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BALADE - Périple vers Siwa (1), en passant par Bahariya...

Écrit par Lepetitjournal Le Caire
Publié le 1 juin 2010, mis à jour le 13 novembre 2012

L'aventure commence par un long ruban d'asphalte qui tranche net les sables du désert. Un désert qui étale sa robe dorée à perte de vue, dans un espace qui paraît vide de tout. Pourtant, de ci, de là, la présence de troncs pétrifiés rappelle qu'en ces lieux se dressait, il y a des milliers d'années, une vaste forêt

Les kilomètres s'enchaînent, le paysage change de ton, jouant sur le nuancier des ocres tandis qu'au loin, la grande mer de sable pointe le sommet de ses dunes. Puis c'est au tour des montagnes d'apparaître, de plus en plus imposantes. Saupoudrées d'une fine couche mordorée, elles signalent la présence de ce fer qui fait la réputation de l'oasis de Bahariya.

Photos de Marie-Josée Chaumeil - Les déserts d'Egypte

La descente vers l'immense dépression dans laquelle s'est nichée l'oasis se fait tout en douceur. Déjà, au loin se dessine la palmeraie et son lac, comme un joyau de verdure. Notre imaginaire nous emporte vers un univers de quiétude? mais Bawiti, en véritable ville, nous offre un spectacle étonnant dans lequel entrent en scène allègrement 4x4, charrettes, motos? dans une ambiance de poussière et d'appel du désert.
Nous ne faisons qu'une rapide traversée car c'est hors de ce capharnaüm que nous avons rendez-vous.

Sortis de Bahariya, c'est un tout autre paysage qui s'impose par la force de ses montagnes qui ont revêtu  leur manteau de basalte par-dessus leur robe de sable. Le minéral reprend ses droits dans une austérité mystérieuse. Bien loin de nous l'image d'Epinal que l'on a tous d'un désert nous offrant l'ondoiement de ses dunes à perte d'horizon.

Plus on s'enfonce, plus l'envoûtement est grand, comme si ce désert désespérément noir tentait de nous dire combien

il est beau à qui sait le découvrir. Au loin, comme sorti d'un écrin, un petit point vert perce le décor? C'est « Le jardin sous la lune », le camp de base où nous attend Helal notre guide, propriétaire des lieux.
De cette minuscule oasis émane un sentiment de quiétude, de douceur, de volupté.

L'authenticité bédouine est préservée et dans ce cadre enchanteur sont venu se nicher de petites cases ainsi que des maisonnettes en briques crues, assurant un agréable confort.

En fin d'après-midi nous retrouvons Helal qui trépigne d'impatience de nous entraîner sur son terrain de jeu favori, tout autour du camp. Au volant de son 4x4, son talent et son expérience ne laissent place à aucun doute. Il nous embarque pour une découverte palpitante.
Arrivés au sommet de l'un de ces volcans endormis depuis la nuit des temps, nous contemplons ébahis l'infini qui ondule et va de dunes en monts, de sable en basalte, de miel en chocolat.

Le soleil descend à l'horizon tandis que nous partons vers le petit village bédouin d'El Haiz. Notre 4x4 surfe sur de petites bosses de sable dans des acrobaties dont seul Helal a le secret. Des dunes plus creuses laissent entrevoir en leur sein un feuillage au vert tendre qui cache déjà ses premiers fruits, de jolies pastèques qui sont parmi les plus prisées du pays. Alors que l'Ouest s'embrase, nous approchons du lac salé pour un spectacle saisissant. Helal nous indique le meilleur endroit où nous poster afin d'apprécier la magie du moment.
Le ciel en feu vient lécher de ses flammes imaginaires une eau bleutée aux abords cristallins qui semble une banquise.

La féérie s'empare de chacun d'entre nous et nous repartons la tête pleine d'étoiles...

N. T. (www.lepetitjournal.com - Le Caire - Alexandrie) mardi 1er juin 2010

Publié le 1 juin 2010, mis à jour le 13 novembre 2012

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