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A Glasgow, une COP 26 sous le signe de la désillusion ?

Boris Johnson sur la Cop26 Boris Johnson sur la Cop26
Adrew Parson- Flickr
Écrit par Lili Auriat
Publié le 27 octobre 2021, mis à jour le 28 octobre 2021

La ville de Glasgow s’apprête à accueillir la 26ème Conférence des Parties du 31 octobre au 12 novembre. L’objectif principal : renforcer la lutte internationale contre le réchauffement climatique. Cette année, les avancées attendues par le sommet s'annoncent timorées.

 

Présidée par le Royaume-Uni, la COP 26 réunira les dirigeants de près de 200 pays, après avoir été repoussée d'un an à cause de la pandémie de Covid-19. Alok Sharma, ancien secrétaire d'État aux Affaires, à l'Énergie et à la Stratégie industrielle, sera à la tête de la réunion. Pendant dix jours, les représentants des pays présents vont tenter de poursuivre les efforts mis en place six ans plus tôt lors de la COP21 pour contenir le réchauffement climatique.

 

Les objectifs de la COP26

De nouvelles « contributions déterminées au niveau national » (NDC), devraient être établies à Glasgow pour que les températures futures ne dépassent pas 1,5°C de plus par rapport à celles de l'ère pré-industrielle. De nouvelles règles concernant les marchés carbone et leur transparence devraient ainsi être décidées, dans la continuité des objectifs de l’accord de Paris.

Les pays développés, principaux acteurs du réchauffement climatique, sont aussi attendus au tournant. En 2009, à Copenhague, ils s’étaient engagés à allouer chaque année 100 milliards de dollars, soit 86 milliards d'euros, pour financer la transition des États plus pauvres. Mais ce budget a difficilement atteint les 79 milliards de dollars (68 milliards d'euros), en 2019 selon l’OCDE.

 

Des désistements lourds de sens

Malgré les importants enjeux de cet événement, qui a déjà pris du retard à cause de la pandémie, certains pays ont d’ores et déjà annoncé qu’ils ne seraient pas présents à Glasgow. Coup dur pour le sommet sur le climat, le président russe Vladimir Poutine a confirmé qu’il ne se rendrait pas à la conférence. Il n’assistera pas non plus à la réunion du G20 qui se tiendra à Rome le 30 et 31 octobre. Précédent la COP 26, cette réunion portera, entre autres, sur la question des émissions de gaz à effet de serre.

Un porte-parole du Kremlin a assuré que malgré l’absence du chef d’État, « les questions qui seront discutées à Glasgow en constituent l’une des priorités de (leur) politique étrangère ». Un postulat cohérent de la part du quatrième pays émetteur de gaz à effet de serre, qui devrait, à la place du président, envoyer une délégation sur place.

 

Des doutes concernant la présence d’autres dirigeants clés

Il subsiste également des doutes quant à l’implication du président chinois Xi Jinping, n’ayant pas quitté son propre pays depuis le début de la pandémie, alors que la Chine demeure le plus grand émetteur de carbone au monde. Le Premier ministre indien Narendra Modi et les présidents du Brésil, Jair Bolsonaro, de l'Afrique du Sud, Cyril Ramaphosa et de l'Iran, Ebraham Raisi, n’ont pas non plus confirmé leur présence.

Il a été précisé que les dirigeants absents ne pourront pas se joindre à la conférence par Zoom. « C'est une réunion physique et les participants seront présents en personne », a déclaré un responsable de la COP 26. Des diplomates de premier plan ont eux aussi abondé dans le sens de l'importance d’un contact direct entre les dirigeants des pays.

Les objectifs de cette COP 26 s’annoncent donc difficilement atteignables. La secrétaire aux Affaires étrangères du cabinet fantôme, Lisa Nandy, a estimé que « sans les plus gros émetteurs comme la Russie et la Chine, il est impossible de progresser vers la sécurité climatique ».

 

Boris Johnson sceptique face à ce sommet

Le Premier ministre britannique a semblé, de son côté, revoir à la baisse les attentes de ce sommet lors d’une séance de « questions/réponses » ce lundi, après que Poutine ait confirmé son absence. Boris Johnson a maintenu que de nombreuses percées peuvent être espérées lors de cette conférence, mais que cela serait « très, très dur ». « Je suis très inquiet car ça pourrait mal tourner » a-t-il confié aux personnes présentes, « il est très loin d'être certain que nous obtiendrons les progrès dont nous avons besoin. ».

Interrogé quant à sa volonté délibérée de réduire les attentes, un membre du gouvernement a répondu que Johnson était simplement « réaliste quant au défi que (ce sommet) représente ».

 

Quelles sont les priorités du Royaume-Uni en matière d’environnement ?

Lors de cette même réunion, Boris Johnson a lâché que « le recyclage n'est pas la solution » pour sauvegarder l’environnement. « On ne peut recycler le plastique que quelques fois. Ce qu’il faut faire, c'est arrêter sa production, arrêter la première utilisation de plastique », a-t-il estimé.

Des propos qui ont choqué Simon Ellin, directeur général de la Recycling Association, qui contredit le Premier Ministre en expliquant qu'il convenait, certes, de réduire la production de plastique, mais qu’il n’était « pas possible de s’en passer » pour contenir et protéger les aliments. Des déclarations du Premier ministre britannique qui surprennent alors que le gouvernement publie une stratégie de lutte contre les déchets, plaçant le recyclage au premier plan.