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HUILE D'OLIVE - Y'a pas bon España

Écrit par lepetitjournal.com Madrid
Publié le 12 mai 2011, mis à jour le 14 novembre 2012

Des cours mondiaux sur la mauvaise pente et des consommateurs touchés par la crise : pour le numéro un du marché, la crème des huiles sent de plus en plus le roussi. Rendez-vous pris à Bruxelles le 27 mai

Image: m_bartosch / FreeDigitalPhotos.net

Aux quatre coins de la planète, les prix des matières premières alimentaires s'envolent. Une valse des étiquettes qui échappe à un secteur : l'oléiculture. Avec une production mondiale frôlant les 3 millions de tonnes par an et provenant à 90% du pourtour méditerranéen, la filière pèse lourd dans la balance. Seulement aujourd'hui, dans la Péninsule, elle est loin d'être au mieux de sa forme.
Depuis le début de la crise financière, le kilo d'huile est en effet passé de 2,80 euros à 1,80, voire moins. Trop peu pour les producteurs locaux qui enregistrent d'une année à l'autre, des pertes financières colossales. Certains ont dû mettre la clé sous la porte, faisant par-delà même une croix sur les litres d'or jaune qui leur restent sur les bras. "C'est très grave", annonce à la BBC Mundo José Maria Penco, de l'association espagnole des villes de l'Olivier (AEMO).

Consommateurs au porte-monnaie dégraissé
A elle seule, l'Espagne exporte 800 000 tonnes d'huile extra-vierge pour une production totale de 1,4 million de tonnes. C'est trois fois plus que l'Italie. Une merveille culinaire qui s'accommode à toutes les sauces : pour dorer la tortilla, à déguster sur du pain à la tomate ou en salade. Avec 15 litres consommés par an et par habitant, les Espagnols figurent d'ailleurs parmi les plus gourmands, devancés par les Grecs (25 litres), mais loin devant les Français (1,5 litre).
Les bienfaits de l'huile d'olive ont contribué à la renommée du régime méditerranéen. A présent, basta la santé ! Avec un pouvoir d'achat revu à la baisse, les ménages ibériques préfèrent se rabattre sur le bas de gamme, ce qui représente actuellement les trois quarts de l'offre en rayon. Et là, qui dicte les prix ? Cinq grands groupes agro-alimentaires qui gèrent 80% de la distribution et des 1 700 fabricants que compte le pays.

De nouveaux concurrents
Récoltées et pressées pour la majorité selon des méthodes traditionnelles, les olives espagnoles se voient voler la vedette par leurs cousines chiliennes, argentines, australiennes et marocaines. Avec une hausse de sa production de 131% en cinq ans, l'état maghrébin a fait des Etats-Unis son premier client.
Et avec de tels rivaux, les fruits risquent bien à l'avenir de pourrir directement sur la branche. Faute d'argent pour employer des saisonniers à la cueillette puis pour financer la partie stockage. Le Ministère espagnol de l'Agriculture a donc décidé de réunir l'ensemble de la filière le 20 mai. Une semaine plus tard, c'est à Bruxelles que le sauvetage sera tenté. La solution ? Un label pour revaloriser et donner une meilleure visibilité à la petite andalouse.

Mathilde BAZIN (www.lepetitjournal.com ? Espagne) Jeudi 12mai 2011

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Publié le 12 mai 2011, mis à jour le 14 novembre 2012