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HUMANITAIRE - TNK, un pont pour les enfants…

Écrit par Lepetitjournal.com aux Philippines
Publié le 8 février 2016, mis à jour le 8 février 2016

Si le pourcentage de la population philippine vivant au-dessous du seuil de pauvreté est difficile à établir (variant entre 33% et 80% selon qu'on se reporte aux chiffres délivrés par le gouvernement ou à ceux fournis par les O.N.G., en désaccord sur la définition du "seuil de pauvreté"), le référencement des enfants vivant dans la rue s'avère encore plus problématique. C'est là pourtant une réalité douloureuse à laquelle la fondation TNK (Tulay Ng Kabataan) consacre depuis 1998 toute son énergie.

Un article pubié le 30 juin 2015 par l'association Asmae (s?ur Emmanuelle), permet de dresser un tableau approximatif de la sa situation de ces enfants à Manille :
- 1,5 million d'enfants seraient en situation de rue à Manille (Ecpat, DWSD,2009) ;
- 200.000 enfants seraient victimes des réseaux de trafics (DWSD, 2009) ;
- 30% des enfants de la rue appartiendraient à une vie de famille dans les rues (enquête SENMAP/ASMAE Philippines, 2014) ;
- 80% des familles de rues seraient dans cette situation à cause d'un dysfonctionnement familial (Enquête SENMAP/Asmae Philippines, 2004).

La fondation TNK vient en aide à ces enfants confrontés à tous les dangers de la rue, aux gangs, à la drogue, à la prostitution, à la pédophilie, aux maladies et même à la prison.

Cette ONG est dirigée aujourd'hui par l'abbé Matthieu DAUCHEZ, soutenu par une équipe de 120 professionnels philippins, 40 mères volontaires dans les bidonvilles et 8 volontaires bénévoles français.

Des enfants de plus en plus jeunes dans la rue
 
L'Abbé  Matthieu DAUCHEZ confiait l'année dernière : "Lorsque nous avons commencé notre action auprès des enfants des rues de Manille, en 1998, la majorité des enfants que nous rencontrions étaient de jeunes adolescents. La moyenne d'âge se situait alors entre 11 et 13 ans et il était très rare de trouver des enfants de moins de 8 ans dans les rues. La situation a bien changé depuis et l'une des conséquences de la misère galopante aux Philippines est assurément un rajeunissement des enfants qui trouvent refuge dans les rues de la capitale. Aujourd'hui, il est fréquent de voir des enfants qui n'ont même pas encore atteint l'âge de raison, mendier et se débrouiller pour survivre dans la jungle urbaine. Notre plus jeune pensionnaire, retrouvé seul dans la rue, a tout juste deux ans ! Il est alors apparu évident que la fondation devait répondre à ce nouveau défi. Le petit centre que nous avons ouvert en juin dernier accueille une quinzaine d'enfants de moins de 6 ans, c'est-a?-dire ceux qui n'ont pas encore intégré le cursus scolaire formel?".

Priorité à l'éducation

A ce constat, l'Abbe Matthieu DAUCHEZ ajoutait : "L'éducation est assurément la plus belle mission qu'il nous est donnée de vivre dans le cadre de la fondation à Manille. Car la première étape du programme qui consiste a? extirper les enfants de la rue et de tous ses dangers, c'est comme arracher les mauvaises herbes de notre petite plate-bande. Mais leur offrir une vraie éducation, c'est soigner la terre tout autour du jeune plant pour le voir grandir. Il faut relire les mots si profonds d'Antoine de Saint-Exupéry dans Citadelle : « Je vais vous confier ces enfants, non pour soupeser plus tard la somme de leurs connaissances mais pour me réjouir avec vous de la qualité de leur ascension. » Les deux lieux principaux d'éducation sont la famille, en premier, et l'école, en second. Pour les enfants des rues, laissés pour compte dans la jungle urbaine, ils sont privés de l'un et de l'autre. Leur dignité d'enfant est ici bafouée. Ils sont privés d'un droit fondamental qui impacte gravement leurs chances de s'en sortir dans la vie. Il ne s'agit donc pas seulement de les remettre debout, mais de leur réapprendre à marcher... C'est pourquoi, dans le cadre de la fondation nous devons les remettre sur les rails de l'éducation progressivement, par étape : les enfants sont ainsi systématiquement accueillis dans un centre d'accueil pour quitter les habitudes de rues, avant de rejoindre un foyer résidence où l'atmosphère familiale répond au manque de la famille. C'est le premier lieu d'éducation. En parallèle, l'enfant est intégré dans une «classe passerelle » directement gérée par la Fondation où il est remis à niveau scolaire avant de pouvoir être inscrit dans une école de quartier, comme tous les autres enfants. C'est le deuxième lieu d'éducation. Ainsi, tant bien que mal, la fondation permet à chaque enfant de se reposer sur ces deux piliers pour envisager enfin un avenir décent?"

Une action humanitaire diversifiée
 
Pour répondre aux différents défis lancés par la situation des enfants des rues, la fondation TNK développe 4 programmes.

1. Le programme "Enfants des rues" vise à offrir aux enfants des structures complètes pour favoriser leur réhabilitation sociale. Ce programme accueille actuellement 220 enfants.

2. Le programme "Jeunes handicapés" promeut l'ouverture d'ateliers de formations professionnelles. Ce programme accueille aujourd'hui 55 jeunes.

3. Le programme "Enfants des bidonvilles" vise à améliorer les conditions des enfants entre 0 et 6 ans. Ce programme touche environ 800 enfants.

4. Le programme "Enfants chiffonniers" répond à la présence de centaines de personnes recherchant chaque jour leur subsistance près de la décharge de Manille, au milieu des ordures. La fondation a installé un centre au c?ur de ce bidonville en y développant 3 actions majeures : santé, nutrition et éducation. Elle touche environ 250 enfants.
En 2013, la fondation avait vu son centre principal détruit sur la décharge « smockey Mountain » suite à la décision du maire de Manille de raser  le village attenant à la décharge générant ainsi l'expulsion de près de 4000 familles. Après onze années au service de ces milliers de familles de chiffonniers qui avaient trouvé refuge dans l'immense décharge à ciel ouvert, la fondation avait elle aussi été expulsée et priée de laisser  le centre en cours de démontage place nette. Un nouveau centre a été installe au bidonville d'Aroma.

Pour soutenir la fondation TNK et aider les enfants des rues de Manille, rendez-vous ici.
 
Pauline LEMOUCHOUX (www.lepetitjournal.com/manille) mardi 09 février 2016

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Publié le 8 février 2016, mis à jour le 8 février 2016

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