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LIBERATION. <B>Les otages livrent le récit de leur captivité </B>

Après 124 jours de captivité en Irak, les deux ex-otages Christian Chesnot et Georges Malbrunot ont enfin pu toucher le sol français et embrasser leurs proches sur le tarmac de la base de Villacoublay, près de Paris. Les deux hommes, émus et souriants, sont apparus en bonne forme physique. Pris en charge par la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), ils ne rentreront chez dans leurs foyers qu'aujourd'hui.
Jacques Chirac a mis entre parenthèse ses vacances au Maroc pour accueillir les deux journalistes, accompagné du ministre des Affaires étrangères Michel Barnier et du Premier ministre Jean Pierre Raffarin, qui a déclaré qu'aucune rançon n'avait été délivrée. Les journalistes de RFI et du Figaro ont fait sur place le récit de leurs longues semaines de détention.

Tous deux ont déclaré ne jamais avoir perdu l'espoir d'être libérés. « Les conditions (de détention) étaient plutôt bonnes parce qu'on n'a pas été maltraités », a assuré Christian Chesnot. « On va bien. On  a vécu une expérience difficile, parfois très difficile », a déclaré Georges Malbrunot. Emprisonnés au début dans un village au sud de Bagdad,  ils ont été déplacés à plusieurs reprises. « Les déplacements étaient une épreuve parce qu'on nous ligotait, on nous bandait les yeux, on nous mettait couchés dans des espèces de cercueils en carton », se souvient Georges Malbrunot.


« On a donné des gages »
Après 15 jours spartiates, ils ont compris que leurs ravisseurs n'avaient pas l'intention de les tuer tout de suite. « La pression a baissé, ils nous ont dit : patientez, on va essayer de faire des contacts avec les autorités françaises », a raconté Christian Chesnot. C'est à ce moment qu'ils ont essayé d'entamer le dialogue. « Nous, on a joué tout de suite la carte journalistes français, la France n'a pas de troupes, n'a pas d'entrepreneurs en Irak, la France est contre la guerre, la France a une position assez dure contre l'occupation, a dit Georges Malbrunot. Donc, on comprend la résistance. A partir du moment où il y a occupation illégale, il y a résistance. On a donné des gages ».
Les terroristes ont ensuite fait vérifié l'exactitude de leurs déclarations et leur ont fait miroiter une libération proche, qui s'est avérée être une illusion. Selon les journalistes la loi sur le voile a sans doute retardé leur libération, d'après ce qu'ils ont pu entendre des conversations de leurs ravisseurs. Concernant l'initiative du député UMP Didier Julia qui a tenté en solo d'obtenir leur libération ? « Je suis scandalisé par le comportement de la personne que vous citez, c'est jouer contre la vie de deux compatriotes, ça ne mérite que le mépris », a tranché Georges Malbrunot.


Gaëtan Mortier. (LPJ) 23 décembre 2004