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SOCIETE - Misère citadine (2)

Écrit par Lepetitjournal Le Caire
Publié le 3 octobre 2008, mis à jour le 9 janvier 2018

La mendicité des égarés de la misère (2)
Nous croisons aujourd'hui, jours et nuits, des nouveaux mendiants. Des gens assommés de problèmes et malades, des démunis désespérés. Des gens menottés par l'incapacité, et noyés dans la misère.

Un contact direct avec ces gens, qui se multiplient et se propagent dans les quatre coins du pays, laisse constater les impossibilités paradoxales dans lesquelles ils vivent.

1- Mme K. Abdel Rahman

Veuve d'une soixantaine d'année, souffre du diabète, de l'hypertension, du c?ur et de la thyroïde. Son mari, conducteur de poids lourds, est décédé de fêlure rénale en 1989 après plusieurs années de souffrance. «J'ai dépensé tous notre épargne dans les hôpitaux pour la dialyse de mon mari;mon fils, est incarcéré à perpétuité depuis 2002, ma belle fille a demandé le divorce suite à ce jugement, et m'a abandonné ses trois enfants âgés de 7, 8 et 10 ans ». Ses revenus, de toute provenance, s'élèvent à 200 L.E. Elle doit payer les charges mensuelles (loyer, nourriture, médicaments,?) et élevés ses petits enfants avec tout ce qui en découlent. Elle habite les trottoirs, malgré la précarité de sa santé, fait la mendicité nocturne afin d'assumer ses charges diurnes lourdes et grandissantes.

2- Mme R. Abdallah
Veuve, âgée de 62 ans. Elle souffre d'un thrombus cérébral, et des séquelles graves aux bras et cuisse suite à un accident récent de voiture. « J'ai vendu mes boucles d'oreille en or, tout ce que je détenais, pour me faire soigner. Les visites aux hôpitaux publics sont très dispendieuses »;« J'ai trois enfants 2 fils et une fille mariés avec des enfants à charge, ils sont incapables de m'aider »;«Je préparais le thé autrefois dans la rue pour les passants et je gagnais un petit peu d'argent de ce travail, mais j'ai arrêté après que la police municipale m'a attaqué plusieurs fois et a saisi mon matériel très modeste »;« Actuellement, je suis très malade, incapable de travailler, je n'ai aucun revenu, je me sens perdue et je n'ai pas d'autres moyens que de faire la mendicité »;« Je rentre souvent après avoir passé de longues nuits sans aucune piastre à la main ».

3- Mme W. Gad
Agée de 60 ans, mariée et mère de 9 enfants dont 4 sont encore à sa charge. « Mon fils est détenu pendant 10 ans pour vol à main armée. Mon mari, grièvement malade, et âgé de 70 ans est incapable de travailler ». « Nous n'avons aucune source de revenu. Nos enfants sont incapables de nous aider et je suis la seule responsable du foyer ». « Je passe les nuits sur les trottoirs pour pouvoir assumer mes tâches, et mes obligations quotidiennes ».

Ce ne sont que quelques exemples de gens qui crient au secours et qui font mal au c?ur, si vous voulez en trouver d'autres (par dizaines, voire plus), vous ne les manquerez pas, jour et nuit.
Le contraste entre la richesse ostentatoire des uns et la misére des autres peut-il engendrer chez ces déshérités des comportements autres que colériques. Et après ????

Texte et photos : Névine ESMAT (www.lepetitjournal.com - Le Caire - Alexandrie) vendredi 3 octobre 2008

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Publié le 3 octobre 2008, mis à jour le 9 janvier 2018

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