Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

Rémi Vazeille : « L’urgence écologique dépasse les frontières »

Un portrait de Rémi VazeilleUn portrait de Rémi Vazeille
Rémi Vazeille
Écrit par Colin Porhel
Publié le 18 mai 2021, mis à jour le 19 mai 2021

À l’approche des élections consulaires, qui auront lieu le 30 mai prochain au Royaume-Uni, Lepetitjournal.com vous présente les huit listes candidates dans la circonscription londonienne. Aujourd’hui, Rémi Vazeille, qui conduit la liste Écologie, Citoyenneté et Solidarité, revient sur ses projets et ses ambitions.

 

Pourquoi avez-vous décidé de vous présenter aux élections consulaires ?

Nous étions déjà engagés dans des mouvements associatifs et citoyens. Le militantisme écocitoyen de Rémi a commencé il y a déjà 25 ans avec une mission de coopération au Mali, avant qu’il n’adhère à EELV en 2019. Isabelle, citoyenne écologiste, s'est formée à la politique en rejoignant, en 2016, le Women's equality party. Nous souhaitons désormais porter l'agenda écologique au cœur de la vie consulaire et de celle des Français vivant au Royaume-Uni. Nous sommes tous deux installés à Londres depuis très longtemps. Nos enfants ont grandi dans la capitale britannique et ont fréquenté à la fois les écoles françaises et anglaises. L’urgence écologique constitue un enjeu qui dépasse les frontières, et il nous a semblé important que cette thématique fasse enfin son entrée dans les consulats français à l’étranger. Notre engagement correspond aussi à un besoin d’être plus en phase avec nos valeurs personnelles, davantage fondées sur la sobriété et moins sur celle d’un modèle consumériste.

 

Comment définiriez-vous votre liste et son orientation politique ?

Notre choix de présenter une liste autonome EELV aux élections consulaires part du constat qu’aux dernières élections européennes de 2019, la dynamique verte fut plus forte en Grande-Bretagne qu’ailleurs (22% des votes contre 13% au national). Notre liste est composée de 26 personnes mobilisées autour de 70 propositions. Nous représentons une diversité de générations (âge moyen de 38 ans), d’origines et de pensées politiques non doctrinaires et sommes unis autour des enjeux climatiques majeurs qui menacent notre quotidien à tous dans les dix ans à venir.

À l’image des villes de Lyon, Marseille, Bordeaux et Poitiers, toutes dirigées par de nouveaux maires écologistes qui mettent en œuvre leurs propositions sur le terrain, nous voulons tous agir, au niveau local, pour créer une communauté de français écologiste et solidaire en Angleterre, au Pays de Galles et en Irlande du Nord. Le Green Party of England & Wales nous a ainsi apporté son soutien.

 

Quels sont les trois principaux projets que vous portez ?

Au centre de notre programme « Pensez globalement, Agissez Localement », nous appelons à la redynamisation des postes consulaires par des prérogatives élargies afin de représenter la communauté des Français de l’étranger de manière vraiment inclusive. Près de 70 propositions y sont inscrites et reflètent les attentes et interrogations des Français au Royaume-Uni, dans un contexte sanitaire inédit et une rupture historique entre nos deux pays.

Celles-ci se divisent en trois grands thèmes : faire bénéficier nos compatriotes d’une meilleure écoute de la part des services consulaires, faciliter l’accès à l’enseignement du français en y greffant une dimension environnementale, et enfin protéger davantage les citoyens français grâce à une solidarité accrue. L’ensemble de nos propositions est consultable sur notre site internet. Parmi les plus marquantes, je peux citer la réforme du barème des bourses ou encore un calcul équitable de la retraite de base pour les Français·e·s ayant passé une partie de leur carrière à l’étranger.

 

Quel est, selon vous, le problème prioritaire à résoudre pour les Français établis au Royaume-Uni ?

Inévitablement, à court terme, les impacts du Brexit au niveau individuel placent l’accompagnement de nos compatriotes dans cette période traumatisante post-Brexit et post-covid au cœur de notre priorité. Le départ du Royaume-Uni de l’Union européenne et la pandémie ont créé des situations administratives complexes pour beaucoup de Français. Certains d’entre eux se retrouvent en situation de précarité ́ et d’isolement.

À moyen terme, une grande partie de la vie consulaire tourne autour des questions d’enseignement. En raison du contexte actuel, le problème est désormais double. Au poids financier de l'accès à l’enseignement français pour de nombreuses familles s'ajoute désormais la difficulté des écoles à recruter des élèves.

 

Comment comptez-vous y remédier ?

Parmi nos 70 propositions, nous souhaitons notamment ouvrir une cellule de crise au consulat pour nos compatriotes qui n’auront pas obtenu le settled status au 30 juin. L’urgence est réelle puisqu’ils se retrouveront en situation illégale et par conséquent immédiatement expulsables.

En ce qui concerne le système éducatif, nous désirons augmenter le nombre d’élèves boursiers. Aujourd’hui, moins de 5 % des enfants français bénéficient d’une telle aide au Royaume-Uni, contre 40 % en métropole. Afin de renforcer la dimension environnementale dans les écoles, nous souhaitons aussi créer des ateliers de réparation et de recyclage dans chaque établissement scolaire. Enfin, un de nos objectifs prioritaires est de pérenniser les écoles FLAM là où elles existent déjà en renforçant leurs moyens d’existence, y compris grâce à des aides directes à la trésorerie.