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SCIENCES - G3PP : la molécule des régimes ?

Écrit par Lepetitjournal.com aux Philippines
Publié le 5 juin 2017, mis à jour le 8 février 2018

Les vacances d’été approchent, leurs promesses de bonheurs et de plaisirs, et leur lot d’angoisses et d’obsessions : pourrons-nous succomber aux tentations qui s’offriront à nous, petits plats et douceurs, sans en payer le prix fort pour notre ligne ? La récente découverte d'une enzyme de détoxification du glucose ouvre opportunément de nouvelles portes pour le traitement de l'obésité et du diabète. Allons-nous donc enfin pouvoir manger des sucreries sans culpabiliser ? Peut-être...

Des scientifiques du Centre de recherche du Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CRCHUM) ont en effet découvert une enzyme capable de contrer les effets toxiques du sucre dans divers organes du corps.

Cette enzyme, le glycérol-3-phosphate-phosphatase (G3PP), joue un rôle clé dans la régulation du glucose et des lipides. La G3PP peut détoxifier l'excédent de sucre des cellules, une découverte qui pourrait déboucher sur la mise au point d'un traitement pour l'obésité et le diabète de type 2.

Le sucre c’est bon, avec modération !

Le sucre, ou plus précisément le glucose, est l’un des principaux nutriments des cellules de mammifères. En sa présence, les cellules bêta sécrètent de l’insuline, les nutriments se dégradent pour produire de l’énergie et les tissus adipeux stockent des lipides. Le corps régule le glucose grâce à l'insuline, une hormone qui contrôle la production d'énergie.

Mais quand le sucre atteint un niveau trop élevé dans le sang, le glycérol-3-phosphate, dérivé du glucose (à ne pas confondre avec le G3PP : glycérol-3-phosphate-phosphatase), atteint des taux excessifs dans les cellules, ce qui peut causer des lésions à divers tissus. Ses premières victimes sont les cellules du pancréas, dans lequel se trouvent les cellules bêta qui produisent l'insuline. Le glucose n’est ainsi plus régulé : il s’agit de diabète. Les nerfs sont également fragilisés par un excès de sucre, ce qui entraîne une foule de problèmes touchant la digestion, le mouvement et même la vision.

Le rôle du G3PP

L’ équipe du CRCHUM a constaté que la G3PP peut dégrader une grande partie de l’excès de glycérol-3-phosphate, et le détourner des cellules touchées. De cette manière, les cellules bêta pancréatiques productrices d'insuline et les divers organes seront protégés des effets toxiques d'un taux élevé de glucose.

Mais les effets de cette molécule concerne également notre poids. Comme nous l’avons précédemment exposé, si le sucre que l'on consomme sert à produire de l'énergie pour les cellules, le surplus est stocké en graisse. Or, l’enzyme G3PP s'attaque à ce surplus de sucre durant cette dernière transformation en graisse et le convertit en glycérol. Sous cette forme, le sucre est rapidement éliminé de l’organisme. Ainsi, le corps ne forme ni ne stocke plus de lipides en excès, et réduit également la production excessive de glucose dans le foie, un problème majeur dans les cas du diabète.

Le Dr Prentki résume les bienfaits de cette molécule :  "contrôler cette enzyme pourrait diminuer non seulement les complications du diabète, mais pourrait aussi empêcher son développement si on prend les patients à temps. On pourrait aussi diminuer la production de graisse, qui est l'une des principales causes de plusieurs maladies cardiovasculaires".

Une porte ouverte

Mais les promesses du G3PP ne s'arrêtent pas là. En effet, l’enzyme pourrait être utilisée contre le cancer : "Les cellules cancéreuses ont besoin de beaucoup plus de sucre qu'une cellule normale pour se développer. Si on trouve un moyen de baisser la production d'énergie dans la tumeur, on peut diminuer sa croissance."

À partir de cette découverte, les chercheurs veulent créer "de petites molécules capables d'activer l'enzyme G3PP". En ce moment même, l’expérimentation animale est en cours. Si celle-ci se trouvait confirmer les travaux théoriques, nous pourrions bientôt bénéficier d’un nouveau traitement de grande efficacité pour ces maladies des sociétés modernes 

Bérénice GAUTROT (TS – LFM) (www.lepetitjournal.com/manille) mardi 6 juin 2017

SOURCES

http://diabetes-hebdo.com/une-enzyme-pour-reguler-la-glycemie/#more-884

https://www.pourquoidocteur.fr/Articles/Question-d-actu/13664-Diabete-decouverte-d-une-enzyme-qui-regule-les-exces-de-sucre

https://www.sciencesetavenir.fr/sante/diabete/decouverte-d-une-enzyme-contre-l-exces-de-sucre-une-potentielle-arme-contre-le-diabete_29882

http://nouvelles.umontreal.ca/article/2016/01/11/trop-de-sucre-il-y-a-une-enzyme-pour-ca/

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Publié le 5 juin 2017, mis à jour le 8 février 2018

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