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Nathalie Loiseau à Lisbonne : une Europe "unie malgré sa diversité" ?

Nathalie Loiseau Nathalie Loiseau
©M.J. Sobral
Écrit par Nathan Hallegot
Publié le 9 février 2018, mis à jour le 9 février 2018

La ministre française chargée des Affaires européennes, Nathalie Loiseau, poursuit son tour d’Europe. Mardi 6 février 2018, elle est à Lisbonne pour rencontrer, entres autres, Augusto Santos Silva, ministre des Affaires étrangères portugais et sa secrétaire d’Etat Ana Paula Zacarias, avec qui elle est intervenue dans le cadre de la rencontre annuelle des étudiants en sciences-politiques à l’Institut supérieur des sciences sociales et politiques. Elle a également visité l’Agence européenne pour la sécurité maritime. Nous avons pu échanger avec la ministre.

 

Un agenda chargé

La ministre donne le ton en  affirmant que le projet de restauration de l’Europe est en marche. En intervenant auprès des étudiants en sciences politiques dans le cadre de leur rencontre annuelle (ENECP 2018), qui se déroulait à l’Institut supérieur des sciences sociales et politiques (ISCSP) de Lisbonne, le souhait est de diffuser le débat européen pour que ces enjeux soient "appropriés par les plus jeunes". Le projet européen a changé, rappelle la ministre. "Pour ma génération c’était le projet de l’élargissement; aujourd’hui on a besoin que le projet européen ait autant de sens qu’auparavant" affirme-t-elle.

 

Des sujets prioritaires

Au Portugal, Nathalie Loiseau vient d’abord rappeler la vision de l’Europe commune aux deux pays. En pleine mutation, l’Union européenne doit d’abord "négocier les conditions du Brexit et préparer le prochain budget européen de 2021 à 2027". À ces questions, s’ajoutent les problématiques de sécurité, de défense des protections civiles et la question de l’éducation avec l’université européenne.

Le but de ces discussions en majorité débattues à Bruxelles est de chercher à unir une grande partie des pays membres vers une politique européenne commune. La ministre tient à rappeler que cette unicité n’est pas exclusive : "pas d’état-fondateur, pas d’état de la zone euro (…) il faut faire des propositions à tous les pays en acceptant leurs accords et divergences".

Pour Madame Loiseau, les lenteurs paralysent le système européen, en termes d’écologie comme de protection. Au Portugal, les incendies qui ont ravagé le pays interrogent. Comment anticiper pour contrer au mieux ? La ministre concède que le système doit se moderniser pour que les pays voisins à l´intérieur de l´UE puissent apporter le plus rapidement une aide sanitaire aux sinistrés.

 

Une Europe réorganisée ?

Et si la solution était d’agrandir l’Union européenne pour mieux la faire avancer ? La Turquie pousse la porte depuis quelques années déjà, mais une intégration serait à l’heure actuelle impossible. "Compte tenu des choix politiques souverains faits par la Turquie, il n’y a pas de possibilité de progresser vers l’adhésion à l’Union Européenne" dit-elle. Pour les pays des Balkans, il faudra qu’ils soient "prêts". Pour ce faire, ils seront aidés par l’Union européenne.

Au vu des scandales alimentaires et des perturbateurs endocriniens qui pullulent, la ministre évoque aussi la nécessité pour l´UE d’une modernisation de la PAC ,ainsi qu’un contrôle plus fréquent des produits alimentaires. "Il y a eu depuis le glyphosate une prise de conscience citoyenne".

Il faudra aussi axer la politique européenne vers la jeune génération, "former aux nouvelles compétences des futurs métiers, miser sur l’humain et l’innovation".

 

Publié le 9 février 2018, mis à jour le 9 février 2018

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