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Covid-19 - L’impact du premier confinement sur l’apprentissage

Une étudiante en enseignement à distance Une étudiante en enseignement à distance
©Julia m. cameron - Pexels
Écrit par Alexandre Klein
Publié le 13 avril 2021, mis à jour le 14 avril 2021

L’Instituto de Avaliação Educativa (IAVE) a publié le lundi 29 mars 2021 les données de son diagnostic se référant à l’impact du premier confinement sur l’apprentissage. Cette étude met en lumière les difficultés des élèves, notamment dans les classes de 6ème et 9ème année, ce qui correspond respectivement aux niveaux français de 6ème et 3ème.
 


Une étude qui montre les difficultés liées à l’enseignement à distance

L’IAVE est une organisation partenaire du Ministère de l’Education nationale, et responsable de l’évaluation externe au Portugal. L’objectif principal de cette structure est de mettre en avant l’innovation et la modernisation technologique dans la gestion administrative et la formation des enseignants. Mais l’IAVE promeut également la conception et l’application d’instruments d’évaluation, dans le but de partager les informations générées par l’analyse des résultats de ces évaluations.

C’est dans ce cadre que l’IAVE a publié les résultats de son étude sur l’impact du premier confinement sur l’apprentissage. Les tests présentés aux élèves de 3ème, 6ème et 9ème année portaient sur trois matières : mathématiques, lecture et sciences.

Les résultats de l’évaluation sont plutôt inquiétants. Moins de la moitié des élèves de 6ème et 9ème année ont montré avoir le niveau de connaissances élémentaires attendu. En lecture par exemple, seuls 47,1% des élèves de 9ème année ont démontré qu'ils avaient les connaissances attendues au niveau 1, qui correspond au niveau le plus élémentaire. Celui-ci évalue la capacité à « identifier des informations explicites dans un texte ».

Les résultats sont meilleurs en 3ème année (l’équivalent du CE2 en France), où la majorité des élèves étaient au-dessus du niveau de connaissances attendu, que ce soit en sciences (62,3%), en mathématiques (62,6%) et en lecture (51,4%).

 
La réponse gouvernementale aux résultats du diagnostic

En présentant les résultats de l’étude diagnostique, le secrétaire d’État à l’éducation, João Costa, a souligné que les difficultés des élèves des plus hauts niveaux « ne sont pas différentes » de celles enregistrées dans d’autres instruments d’évaluation, à savoir dans les tests internationaux tels que le Programme d'évaluation internationale des étudiants (PISA). Cependant, le dirigeant a exprimé sa préoccupation concernant les « pourcentages élevés » d'élèves ayant une performance inférieure à celle attendue « dans des items d'un niveau plus simple ».

« Nous savons qu'il y a des pertes qui ont peu de chances de se redresser dans les années à venir, il faudra un gros effort de la part de l'école », déclare Manuel Pereira, le président de l'Association nationale des chefs d'établissement. Celui-ci ajoute qu’une sorte de « plan Marshall » sera nécessaire pour récupérer l'apprentissage de tous ceux qui ont été « laissés pour compte » à un moment où la pandémie est venue aggravé cette situation.
 

La création d’un groupe de travail afin d’élaborer un plan de reprise

Répondre aux impacts de la pandémie sur l'apprentissage des élèves peut inclure la réduction des programmes de matières obligatoires. Cette solution a été admise par le secrétaire d'Etat à l'Education, João Costa, lors d'une audition au Parlement, le mardi 30 mars 2021.

Même si pour le secrétaire d’Etat, certains résultats correspondent aux faiblesses structurelles des étudiants, indépendamment de la pandémie, João Costa considère que les indicateurs montrent tout de même qu' « il y a un impact » de l'enseignement à distance sur le niveau de connaissance. Les deux années perturbées par la pandémie « impliquent une action pour les années à venir », ajoute le responsable gouvernemental.

Le secrétaire d'État déclare cependant qu' « il est prématuré à ce stade de rechercher une solution quelconque », et le ministère de l'Éducation a nommé un groupe de travail qui, d'ici la fin du mois d'avril, élaborera un plan de reprise de l’apprentissage. C’est donc une affaire à suivre.

 

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