LILI BE - "Tout est inspirant à Londres"

Publié le 24 juillet 2013, mis à jour le 3 juillet 2013

Illustratrice, blogueuse, enseignante, maman : Lili Bé est du genre overbookée. Au quotidien, elle cultive son imagination, peaufine son coup de crayon et garde un ?il espiègle sur le monde qui l'entoure. 4 années passées à Londres, 130 cartons, mais surtout des idées en pagaille. C'est tout l'univers de cette expat' tombée sous le charme de la capitale britannique

Bonnet rayé, rouge à lèvre et regard plein de malice, Claire, alias Lili Bé, respire la bonne humeur. Débarquée à Londres il y a quatre ans avec son conjoint, elle n'en était pas à sa première expérience avec l'Angleterre. "J'avais déjà vécu une année à Leeds avant de commencer mes études, pour une expérience type auberge espagnole," dit-elle avec le sourire. Du nord de la Grande-Bretagne à Kentish Town, entre elle et le royaume de sa majesté c'est donc une histoire qui dure. De cette relation est née Lili Bé. "J'ai profité de l'opportunité d'expatriation parce que j'étais obligée de cesser toute activité professionnelle pour garder mes enfants non-scolarisés. J'ai ainsi pu mener ce projet à bien et consacrer du temps à un blog," explique-t-elle. Lors de son arrivée à Londres, le déménageur lui a présenté une liste de cartons. Il y en avait 130. L'idée était toute trouvée.

La passion du dessin ...

Son atterrissage dans la capitale l'a ainsi rapproché à son premier amour, le dessin, qu'elle a toujours pratiqué. Pendant ses années de fac, elle suit des cours aux Beaux Arts. Petite, elle s'amusait à recopier des personnages de BD. Et puis elle a créé le sien. Même si on pourrait trouver quelques traits de ressemblance entre l'artiste et son avatar, elle est catégorique: "Lili Bé est inspirée de la réalité mais ça reste de la fiction. Il ne faut pas tout prendre au premier degré." L'ex-institutrice, devenue illustratrice, donne vie à son personnage fétiche chez elle, sur une tablette graphique. Mais ses idées viennent de partout. "J'essaye d'être à l'écoute, de regarder autour de moi. Une idée peut venir d'une personne que je vais croiser dans la rue, d'une situation drôle, de quelque chose que quelqu'un a dit." Et puis quand l'envie lui prend de flâner, la ville devient son égérie. "J'adore dessiner n'importe où. J'adore dessiner les maisons, les bâtiments, les immeubles. J'adore les carnets de voyage. J'adore m'asseoir quelque part et dessiner ce que vois, les gens, les positions du corps," confie-t-elle.

? et l'amour de Londres

Cette ancienne parisienne ne cache pas son affection pour Londres et pour les Anglais, dont elle apprécie

l'humour, le détachement, la courtoisie et même la cuisine. La cité et ses habitants savent être reconnaissants, lui offrant une source d'inspiration intarissable. "Il y a tellement de choses à regarder dès qu'on tourne la tête. Les gens sont parfaits ici, tous différents des uns des autres. Tout est inspirant à Londres, c'est une grande chance." Si on lui demande l'endroit qu'elle n'aime pas à Londres, la réponse est claire, il n'y en a pas. Si on lui demande de citer l'endroit qu'elle préfère, elle s'interroge, il y en a trop. Si il faut choisir, ce sera le dernier étage du Tate Modern, qui offre une vue fabuleuse sur la Tamise. Ou alors le parc d'Hampstead Heath, un lieu où on a l'impression d'être à la campagne en plein centre-ville.

130 projets

Si Claire est au c?ur de la très active blogosphère londonienne, elle fourmille aussi d'autres projets. Car le dessin c'est une passion mais aussi un job."Ce que je vends est très varié, ça va du faire-part, aux illustrations de chroniques de presse, à l'affiche," explique-t-elle. Même si l'illustratrice ne voudrait pas redevenir enseignante à plein-temps, le monde de l'enfance continue de la fasciner. "En collaboration avec une boite d'édition j'ai créé une application iPad pour enfants qui s'appelle Le petit parisien. L'univers citadin des enfants m'inspire, la manière dont les enfants vivent dans différentes villes m'intéresse." Son petit regret du moment, que son blog ne soit pas bilingue. Avis aux traducteurs à l'humour subtil : Lili Bé would like to speak english.

Dans quelques années, elle se voit bien dessiner toute la journée dans un appartement avec vue sur un parc. A Londres si possible. Pourquoi pas aussi faire le tour du globe pour aller dessiner les bâtiments, les maisons, les villes du monde entier. Lili Bé est d'accord pour voyager avec elle. Elle a plein de valises, elle a l'habitude de déménager. Elle pourra bouger ailleurs, un enfant sous chaque bras et un carton sur la tête.