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Le sort de Julian Assange se joue en ce moment à Londres

Julian AssangeJulian Assange
Écrit par Lepetitjournal Londres
Publié le 31 juillet 2018, mis à jour le 31 juillet 2018

Sans Julian Assange, les scandales financiers d’oligarchies russes, les corruptions des dictateurs africains ou encore les méthodes de l’armée américaine en Irak ne seraient toujours pas rendus publiques. Ancien informaticien et fondateur de Wikileaks, c’est l’un des plus célèbres lanceurs d’alertes.

Mais sa volonté d’informer le peuple de ce qui se passait derrière le bureau ovale lui a valu pas mal de problèmes. Il est recherché par les États-Unis pour divulgation de secrets militaires et risque de passer sa vie en prison. En 2012 il se réfugie ainsi à l’ambassade de l’Équateur à Londres.

Il ne pouvait pas rentrer en Suède puisqu’en 2010 il a été accusé de viol et d’agression sexuelle, ce dont il s’est toujours défendu. Les poursuites sont finalement abandonnées en 2017 mais le tribunal de Westminster maintient son mandat d’arrêt en place puisqu’Assange n’avait pas respecté les conditions de sa liberté sous caution. Le Royaume-Uni lui refuse également un statut diplomatique, le confinant ainsi dans l’enceinte de l’ambassade équatorienne.

En plus de cet emprisonnement physique, on lui interdit de s’exprimer sur des sujets politiques sous peine d’expulsion. Ses prises de position sur l’indépendance catalane lui valent d’ailleurs de se voir enlever l’accès à internet, au téléphone et de ne plus pouvoir recevoir de visites.  

Son avenir se joue désormais en ce moment puisque le président équatorien a annoncé qu’Assange ne pourra pas rester indéfiniment à l’ambassade. Il déclare : « La question de M. Assange est traitée avec le gouvernement britannique et je sais que nous avons déjà établi un contact avec les avocats de M. Assange afin de trouver une porte de sortie ».  

Mais pas à n’importe quel prix puisqu’il ajoute tout de même : « Nous devons trouver une issue pour lui. Une issue qui défende ses droits, principalement son droit à la vie, et qui dans le même temps donne à l'Equateur, la possibilité de ne pas avoir ce qui, sans aucun doute, constitue un problème pour notre pays ».

Une solution idéale serait que le lanceur d’alerte accepte une « pénalité » pour avoir enfreint les conditions de sa liberté sous caution. Mais qu’après coup il soit extradé vers un pays où il ne court aucun danger. Le sort des lanceurs d’alertes reste une question tendue dans notre société.

Clara Rosin

lepetitjournal.com londres
Publié le 31 juillet 2018, mis à jour le 31 juillet 2018