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VOS ARTICLES PREFERES - LFKL : on vous entraîne dans un voyage dans le temps

Écrit par Lepetitjournal Kuala Lumpur
Publié le 14 août 2016, mis à jour le 14 août 2016

C'est en 1962 que l'école française ouvre ses portes, elle est alors hébergée par l'Alliance Française de Kuala Lumpur qui se situe déjà Lorong Gurney. Douze ans plus tard on compte tout juste 20 élèves du CP à la 6ème. Puis en 1983 les effectifs ont doublé, il est temps de déménager, pour Bukit Tunku cette fois. Les années passent et en 2003 on trouve un cursus complet, de la maternelle à la terminale. Puis 2005 marquera l'inauguration du Lycée Français tel qu'on le connaît aujourd'hui, sur les hauteurs de Segambut. Nous voilà 11 après, et avec quelque 850 élèves. D'un siècle à l'autre, l'école n'a cessé de s'agrandir. Mais au lieu de regarder ce qu'elle sera demain, nous avons eu envie de remonter le temps de l'EFKL au LFKL, devenu officiellement il y a une quinzaine de jours, le Lycée Français de Kuala Lumpur Henri Fauconnier. 

L'EFKL restera mon meilleur souvenir

De 1985 à 1987, Christophe Cogez et son frère qui à 7 ans est de trois ans son cadet, sont élèves à l'Ecole Française de Kuala Lumpur (EFKL). Dans ses souvenirs Christophe se rappelle à peu près 70 élèves, de la maternelle à la seconde.

(Photo Christophe Cogez : 6ème, 5ème et 4ème réunis dans la même classe)

(Photo Christophe Cogez : entrain de creuser le futur potager / jardin botanique de l'école)

?Il n'y avait pas de règle?, dit-il en riant, ?par exemple, pour mon année de 6ème on a démarré à huit, et fini à six après les vacances de noël. Les 5ème étaient cinq, les 4ème étaient quatre, puis un en 3ème et en seconde. L'enseignement était à l'époque quelque peu différent, il y avait des enseignants uniquement en primaire et ensuite des répétiteurs reprenaient les cours du CNEC, aujourd'hui devenu le CNED. Les élèves se rendaient en cours de 7h30 à 13h, et ceux des classes secondaires finissaient leurs leçons chez eux l'après-midi. L'école était à la lisière de la jungle - elle existe toujours - c'est aujourd'hui une école musulmane et beaucoup plus moderne. On y entendait les singes le matin et on y faisait parfois de curieuses rencontres dans la cour de récréation. Un python d'environ cinq mètres, de mémoire, avait été trouvé et malheureusement tué. Sa peau avait été accrochée dans le labo de sciences et faisait le tour de presque tous les murs... effectivement le labo n'était pas grand! Une mygale... Je me rappelle aussi que nous avions trouvé des oeufs de serpent dans un des arbres que l'on avait mis dans un vivarium. Les oeufs avaient été remis au Zoo de KL et il s'est avéré que c'était une espèce rare. Je crois qu'il y avait eu une petite plaque de remerciements pour l'EFKL mise à côté de l'endroit où étaient préservés les serpents qui sont nés. L'EFKL restera mon meilleur souvenir de scolarité

(Photo Christophe Cogez : les professeurs presque au complet)

(Photo Christophe Cogez : cours de sport janvier 1987)

On était plus une grande famille qu'une école en fait, car certains de nos professeurs et répétiteurs étaient également parents d'élèves. De plus il y avait un mix de nationalités et d'origines extra : France, Belgique, Pays-Bas, Suisse, USA, Canada, Hongrie, Inde, Vietnam, Argentine, Taïwan, Suède, etc... Au secondaire, élèves et professeurs se tutoyaient. On était entre 15 et 20 élèves en tout. Notre professeur d'histoire-géo, une Américaine, était aussi notre professeur d'anglais : Auréliane Wise avec qui je suis toujours en contact aujourd'hui grâce à Facebook. Notre professeur de français était aussi notre professeur de musique : Micheline "Kiki" Eliasson - mariée à un suédois avec sa fille en primaire. La professeur d'allemand était suisse et maman de deux filles de l'école. Vu qu'on habitait tous à Damansara Heights ou pas loin, bien différent à l'époque, le mardi midi on allait tous ensemble manger au Mac Do de Bangsar Baru qui est toujours là. Certains faisaient aussi du sport ensemble. Les spectacles de fin d'année étaient aussi très chouettes, avec des numéros faits par classe pour les primaires, et par affinité entre les uns et les autres pour les secondaires?.

La petite école dans la jungle

Patrice Faivre fait quant à lui son entrée à l'école en 1991, non pas en tant qu'élève mais répétiteur CNED.

(Photo LFKL : la nouvelle école 1983)

?Il y avait en tout et pour tout moins de 20 élèves de la 6ème à la 3ème. L'école était située juste en face du bureau de Mahathir, Memorial Tuanku A.Rahman.

(Photo LFKL : l'école 1984)

D'un effectif d'une cinquantaine d'enfants, elle a atteint près des 300 vers la fin du siècle. En 1997 j'ai été nommé CPE, le lycée avait trois ans et nous allions obtenir le statut d'établissement en direct, et non plus par le CNED. Les locaux appartenaient à KTM. Ils n'étaient pas conçu pour recevoir tant d'élèves, et chaque année nous élargissions la capacité d'accueil en construisant des classes dans des sortes de containers. Cependant cette école était magique. Plantée au milieu de cette colline entourée de bananiers. Les singes venaient aux récréations, essayant de chaparder le goûter des petits. La vie scolaire et le CPE avaient pour tâche de surveiller aussi les singes, et de temps à autres, c'était un serpent qu'il fallait faire partir du terrain de sport. En 97 il y a eu le haze, il a fallu faire monter une structure, comme une tente, pour la cantine, et les enfants ne pouvaient pas jouer dehors. Cela a duré plus d'un mois. 

(Photo LFKL : retour en classe CP et CE1, 1980)

(Photo LFKL : Pierre Dupont, un cycliste autour du monde 1984)

Des anciens de cette période il y a Stéphanie Heng, bibliothécaire, encore au LFKL. Et Grace Ew, que j'avais recrutée pour la vie scolaire, maintenant admin. Il y avait aussi Jimmy, un monsieur qui s'occupait de la cantine, en fait c'était le traiteur de la communauté française, durant plus de 30 ans. Il est décédé quelques mois après avoir perdu le contrat de la cantine. C'était un homme avec un c?ur en or. L'heure de cantine voyait passer les maternelles, puis les primaires, et enfin le collège et le lycée. Tout cela de 11h30 à 13h. Les enfants et ados partageaient le même espace le temps du déjeuner?. 

Sous le regard bienveillant d'Henri Fauconnier

Depuis le lycée a bien changé, et un projet d'extension est à nouveau en cours. Le 19 mai dernier, a été accolé à son nom, celui de l'auteur de Malaisie, pour lequel Henri Fauconnier a reçu le prix Goncourt en 1930. Il est la figure tutélaire qui veillera désormais sur cette institution, tel que l'a décrit Gilles Martinez, Proviseur du LFKL, lors de son discours d'inauguration. ?C'est pour moi un moment émouvant, c'est toujours avec une grande émotion que l'on baptise un établissement scolaire. On lui souhaite symboliquement une belle destinée que l'on place sous le regard bienveillant d'un homme qui a marqué l'histoire des relations franco-malaisiennes, et également l'histoire littéraire de son temps. Cette idée de donner son nom à notre lycée est né d'une conversation il y a quelques années avec Mme de Soultrait, je venais à peine de terminer la lecture du roman Malaisie. Il aura fallu au-delà de l'anecdote attendre plus de deux ans pour que le processus arrive à son terme?. Bernard Fauconnier, fils d'Henri, avait adressé avant son décès un courrier à Gilles Martinez, dans lequel il disait ?Lors de la cérémonie d'inauguration je pense que mon père sortira de sa tombe et apparaîtra sous la forme d'un hévéa, car il adorait la douceur du peuple malais, le chaud climat des plantations et la luxuriance de la végétation tropicale?.

(Photo LFKL : la piscine et le terrain de sport aujourd'hui)

(Photo Fazila Messekher : mur d'escalade 2012 - L'école a 50 ans)

(Photo Fazila Messekher : spectacle de l'école 2007)

 

Alexandra Le Vaillant (www.lepetitjournal.com/kuala-lumpur.html) lundi 15 août 2016, rediffusion du 3 juin 2016

Crédit photo page d'accueil : Christophe Cogez

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Publié le 14 août 2016, mis à jour le 14 août 2016

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