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Élections municipales 2022 : besoins et propositions écologiques pour Lima

Élections municipales 2022 : besoins et propositions écologiques pour LimaÉlections municipales 2022 : besoins et propositions écologiques pour Lima
© Andina
Écrit par Guillaume FLOR
Publié le 28 septembre 2022, mis à jour le 3 octobre 2022

Ce dimanche 2 octobre auront lieu les élections municipales et régionales au Pérou. Connaissez-vous les propositions environnementales des huit candidats à la mairie de Lima ?

 

Au Pérou, plus de 70% de la population nationale vit dans les grandes villes et environ un tiers réside à Lima. Si ces centres urbains sont d'importants pôles de développement, ils sont aussi de véritables sources de pollution.

Selon les informations de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), une ville durable doit disposer de 9m² (au moins) d'espaces verts pour chaque habitant. Or, la métropole de Lima ne propose qu’à peine 3m² par habitant. La demande croissante d’espaces verts, ainsi que bien d'autres problèmes environnementaux doivent être pris en compte par le prochain maire de la capitale péruvienne.

 

À quels problèmes environnementaux la prochaine administration municipale de Lima sera-t-elle confrontée ?

Récemment, la Société péruvienne de droit environnemental (SPDA) a publié un document détaillant les principaux problèmes environnementaux de la capitale et propose également des solutions possibles. La publication, intitulée « Questions environnementales en suspens pour l'agenda de la métropole de Lima », identifie les questions prioritaires de la ville telles que les espaces publics, l'économie circulaire des déchets solides, la gestion intégrale de la Costa Verde, la mobilité durable, les infrastructures naturelles pour la sécurité de l'eau et la gouvernance locale environnementale.

 

Élections municipales 2022 : besoins et propositions écologiques pour Lima

 

« Selon la municipalité métropolitaine de Lima, la ville dispose actuellement d'un réseau de 227 km de pistes cyclables en service. Ce réseau qui a principalement émergé pendant la pandémie, doit être encore élargi, notamment dans les quartiers périphériques de la capitale où les rares pistes cyclables existantes sont inutilisables pour différentes raisons : mauvais éclairage, itinéraires peu sûrs, tronçons interrompus ou avec des obstacles sur le parcours comme des poteaux par exemple », indique la publication.

Par ailleurs, la SPDA souligne que l'aménagement des espaces urbains doit garantir la protection des infrastructures naturelles, qui contribueront à leur tour à la gestion préventive face aux risques de catastrophe. En ce sens, la nouvelle gestion municipale devra donner la priorité à la conservation des bassins de Chillón, Rímac et Lurín.

Un autre problème environnemental en suspens est la gestion des déchets solides. Selon le ministère de l'Environnement (Minam), Lima génère 60% du total des déchets du pays et ne recycle que 1,67% des déchets inorganiques valorisables. « Les déchets plastiques générés quotidiennement entre la métropole de Lima et Callao totalisent 886 tonnes, soit 46 % des déchets au niveau national. De toute évidence, l'écart est très important entre la quantité d'infrastructures nécessaires et les besoins d'élimination finale des déchets solides », soulignent-ils.

 

Quelles sont les propositions environnementales des huit candidats à la mairie de Lima ?

Le lundi 26 septembre, le jury national électoral (JNE) a organisé le dernier débat officiel auquel ont participé les huit candidats à la mairie de Lima. À cette occasion, des Liméniens ont pu poser leurs questions directement aux candidats.

Parmi les interrogations concernant les problèmes environnementaux de la capitale, María Elena Soto (« Avanza País ») a été interpellée sur son action pour faire face à la pollution de l'air due au parc automobile et au manque d'espaces verts. Dans sa réponse, la candidate a seulement évoqué le retrait des voitures abandonnées vers les décharges et l’amélioration des mesures de la pollution.

De son côté, le candidat du parti « Alianza por el Progreso », Omar Chehade, a indiqué que – s'il devenait maire – il favoriserait la piétonnisation des rues et la construction d'espaces verts, et qu’il améliorerait les voies pour les personnes qui se déplacent à vélo.

George Forsyth, du parti « Somos Perú », a lui proposé la récupération des espaces publics, en particulier ceux qui sont fermés par des grilles, comme ceux autour du Palais du gouvernement et du Congrès.

Gonzalo Alegría, du parti « Juntos por el Perú », a également évoqué la mobilité durable en proposant la construction ou l'expansion de routes pour accroître la mobilité de masse des passagers et dans le même temps l’augmentation des pistes cyclables.

Au sujet des transports, Elizabeth León de « Frente de la Esperanza » a proposé de donner la priorité aux transports publics de masse qu’elle estime encore insuffisants, sans pour autant altérer le service des transports privés.

L'un des moments les plus marquants du débat autour des questions environnementales, et notamment du manque d'espaces verts dans la capitale, a été la non réponse du candidat du parti « Podemos Perú », Daniel Urresti, qui a préféré parler de sécurité citoyenne.

 

Que proposent les candidats à la mairie de Lima pour réduire les embouteillages ?

La mobilité durable et la régulation des véhicules à Lima sont des questions urgentes à résoudre. En effet, la congestion automobile dans la capitale est responsable d'accidents de la circulation constants et, en même temps, d’une forte pollution de l'air. Le Service national de météorologie et d'hydrologie du Pérou (Senamhi) a signalé récemment que la qualité de l'air dans la métropole de Lima était classée comme malsaine en raison de l'augmentation des particules polluantes présentes dans l'atmosphère.

Plusieurs promesses de campagne ont été évoquées par les candidats sur ce sujet, en voici un résumé :

Elisabeth Léon :

  • Mise en place de « feux de signalisation automatisés », pour que les plus de 1 300 feux de circulation fonctionnent de manière articulée.
  • Nouvelle signalisation pour les arrêts d'autobus afin que le transport en commun ne nuise pas au transport privé.

Daniel Urresti :

  • Réduction de 30% du temps de déplacement dès sa première année en tant que maire de Lima.
  • Amélioration de la signalisation (et donc de la fluidité véhiculaire) des quelques 800 intersections « mal conçues qui produisent actuellement des embouteillages et des agressions ».

Rafael López Aliaga :

  • Nombreuses constructions dans le secteur des transports : un téléphérique reliant San Juan de Lurigancho à Comas (construit en 4 ans), la route « Vía Expresa Sur » (De Avenida Javier Prado à Villa El Salvador), un train pour transporter les passagers de Chosica à Callao...
  • Expansion du réseau métropolitain de lima et réduction du prix du ticket.
  • Installation de feux de circulation intelligents.

Omar Chehade :

  • Priorisation des transports de la manière suivante : piéton, vélo, transport public, marchandise et transport privé.
  • Concernant le transport de marchandise, mise en place d’un système de « pico y placa ».
  • Construction de ponts et d’aires de stationnement pour les vélos.

Georges Forsyth :

  • Déblocage des projets de travaux routiers dans la ville tels que la « Vía Expresa Sur » et l'autoroute « Ramiro Prialé ».
  • En collaboration avec l'Autorité des transports urbains de Lima et Callao (ATU), amélioration des plus de 1 800 intersections qui existent à Lima, notamment par l’utilisation de feux de circulation intelligents.
  • Création d’une carte unique pour le système de transport multimodal et d’une interconnexion entre les pistes cyclables des différents quartiers de la capitale.

Yuri Castro ;

  • Réaménagement des 3 000 intersections de routes métropolitaines pour faciliter la circulation véhiculaire. Mise en place de feux de circulation intelligents.
  • Priorité donnée à la construction de pistes cyclables.
  • Établissement d’un niveau de décibels maximum pour les klaxons de voiture.

Gonzalo Alegría :

  • Investissement dans des routes de contournement afin de réduire les temps de transport.
  • Création d’un nouvel accès pour San Juan de Lurigancho depuis la voie « Evitamiento », d’un tunnel à Cerro Centinela pour relier La Molina à San Borja et d’un autre tunnel qui reliera le Cône Nord à l'Óva.

 

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