devenue une discipline spéciale où tout est contrôlé : tension, température, rythme cardiaque, activité cérébrale… Le risque de décès dû à celle-ci est désormais quasiment nul, même si toute anesthésie est une source de danger potentiel pour le patient. Mais, sans l'anesthésie, et plus globalement sans la prise en compte et le traitement de la douleur, nombre d'opérations ne pourraient se faire aujourd'hui. L’anesthésie, une révolution médicale sans douleur...

 

Salomé IFF – 1ère S

 

Sources :

http://www.cmarl.lu/online/www/menu_vert/11/6/FRE/index.html

 https://medecinehistorique.wordpress.com/2017/03/16/la-decouverte-de-lanesthesie/

https://www.allodocteurs.fr/se-soigner/histoire-de-la-medecine/histoire-de-la-medecine-les-progres-de-l-anesthesie_18273.html

http://www.linternaute.com/science/biologie/comment/06/anesthesie/anesthesie.shtml

https://www.planetesante.ch/Magazine/Medicaments-examens-et-traitements/Anesthesie/L-anesthesie-comment-ca-marche

https://pharmacomedicale.org/medicaments/par-specialites/item/anesthesiques-generaux-et-medicaments-utilises-en-anesthesie-les-points-essentiels

http://tpeanesthesie.weebly.com/lanestheacutesie-geacuteneacuterale.html

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Publié le 6 février 2018, mis à jour le 6 février 2018

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