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EXPATRIATION - Erreurs ou apprentissages ?

Écrit par lepetitjournal.com Madrid
Publié le 22 septembre 2014, mis à jour le 23 septembre 2014

Ça y est, j'ai compris pourquoi je ?craque? parfois au contrôle de la douane à l'aéroport ! Tout d'abord j'aime les aéroports, quand je pars seule, cela annonce toujours de nouvelles découvertes, de lieux, de personnes, de sensations : c'est le ?voyage?, "l'aventure", qu'il s'agisse de vacances personnelles ou d'un voyage professionnel. Publireportage.

Après la préparation de la valise que je remets toujours au dernier moment, le stress du timing pour arriver dans les temps? je suis prête pour l'inconnu, le dépaysement, un nouveau départ. J'adore la nouveauté ! Alors cette aventure qui s'annonce c'est toujours que du positif. Et puis on entend les annonces pour des destinations exotiques, lointaines, on entend parler toutes sortes de langues, on est déjà dépaysé. Le passage à la librairie, j'en profite pour acheter des livres selon mon inspiration du moment, des revues ou romans très différents de mes lectures habituelles : tout est possible dans cette ambiance et je me sens déjà différente, en transit pour le changement. Oui pourquoi pas ? et si je changeais de destination  à la dernière minute ?? Un jour peut être?

Et puis toujours sur mon petit nuage, arrive le passage du contrôle de la douane. La queue, la proximité, l'attente, mince, j'ai encore pris la file qui n'avance pas. C'est back to reality ? fini le rêve. Enfin, me voilà devant le tapis, je commence à installer mes affaires dans les bacs quand un agent de la sécurité me demande d'enlever mes chaussures. Autour de moi les gens sont chaussés pourtant. Je me sens suspecte, coupable, différente, mal à l'aise sous l'?il de l'autorité. Bien agacée j'enlève tout de même mes chaussures, il est vrai que je ne suis pas la seule à devoir les enlever finalement. Je dois également me séparer de mon gilet alors que je ne suis vêtue que de fines bretelles dessous. Je me sens définitivement dans une situation  gênante. « Et mon pantalon ? Je l'enlève aussi si vous voulez au point où nous en sommes? » Bien sûr, c'est la petite voix dans ma tête car mon sourire poli et figé montre que je sais me tenir. Je commence à récupérer mes affaires et j'entends le « par ici Madame » tant redouté? un de mes sacs dans les mains, elle me demande si elle peut ouvrir? Oh non! Ce n'est pas vrai !? Je n'ai pas encore oublié des ciseaux dans mon bagage à main? Et si. Ne vais-je donc jamais apprendre ? C'est décidé je vais monter une petite affaire de ciseaux à ongles. Ou bien je pourrais créer des services d'accompagnement psychologique pour les voyageurs en souffrance au moment du contrôle de la douane, ou bien animer un séminaire dont le thème serait : « mieux vivre l'abandon de ses effets personnels au contrôle douanier » : ciseaux, crème pour le corps (qui fait 125 ml soit juste au dessus de la limite), bouteille d'eau achetée rapidement 15 min auparavant en pensant être prévoyante? Et surtout soutien psychologique pour supporter de s'être retrouvé en faute, avoir répété la même erreur alors que l'on s'était promis 5, 15, 30 fois que l'on ne nous y reprendrait plus !  
 
Aujourd'hui je suis à l'aéroport. Je viens d'acheter 3 bouquins, dont un roman d'Antoine Paje "Et il me parla de cerisiers, de poussières et d'une montagne?" : une histoire qui parle des personnes inspirantes qu'il nomme "yodas" que l'on croise sur notre route et qui peuvent changer notre vie, ses allusions à Star Wars m'ayant fait sourire et donné envie de le lire. Je mange un pain au chocolat bien français chez Paul avant de rejoindre Madrid et même si c'est un retour plutôt qu'un départ toutes les sensations de l'aventure et de "l'exotisme" de l'aéroport sont bien là. Et je me prépare mentalement à passer ce fameux passage au contrôle des douanes : je sais que j'ai surement oublié quelque chose dans un de mes sacs mais je ne laisserai pas ce passage gâcher mon petit nuage. Car après tout je suis prête à racheter 15 paires de ciseaux s'il le faut !

Ce passage au contrôle des douanes? finalement?  Cela me fait penser à mon attitude en général face à l'erreur et au jugement. A ces petites épreuves qui peuvent me faire perdre mes moyens dans ma vie professionnelle ou dans la vie en général. Des moments "rabat joie", j'en ai croisé beaucoup et j'en vivrai encore sans aucun doute. Des erreurs ? Je ne les compte plus même celles que je refais de façon inexpliquée. Mes clients ont parfois une telle inquiétude de l'erreur, de l'échec que cela peut même les empêcher d'avancer pour atteindre leurs rêves, leurs ambitions professionnelles ou personnelles. Consciemment et parfois inconsciemment.
Ces situations face à l'erreur ont tendance à nous renvoyer l'image de nos manques, de nos faiblesses. Nous transformons nos erreurs en constats d'échec : rappel d'une  blessure narcissique, où les émotions négatives, la culpabilité, la perte de nos illusions de toute-puissance, la crainte du regard des autres se mélangent.
Et pourtant : "Celui qui n'a jamais fait une erreur n'a jamais fait de découverte" disait Einstein ; "La plus grande source de progrès, c'est l'échec. Félicitons nous d'échouer car c'est une opportunité de nous améliorer" nous confie Bill Gates, "J'ai réussi parce que j'ai échoué plus que quiconque" nous livre Michael Jordan. En effet, si nous percevons nos erreurs comme des opportunités d'apprentissage, si nous sommes prêts à nous tromper et à regarder objectivement ce que l'on peut améliorer suite à nos erreurs, alors nous serons plus enclins à essayer, à prendre des risques, à oser sortir de notre zone de confort, innover? et réussir !

Oui il s'agit de garder l'attention sur la vision, le bout du voyage, le plaisir d'entreprendre de nouveaux projets, en étant prêt à passer à travers des épreuves connues et inconnues, en faisant des erreurs sur le chemin, en apprenant avec patience de chacune d'entre elles, et en profitant de chaque instant qui fait partie de l'aventure ! Car chaque projet dans lequel on se lance, c'est un voyage, un chemin semé d'embuches qui justement nous font grandir.
Oui je suis contente de prendre ce vol pour Madrid, qui marque le commencement de nouveaux projets dont j'ai envie pour cette rentrée. Et après avoir écrit ces quelques lignes, je ne suis pas seulement prête à l'affronter, je suis même enthousiaste de ce passage à la douane, de ces apprentissages qui m'attendent face à mes erreurs, de ces possibilités de progresser : de la personne plus forte et grandie par l'expérience que je serai bientôt?

Et vous ? Avez-vous envie de nouvelles aventures ? Etes-vous prêts à sortir de votre zone de confort, à rencontrer des obstacles, à apprendre de vous même pour mieux atteindre vos objectifs et vos rêves ?


barbara loyer consulting
Barbara Loyer est Consultante en Gestion des Talents et Coach.
Elle a également créé le groupe Vie Professionnelle, dans le cadre de l'association Madrid Accueil, un groupe de partage pour les expatriés en réflexion sur leur projet professionnel (recherche d'emploi ou création d'entreprise) qui organise des ateliers mensuels.

www.barbaraloyerconsulting.com
barbaraloyerconsulting@gmail.com
Linkedin:@bloyer

logofbespagne
Publié le 22 septembre 2014, mis à jour le 23 septembre 2014