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ORANGE- Un navire français entretient les câbles sous-marins au large de l'Afrique Australe

Écrit par Lepetitjournal Le Cap
Publié le 13 octobre 2013, mis à jour le 14 octobre 2013

 

Que faire quand une fibre optique casse dans un câble immergé à 5.000 mètres de fond ? Pas d'autre solution que d'aller repêcher le câble pour le réparer et ainsi permettre aux communications d'être rétablies. C'est la mission du Léon Thevenin qui est basé au Cap. Lepetitjournal.com a été faire un tour sur le pont du navire câblier.

(Crédit: MD LPJ)


Une soixantaine de personnes s'activent : certains entretiennent Hector, le robot du bateau, d'autres stockent des câbles neufs pendant que les derniers s'entrainent à faire toute sorte de réparations.

 

Le Léon Thevenin est à quai, au Cap, mais l'équipage n'est pas au repos. Au contraire? Le bateau d'Orange Marine doit être prêt à partir à tout moment : "Nous avons toujours un mois de vivres à bord et tout le carburant nécessaire. En cas de besoin, nous pouvons appareiller en quelques heures" explique Didier Mainguy, le chef de mission à bord.

 L'équipage enroule les câbles à la main dans les cales.

Car lorsqu'un câble sous-marin lâche, il y a urgence. Le trafic est interrompu et toutes les données numériques doivent alors emprunter un réseau alternatif s'il existe.

De Dakar aux Comores
A tout moment, l'équipage peut donc être mobilisé pour un départ de plusieurs semaines. Car la zone d'action du Léon Thevenin est vaste : toute l'Afrique Australe : de Dakar jusqu'aux Comores. Sur cette zone, ce sont des milliers de kilomètres de câbles sous-marins qui sont déployés.

"Sur certaines zones, comme l'ile de la Réunion, on intervient souvent après les cyclones. Les pluies tropicales charrient toute sortes de déchets qui peuvent endommager les câbles près des terres" explique le chef de mission.

Le bateau n'intervient pas seulement sur le réseau d'Orange. Tous les opérateurs peuvent faire appel à ses services, ce qu'ils font car le Léon Thevenin est le seul navire câblier sur cette zone.

Deux techniciens montrent à quoi ressemble un câble marin après une réparation sur des fibres optiques. La jonction doit encore être solidifiée pour être parfaitement étanche avant une remise à la mer.

Mais avant de réparer, il faut déjà repérer la panne. "Les opérateurs, nos clients, nous donnent un certain nombre d'indications et nous faisons également nos propres calculs. On arrive à déterminer assez précisément où se situe la rupture, parfois à quelques mètre près, parfois à quelques centaines de mètres près, ça dépend de la nature de la panne" précise Frédéric Exertier, le chef de projet.

Hector sectionne le câble
Une fois sur place, le bateau dispose de plusieurs options pour repêcher le câble. Jusqu'à 2.000 mètres de fond, le Léon Thevenin peut envoyer Hector, un robot capable de repérer le câble, de le déterrer si nécessaire et de le couper pour que les deux bouts puissent être remontés à bord pour réparation.

Au delà, et jusqu'à 5.000 mètres de fond, c'est à l'aide d'un grappin que le bateau va accrocher le câble, puis le sectionner avant de le remonter.

Une fois le bout de câble remonté à bord, les techniciens doivent déterminer d'où vient le problème et si besoin réparer les 4 à 8 fibres optiques enfermées à l'intérieur. Une opération très minutieuse. Lorsque les raccords sont terminés, ils ne restent plus qu'à remettre le câble au fond et si besoin à l'enterrer à nouveau, à l'aide d'Hector.

Le technicien range les fibres optiques à la main avant de les remettre dans la gaine à l'intérieur du câble. 

"Une réparation en eau peu profonde prend environ 2 jours, mais par 5.000 mètres de profondeur, il faut compter au moins 5 jours pour tout remettre à neuf. Sans compter qu'il nous faut parfois 10 à 12 jours pour arriver sur la zone de la panne" précise Didier Mainguy. Le coût d'une opération dépend principalement de sa durée.

Vagues scélérates et pirates
"Mais les opérations ne sont pas fréquentes ici : depuis le début de l'année, nous avons fait 4 réparations. En général, on passe environ 3 mois en mer" indique Didier Mainguy. "En méditerranée ou dans l'atlantique nord, il y a beaucoup plus de casse et donc plus d'interventions" ajoute-t-il.

Et lorsqu'on leur demande les dangers du métier? Les marins répondent qu'ils craignent la mer, bien sûr avec les vagues scélérates et les courants dangereux au large du Mozambique. Mais pas seulement : "dans le golf d'Aden et dans le golf de Guinée, il y a des pirates. Dans ces zones, le bateau est protégé soit par des militaires, soit par des sociétés privées, sinon on ne pourrait pas travailler" précise Frédéric Exertier.

Après 2 heures de visite, il est temps pour nous de regagner le quai? Le chef de mission nous suit pour un week-end à terre. "Mais je reste toujours à moins de deux heures du bateau pour être prêt à partir le plus vite possible" conclut-il.

Marie Dumoulin (www.lepetitjournal.com/lecap.htmllundi 14 octobre 2013

Lepetitjournal Le Cap
Publié le 13 octobre 2013, mis à jour le 14 octobre 2013

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