CINEMA & BD – Peter, une adaptation qui fait parler d’elle !

Plongez avec Peter... non pas dans le pays imaginaire mais dans celui que crée Nicolas Duval. Lepetitjournal.com vous invite à suivre Peter et Clochette dans cette immersion des plus saugrenue, dans cette découverte de l'univers sombre mais néanmoins envoûtant imaginé par Régis Loisel et auquel le jeune et talentueux réalisateur donne vie comme par magie

Il vous faudra retenir votre souffle 3 jours durant avant de venir découvrir ce petit bout de film, cette poussière de rêve, ces 13 minutes, fortes en émotions et en effets spéciaux, projetées dans le cadre du Festival BD & Comics Passion de l'Institut Français, dimanche après-midi.

Dans l'univers de Régis Loisel
L'univers de Régis Loisel c'est Peter Pan à rebrousse poil. Le Peter Pan d'avant Peter Pan, celui où le capitaine crochet a encore ses deux mains, où l'on découvre pourquoi le crocodile a avalé un réveil, où Peter se morfond dans les bas fonds d'un Londres sombre et glauque, auprès d'une mère, ancienne prostituée, tyrannique et alcoolique.

On se trouve au c?ur d'un réel conte de fée, inspiré du roman de James Mattew Barrie mais bien loin des rondeurs sucrées du Walt Disney que nous connaissons. Deux mondes antagoniques cohabitent ici. Lorsque Peter fait un v?u, celui de s'échapper quelques instants de son sordide quotidien, la ravissante Clochette l'entraine dans une folle et séduisante envolée vers le pays imaginaire, peuplé de méchants pirates et d'amicaux personnages, moitié humains et références évidentes à la mythologie grecque.

Mondes parallèles reliés par une Clochette tout simplement parfaite ou schizophrénie d'un petit garçon en souffrance? Nicolas Duval donne vie à cet univers enchanté dont l'une des lectures est, à l'instar des films de Pixar, réservée aux adultes. Il reste fidèle en tout point à la poésie visuelle de Loisel en nous baladant, par dessus les toits de Londres, dans des prouesses d'effets spéciaux.

Un pilote en guise de mise en bouche? pari gagné ?
Grand fan du Peter Pan de Loisel (comme pas moins de 1 500 000 lecteurs) Nicolas Duval rêve de transposer Peter du 9^ème au 7^ème art. Pourtant confie-t-il, "une BD c'est dur à adapter. On crée l'entre-deux-cases et il ne faut pas que cela perturbe l'auteur !" Il nous offre aujourd'hui ce qu'il nomme « un pilote »  qui n'est autre qu'un préalable à la grande aventure. A l'origine de cette idée, le bédéiste lui-même, qui, toujours propriétaire des droits sur ses personnages, veut s'assurer qu'il ne sera pas déçu.

Nicolas relève le défi. Ce ne sera pas un court-métrage mais bien un pilote qu'il présentera à Régis Loisel. Il démarre, en fanfare, avec des personnages plus convaincants les uns que les autres : un Peter au regard qui vous transperce le c?ur, un enfant avec des rêves d'enfant et des soucis d'adulte ; une Clochette sexy en diable, au battement de cil d'une espièglerie sans précédent ; un Crochet frôlant l'ulcère à chaque réplique ; etc. Avec ces personnages il plante le décor comme avant lui Régis Loisel l'avait fait dans le tome 1 de sa BD, Londres. L'histoire nous est révélée : des pirates jettent l'ancre auprès d'une île dont ils veulent dérober le trésor ; sur cette île, un peuple imaginaire envoie une petite fée dans l'autre monde pour dénicher le chef de guerre qui sauvera l'île. Peter.

Et Nicolas conquiert le public. Tous sont tenus en haleine, Régis Loisel le premier, devenu un véritable ami à force de travail main dans la main, mais aussi les producteurs, les critiques, les fans de la première heure et le grand public. L'engouement est fou, le premier soir les 4 séances font salle comble et ce n'est que le début. Un buzz d'une grande ampleur s'empare de la planète ciné, tous réclament la suite à cors et à cris ! Nicolas a gagné son pari. La profession, plus habituée aux comédies et aux polards français, s'interroge et s'intéresse. Le pilote est présenté cette semaine à Cannes et le long métrage verra très certainement le jour. Mais prenez patience? un tel métrage, un tel budget, "hum" nous confie-t-il "vous le découvrirez dans 3 ans !"

Dans les sombres quartiers du Londres de la fin du 19^ème
"Londres, 1887", c'est ainsi que démarrent la BD et le film. Peter est un enfant de Whitechapel, une banlieue de la fin du 19^ème siècle industriel. C'est gris, c'est triste. Pour mettre en scène cet univers très particulier, Nicolas Duval s'inspire évidemment de la BD. Son Peter c'est celui de Loisel : celui qui dévore des bouquins à l'abri de cabanes en bois sur les docks, celui qui arpente ces rues obscures et mal famées pour dégotter des bouteilles pour sa maman. Dans les premières images du film la caméra suit un gros rat, de toit en toit, pour nous amener à découvrir Peter, jouant de la flute et se racontant des histoires? désespérément imaginaires. On entre par ce biais très symbolique dans le vif du sujet.

Mais le Londres de Loisel n'a pas suffi à Nicolas qui souhaitait créer le décor idéal. Peu convaincu par les maisons à colombages, légèrement anachroniques et très connotées flamandes, il leur a attribué des façades en briques. Il s'est inspiré des dessins de Gustave Doré,  des univers propres à l'Oliver Twist de Dickens, au Professeur Moriarty légendaire ennemi de Sherlock Holmes et même à Jack l'Eventreur? plus proche de Peter qu'on ne le croit !

N'attendez pas plus, venez découvrir ce film qui met Londres et l'imagination à l'honneur ! Rendez-vous dimanche à l'Institut Français. Après la projection, Nicolas Duval et Paul Gravett, expert mondial de la BD et fondateur du Festival britannique Comica, répondront à vos questions.

Astrid D. (www.lepetitjournal.com/londres) jeudi 24 mai 2012

Au programme BD & COMICS PASSION à l'institut Français www.bdandcomicspassion.co.uk/whats-on/
Projection de Peter de Nicolas Duval, dimanche 27 à 15h30
13 minutes de film + 20 minutes de Q&A
A partir de 10 ans
Entrée gratuite, first come first served !

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