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Patrick Poivre d'Arvor, Maison de l'Amitié Franco-EspagnolePatrick Poivre d'Arvor, Maison de l'Amitié Franco-Espagnole
Maison de l'Amitié Franco-Espagnole
Écrit par Eva Sannino
Publié le 27 décembre 2017, mis à jour le 27 décembre 2017

A Madrid pour sa conférence avec la Maison de l’Amitié Franco-Espagnole*, le journaliste et écrivain présente son dernier ouvrage : "Saint-Exupéry, le cartable aux souvenirs", publié l’année dernière aux éditions Michel Lafon. Entretien : sa passion pour Saint-Exupéry et ses clés de lecture sur l’Espagne et la France, l’Europe et le monde.


lepetitjournal.com : Votre livre s’intitule Saint-Exupéry, le cartable aux souvenirs. Quel est ce cartable dont vous parlez ?

Patrick Poivre d’Arvor : Il s’agit d’un cartable que j’ai réellement acheté. L’objet en question appartenait à Antoine de Saint-Exupéry, j’y ai donc glissé tous mes souvenirs de lui : des livres qu’il possédait que j’ai acquis, des lettres de lui que j’ai achetées aux enchères ou encore des pièces de l’avion où il a perdu la vie et que j’ai contribué à sortir des eaux. A partir de tout cela, j’ai écrit un livre.


Que représente Saint-Exupéry pour vous ?  

J’aime beaucoup cet homme qui avait mille vies. Prestigieux aviateur, il a surtout vécu en pionnier puisqu’il a créé, aux côtés de Didier Daurat et de quelques grands personnages comme Jean Mermoz et Henri Guillaumet, l’Aéropostale. Cette fameuse ligne, qui passait par l’Espagne, démarrait à Toulouse et allait jusqu’à Santiago du Chili. Cet auteur reste très important pour moi parce qu’il a aussi écrit des livres que je lui envie, de très beaux ouvrages avec de magnifiques valeurs. Pour moi, il a eu une vie réellement accomplie, bien qu’elle n’ait duré que 44 ans.  


Dans cet ouvrage, quel message avez-vous voulu transmettre aux lecteurs ?

Un message humaniste avant tout, un peu comme celui de Saint-Exupéry dans ses livres, notamment dans Terre des Hommes. Je voulais montrer qu’il faut s’intéresser à tout le monde, quels que soient la condition, la nationalité, l’âge ou la religion. C’est aussi ça Saint-Exupéry. Ce n’est pas un hasard si son livre le plus connu, Le Petit Prince, est l’ouvrage le plus vendu et le plus traduit au monde. Ces valeurs touchent le cœur de bien des gens.


Quel âge aviez-vous quand vous avez lu Le Petit Prince pour la première fois ?

Je pense que j’avais 7 ans. Et j’ai eu de la chance : c’est Consuelo de Saint-Exupéry, l’épouse de l’auteur, qui me l’avait offert. Elle m’appelait le “Petit Prince”.

 

saint exupery le cartable aux souvenirs ppda


Pourquoi avoir choisi la littérature pour vous exprimer ?

J’ai naturellement commencé par cela. J’ai débuté l’écriture de mon premier livre, Les Enfants de l’Aube, lorsque j’avais un peu moins de 17 ans, même s’il a été publié un peu plus tard. Après en avoir écrit un autre dans la foulée, j’ai mis l’écriture en pause. Je me suis rendu compte que pendant cette période, je me sentais asséché. J’ai donc repris, puis je suis devenu journaliste. Par la suite, mon métier m’a beaucoup absorbé mais j’avais besoin en parallèle de continuer à écrire, surtout la nuit.


Avez-vous un rituel d’écriture ?

Pas vraiment, j’écris un peu tout le temps. Cela dit, j’apprécie d’écrire lorsque je suis dans les transports, car ce sont des moments où je suis tranquille. Par exemple, j’ai écrit dans l’avion qui m’emmenait à Madrid hier. Et, effectivement, j’écris beaucoup la nuit parce que mes journées sont occupées autrement. Je suis sur Radio Classique tous les jours, de 19 heures à 20 heures, dans une émission télévisée sur CNews sur le thème des livres, une émission sur France 5 intitulée “Une maison, un artiste”, en plus d’un certain nombre de récitals/lectures.


Que ressentez-vous lorsque vous publiez un livre ?

Mon premier sentiment est le soulagement. Je suis toujours pris par l’urgence et j’ai souvent le sentiment que les choses ne verront pas le jour. Après la publication, je suis rassuré en me disant “au moins, ça restera”.  Il est possible qu’un seul exemplaire sera lu dans cinquante ans, il n’en reste pas moins que quelqu’un lira mon œuvre. C’est une trace que je laisse sur Terre.


Quelle est votre relation à l’Espagne ?

J’entretiens une relation forte avec ce pays, j’y suis toujours heureux. Pour moi les Espagnols, les Français et les Italiens, constituent un joli trio de peuples cousins. Il y a quelques mois, j’étais aussi en Espagne lorsque j’ai effectué un voyage en train, Al-Andalus, pour faire une conférence avec Béatrice Uria-Monzon et une pianiste, Claire-Marie Le Guay.


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