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Rebeca Avila: "Avant d'être visible, il faut savoir être visible"

rebeca avilarebeca avila
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Publié le 21 octobre 2018, mis à jour le 18 février 2021

Quand un beau jour cet été, Rebeca Avila, responsable de la communication de AccorHotels en Espagne et au Portugal, a appris qu'elle faisait partie des quelque 600 femmes nominées en Espagne pour le Top 100 Mujeres 2018, c'est certainement, avant la femme d'affaires accomplie qu'elle est ensuite devenue, la petite Sévillane qui a 15 ans seulement débutait dans la vie professionnelle pour payer ses études, puis quittait son Andalousie natale pour initier une carrière dans le monde de la communication, qui été la première à se réjouir. "Je vis un beau moment de ma carrière", estime-t-elle aujourd'hui. "J'ai atteint beaucoup des objectifs que je m'étais fixés, lorsque j'ai commencé à travailler".

 

On saura le 24 octobre prochain quelles sont les 10 femmes qui, dans chacune des 10 catégories qui forment le Top 100 Mujeres, constitueront le ranking annuel de cette 7e édition, dont l'objectif est de donner une visibilité au talent féminin. Rebeca Avila est l'une des 106 femmes ayant cette année défendu leur candidature, dans la catégorie "cadres dirigeantes", et qui sont appelées à succéder aux lauréates de la dernière édition, à l'instar de Charo Izquierdo, Directrice de la Mercedes-Benz Fashion Week Madrid, Ana Plaza, Secrétaria générale de la CEOE, ou Fuencisla Clemares, Directrice générale de Google Espagne. Des noms voués à s'inscrire dans une liste composée notamment l'an dernier de femmes telles que Almudena Grandes, Elvira Lindo, Agatha Ruiz de la Prada, Inès Arrimadas, Manuela Carmena ou Letizia Ortiz, pour n'en citer que quelques-unes des plus médiatiques.

 

rebeca avila

 

En attendant le verdict de la revue Mujeres & Cia, organisatrice de l'événement, la Sévillane reste sereine. "Même si je suis très fière d'avoir été sollicitée, je n'oublie pas que derrière la personne visible, c'est le travail de toutes celles et tous ceux qui participent aux projets que j'appuie, qui est mis en lumière. Il ne s'agit pas seulement de défendre la candidature de Rebeca Avila, mais de toute une équipe", considère-t-elle. Il n'empêche que comme elle le dit elle-même, "on ne devient pas visible d'un jour à l'autre" : si la reconnaissance professionnelle est un parcours qui passe par la somme de "beaucoup de travail" et d'un investissement "dans de nombreux projets", celle de Rebeca Avila aura notamment posé ses jalons à Strasbourg, au cabinet de presse du Parlement européen, puis dès 2002 au sein du groupe Accor, à Séville, Valence, Malaga et enfin Madrid, où sa passion pour la communication corporative trouve en 2004 un terrain inéspéré où s'épanouir, quand on lui propose de créer de toute pièce le département de communication du groupe en Espagne. "Je suis très reconnaissante envers Accor, non seulement de m'avoir fait confiance alors que j'étais encore très jeune, mais aussi de m'avoir laissé beaucoup de liberté dans ma tâche", se souvient-elle.

 

La question de la diversité au sein de l'entreprise me semble essentielle

 

Le fait d'avoir fait ses preuves à un moment où les marques Ibis et Novotel arrivaient en Espagne, mais aussi à une époque où la communication d'entreprise aura connu une véritable révolution, avec le phénomène des réseaux sociaux, explique en partie la reconnaissance qu'engrange aujourd'hui la trentenaire. Avant l'été, elle a été nommée en charge pour l'Espagne et le Portugal du réseau féminin WAAG (Women at AccorHotels Generation) : "Je suis très impliquée pour en assurer le développement, car la question de la diversité au sein de l'entreprise me semble essentielle", éclaire-t-elle. Dans la foulée, Rebeca Avila a intégré le bureau de l'association d'amitié hispano-française Mujeres Avenir, où elle est en charge... de la communication. "Je suis une personne curieuse par nature", ponctue-t-elle, "et bien sûr, j'ai envie de poursuivre mon évolution professionnelle. Cela dit, une des choses que j'ai apprises au cours de toutes ces années, c'est que l'on ne grandit pas seulement, en tant que personne, mais aussi en tant que cadre dirigeant, à travers la promotion hiérarchique. Grandir, c'est aussi s'épanouir au travers de projets parallèles, qui permettent d'apprendre, de se développer et de côtoyer d'autres réalités. C'est aussi le sens de mon engagement pour la cause au féminin".

 


La création et l'animation du blog WorkingOutfits constitue l'un de ces "projets parallèles" où l'experte en communication a pris plaisir à partager son savoir et sa vision d'une "image professionnelle à 360º". Elle y propose des conseils dédiés aux femmes dirigeantes, qui vont du style vestimentaire à l'identité numérique, en passant par des tips sur la prise de parole en public ou la bonne manière de développer son réseau. "Pour être visible, il faut savoir être visible", décrypte Rebeca Avila. "Très vite une communauté de lecteurs très fidèle s'est formée autour de WorkingOutfits", explique-t-elle, "car à travers la plateforme, ce sont des réponses à des besoins réels et très concrets qui sont apportées". "C'est un projet qui m'a énormément apporté, même si c'est du temps investi sur mon temps personnel". Pour Rebeca Avila, "les femmes qui font carrière ne doivent pas perdre de vue dès leurs débuts dans le monde professionnel l'importance de soigner leur image et leur communication sous tous ses aspects". Un slogan -celui des hôtels Pullman, marque du groupe AccorHotels- caractérise selon elle, son épanouissement professionnel : "Work hard, play hard". "C'est très espagnol", juge-t-elle. "C'est d'ailleurs mon conseil à toute femme qui arrive dans le pays pour faire carrière : travaille beaucoup, mais fais toi aussi plaisir".