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UN JOUR UNE RENCONTRE – L'album de famille des Londoniens

Écrit par Lepetitjournal Londres
Publié le 21 août 2013, mis à jour le 8 août 2013

Pendant un an, Alexia et Anatole sont allés à la rencontre des Londoniens. Une journée, un cliché, tel est le concept de leur blog, véritable album photo de l'année écoulée

Alexia et Anatole se sont rencontrés sur les bancs de l'école. Il y a un an, ils montaient dans un avion pour Londres avec deux sacs à dos et un projet en tête qui allait les amener à faire connaissance avec la capitale. L'idée d'Un jour, une rencontre, Alexia l'a eu il y a quelques années, lorsqu'elle était encore lycéenne. Son envie d'expatriation ne date pas non plus d'hier. Anatole, photographe professionnel, accepte de la suivre dans cette nouvelle vie londonienne à une seule condition : que l'expérience s'accompagne d'un projet qui donnera du sens à ce séjour. 366 jours et 366 rencontres plus tard, le couple originaire de Grenoble a accumulé un petit trésor : une année de photos et de souvenirs. A présent, l'aventure prend fin. Ou peut-être ne fait-elle que commencer.

Lepetitjournal.com ? L'expérience d'Un jour une rencontre arrive à son terme. Cela vous attriste un peu?

Alexia et Anatole ? Non, on n'est pas triste. Disons que c'est un nouveau départ. On sera peut-être nostalgique, mais pas triste. Il y a un an, on est arrivé à Londres avec un projet et là, on se retrouve sans. On va enfin être des Londoniens lambdas. On va pouvoir visiter la ville sans être en permanence à la recherche d'une photo.

Y avait-il des jours où vous n'aviez pas envie d'aller à la rencontre des Londoniens ?

Il y a des jours où on n'a pas envie, des jours où on ne peut pas. Il y a aussi des jours où les gens ne veulent pas. On peut se balader des heures et demander à 10, 15 personnes. Cela dépend beaucoup du temps et de la manière dont on est habillé. Porter un bonnet ça marche bien! Cela dépend également du quartier, de la culture des gens.

         (Puman et Nicky affichent un total look 90s)

Quel quartier est le plus propice aux rencontres ?

L'est de Londres, c'est magique. Les jours où on avait pris beaucoup de retard, on allait faire un tour dans l'est. C'est un quartier avec un brassage énorme, on croise forcément des personnes intéressantes. Les gens sont très ouverts ... Il y a des juifs qui serrent la main à des musulmans. Les gens ne disent jamais non.                                       

Les Londoniens sont-ils des bons modèles ?

Ils sont très excentriques dans leur façon de s'habiller. Souvent, ces gens-là sont très ouverts à la photographie parce-que ça rentre dans leur jeu. C'est une valorisation pour eux, ils aiment qu'on les remarque. On ne voulait pas tomber dans le cliché, ne photographier que des gens habillés n'importe comment. C'est difficile de mettre en avant des gens sans les montrer du doigt, ni se moquer d'eux. On a essayé d'être très respectueux, de garder cette mixité et que cela ressorte dans les photos. Ce qui est facile, c'est de prendre en photo les SDF et les gens excentriques, mais on ne voulait pas que le témoignage ressemble à ça.

Vous avez donc essayé de donner une image globale des Londoniens?

Au départ, c'était le but. Mais on a lâché l'idée de faire quelque chose d'exhaustif et d'objectif. On a fait quelque chose qui nous ressemblait. On s'est dit que les gens qu'on rencontrait était forcément des gens de Londres, il ne fallait pas chercher plus loin.

                                                 (Alyson et Anthony fêtent l'arrivée de 2013)

Ce projet est aussi une rétrospective de l'année passée ...

On a voulu faire en sorte que ça ne soit pas 366 photos intemporelles mais qu'elles puissent se relier aux dates. Par exemple, le 1er avril on a essayé de trouver un poisson. Ce jour là, on assistait à une compétition de cerf-volant et on a croisé une participante avec un cerf-volant en forme de poisson. Le jour de la St Patrick, on était à Trafalgar. On n'a pas pu se détourner complètement du contexte ambiant, de l'actualité. Aussi, il y a beaucoup d'endroits qu'on a pris en photo qui n'existent plus. Tout va très vite à Londres. C'est un témoignage du passé ! Le blog est comme un album de famille. C'est toute notre année, ça nous rappelle chaque rencontre.

Un jour une rencontre a-t-il fait évoluer votre regard sur la ville ?

Si on était arrivé à Londres sans ce projet, on ne serait pas forcément restés aussi longtemps. On n'aurait certainement pas visité la ville de la même manière. On se rend compte qu'en un an, on est allé partout, on connait tous les quartiers de la capitale. Cela a changé la façon dont on a pu voir Londres. Et tant mieux. On essaye de voyager comme ça, de prendre le temps, de rencontrer les gens et pas forcément rester dans les endroits les plus touristiques.

(Katerina confie voir la vie comme un cercle et non comme une ligne)

Si vous deviez choisir une rencontre ?

Ça, c'est méchant ! On pose une question similaire aux gens que l'on rencontre : si on devait savoir une seule chose à propos de vous, ce serait quoi? C'est la question la plus dure que l'on connaisse. On peut parler une demi-heure sur chaque photo. Il y a des gens qui sont devenus des amis, des gens qu'on rencontre une fois, c'est un moment, un lieu et après ils n'existent plus que dans nos têtes. On ne se lasse pas de regarder les photos. Mais on n'a pas de photo favorite et on n'en aura surement pas.

Envisagez-vous de répéter l'expérience dans une autre ville?

C'est envisageable. En arrivant à Londres, on était très enthousiaste, on avait beaucoup de temps libre. On avait déjà repensé à partir. Là, on se rend compte que c'est vraiment lourd. Repartir pour un an, ce n'est pas pour tout de suite. Mais pourquoi pas partir sur la base de 30 jours dans un endroit. C'est déclinable à volonté. On ne se ferme pas de portes.

Prévoyez-vous d'exposer vos photos ?

C'est un stock de photo mais aussi de témoignages, d'émotions. On a de la matière, il va falloir en faire quelque chose ! On n'a jamais vraiment contacté des personnes pour faire de la promotion. Maintenant, si on veut faire quelque chose de nos photos, il va falloir qu'on aille vers des endroits d'exposition. On a aussi fait deux livres et un troisième va arriver. On aimerait sortir un ouvrage complet avec les textes. On ne va pas s'ennuyer ! On n'en a pas assez ras-le-bol pour tout plaquer et s'arrêter là.

Caroline Boeuf (www.lepetitjournal.com/londres) mercredi 6 février 2013

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Le blog d'Alexia et Anatole : Un jour, une rencontre ?

 
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Publié le 21 août 2013, mis à jour le 8 août 2013