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EMPLOI ET ENTREPREUNARIAT – Malaisie, le nouvel Eldorado ?

Écrit par Lepetitjournal Kuala Lumpur
Publié le 17 septembre 2014, mis à jour le 18 septembre 2014

 

Nombreux sont ceux qui aujourd'hui se tournent vers de nouveaux horizons. L'Asie du Sud-Est demeure la région attractive par excellence, principalement en raison de son taux de croissance important. Pour autant, est-ce un indicateur suffisant pour envisager une expatriation? Une récente étude menée par des Conseillers du Commerce Extérieur de la France d'une partie des pays de l'ASEAN est venue mettre en lumière des points clés de l'?état actuel, des perspectives et des conseils pour la recherche d'un emploi et la création d'une entreprise en Asie du Sud-Est?. Jean-Eric Husson et Elizabeth Laubel ont participé à ce rapport pour la section Malaisie, l'occasion de revenir en détails sur le marché de l'emploi et le coût de la vie en local.

Photo Fotolia

Les coulisses d'un nouvel Eldorado 

S'il est indéniable que le taux de croissance économique de la Malaisie fait pâlir les économies européennes, il doit être replacé dans son contexte en vue d'une expatriation. 

Avec un taux de croissance économique qui avoisine les 6%, la Malaisie occupe la 22ème place des exportateurs mondiaux. Ainsi, son économie très ouverte peut être l'une des raisons qui la rend si attractive. Son programme de transformation économique, l'a hissée sur le devant de la scène face aux yeux des investisseurs étrangers. Ils trouvent sur place une capitale connectée par de nombreux réseaux de transports qui facilitent les échanges. Selon un classement réalisé par la Banque Mondiale, la Malaisie occupe la sixième place des pays où il est aisé de faire des affaires. Elle entend ainsi rivaliser directement avec Singapour en se transformant en un pays à un hauts revenus. Par ailleurs, les dirigeants, en fusionnant leurs différents Ministères de l'Education, entendent améliorer le niveau d'éducation de leurs populations. Avec une main d'?uvre plus qualifiée et compétente, le recours à l'immigration n'en sera que plus réduit.

De nombreuses entreprises françaises se sont déjà implantées durablement, reconnaissant le fort potentiel de ce pays au carrefour d'une zone en pleine expansion. 250 entreprises sont installées à Kuala Lumpur et dans la Klang Valley dans de nombreux secteurs d'activité (pétrole, gaz, aéronautique, ferroviaire, automobile, luxe, alimentation, etc.). Très loin des 10.000 personnes qui se sont expatriées à Singapour ou en Thaïlande, la présence française demeure faible en Malaisie avec approximativement 3.200 ressortissants enregistrés auprès des services consulaires. Il est à noter qu'à ce jour, il n'existe aucun secteur d'activité pour lequel l'embauche d'étrangers aurait atteint un niveau maximal.  

En revanche, il faut savoir que certains pans de l'activité économique malaisienne sont peu accessibles aux étrangers, voire totalement fermés. À titre d'exemples, les ressources humaines, la banque et la finance, ainsi que l'environnement sont des domaines difficiles d'accès contrairement à Singapour, aux Philippines et à la Thaïlande. Par ailleurs, et de façon générale pour l'Asie du Sud-Est, l'entreprise qui s'apprête à embaucher un étranger doit justifier son choix. Pour ceux qui seraient davantage portés par l'entrepreunariat, il faut savoir qu'un apport d'environ 75.000 euros est nécessaire pour obtenir un permis de travail via sa société. En dehors de cette spécificité, il est plus facile de créer son entreprise en Malaisie que dans les autres pays d'Asie du Sud-Est (à l'exception de l'Indonésie, qui elle aussi, encourage les investissements étrangers), notamment si l'activité correspond au programme économique lancé par la Malaisie en 2010. 

Pour les Français qui ne seraient pas tentés par l'aventure entrepreneuriale, ils peuvent malgré tout prétendre à d'autres emplois, certains secteurs d'activité étant davantage susceptibles d'aboutir à une embauche. Tous les profils d'ingénieurs sont particulièrement recherchés, mais également les postes dans l'aéronautique, l'hôtellerie, la restauration, le transport, et la programmation informatique. Sur ce dernier point, il convient de noter qu'il s'agit d'un domaine très prisé partout ailleurs en Asie du Sud-Est. 

Quelques pré-requis à l'expatriation 

Passé ces quelques informations usuelles, il faut noter que l'expatriation par l'embauche se prépare. Il est indispensable d'avoir mis à jour son curriculum vitae et d'être actif sur les réseaux professionnels. Si la connaissance de l'anglais est nécessaire, elle n'est pas suffisante. Il est vivement conseillé d'avoir au minimum un bac+3 et une expérience professionnelle d'au moins dix-huit mois. Il n'est cependant pas obligatoire de parler le malais, même si une connaissance de la région est un véritable plus. Des organes comme la Chambre de Commerce et d'Industrie franco-malaisienne (MFCCI), la CCEF, All 1KL ou UbiFrance peuvent être de véritables moteurs dans la recherche d'un emploi. 

L'embauche est la première étape vers une expatriation et il est interdit de travailler sans un visa valable ce qui entrainerait une reconduction à la frontière, voire de s'exposer à une peine d'emprisonnement. En général, un work permit permet de travailler un an ou deux sur le territoire malaisien. Un resident pass élève la durée à dix ans, si l'expatrié est en mesure de justifier d'une durée de travail sur place de trois ans et d'un revenu annuel minimum d'environ 35.000 euros. Enfin, il faut également s'assurer des termes du contrat avec l'employeur, notamment sur tout ce qui a trait aux assurances maladies et autres. L'entreprise peut éventuellement prendre à sa charge ces coûts mais cela ne constitue pas une obligation. 

Le coût de la vie en Malaisie

Les coûts liés à l'expatriation peuvent rapidement s'élever à une somme importante. Il est possible que votre entreprise prenne en charge les frais liés au logement, à l'assurance maladie, à l'éducation des enfants, etc., en revanche, il faut bien garder à l'esprit que ça n'est qu'une possibilité et non une obligation. Dans ce cas, il faudra penser à évaluer concrètement les dépenses à effectuer. 

Quelques indicateurs peuvent permettre de mieux se figurer certaines réalités. D'abord, il faut compter entre 500 euros et 2.400 euros pour un appartement de quatre pièces, plus pour une maison, dans un environnement sécurisé et en fonction du quartier et du standing de la résidence. L'assurance locale peut s'élever à une centaine d'euros par mois. Le poste de dépenses le plus important reste néanmoins l'éducation des enfants. Le niveau des écoles locales étant en-deçà des attentes françaises, le lycée français reste par conséquent très prisé. Il a d'ailleurs atteint son niveau de saturation sur certaines classes. Il faut budgéter entre environ 5.000 et 10.000 euros par année d'étude entre la maternelle et le lycée et une somme forfaitaire de 1.000 euros à régler lors de la première inscription. Le coût d'une année en écoles internationales reste par ailleurs plus élevé. 

Il convient de noter qu'il faut aussi tenir compte des dépenses liées au transport, à la nourriture, aux loisirs et autres services essentiels. Ainsi un couple avec deux enfants peut vivre avec environ 2.000 euros par mois, hors coût du logement et frais d'écolage . L'impôt sur le revenu s'applique également aux étrangers résidents en Malaisie, le taux maximal étant fixé à 28% du revenu. 

Enfin, la situation diffère entre un contrat local et un contrat expatrié car si les revenus tendent à augmenter ils n'ont pas encore atteint le seuil de ceux généralement pratiqués en France. 

À bien des égards, la Malaisie bénéficie d'un rayonnement de plus en plus important. Il est ainsi naturel pour de nombreux Français d'envisager ce pays comme une possible terre d'accueil. En revanche, il est nécessaire de préparer son expatriation pour la réussir dans les meilleures conditions. 

Safia Takrabt (www.lepetitjournal.com/kuala-lumpur.html) jeudi 18 septembre 2014

Consulter l'intégralité du rapport.

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Publié le 17 septembre 2014, mis à jour le 18 septembre 2014

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