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CINEMA – Une soirée en compagnie de Lesley Chilcott

Écrit par Lepetitjournal Kuala Lumpur
Publié le 2 février 2015, mis à jour le 2 février 2015

Au c?ur de la Black Box de Publika, Astro et la chaîne américaine Sundance, dans le cadre du Short Film Contest ont convié la productrice de documentaires de renom pour parler de son film "A Small Section of the World" qui marque ses débuts derrière la caméra. Il sera diffusé en avant-première le 7 février prochain. Celle à qui l'on doit le financement d'"Une vérité qui dérange", ?uvre oscarisée dans laquelle Al Gore a levé la chape de plomb qui couvre la question du réchauffement climatique, a également partagé son expérience devant une assemblée férue de cinéma.  La première place ce soir là a été décernée à "The Boy Who Rocked The World", de Paul Gan Yew How qui aura notamment l'opportunité de participer à l'édition 2015 du "Sundance Film Festival" dans l'Utah, aux Etats-Unis.

Le thème de cet évènement était celui de l'échange et de l'entraide. Une génération qui est parvenue à percer dans le monde du cinéma et de la télévision a livré son témoignage à des réalisateurs en herbe, dont les yeux étincelants et la gorge nouée trahissaient l'émotion. Lesley Chilcott leur a notamment fait part des difficultés auxquelles la productrice a dû faire face, prouvant qu'on peut atteindre son niveau à force de labeur. "Au début de ma carrière, ne trouvant pas d'emploi dans le cinéma classique, j'ai donc accepté l'offre d'une grande chaîne de fast-food. Lorsque ses enseignes étaient fermées, je tournais des vidéos de sensibilisation à la sécurité pour le personnel. Je me souviens surtout des castings durant lesquels je jugeais les acteurs sur leur manière de crier "au feu"!". L'échange était également international, entre des professionnels du film américain et des locaux qui bouillonnent d'exposer leur savoir-faire aux yeux de la planète.

Lesley Chilcott, reine des documentaires

"Je désirais à l'origine faire de la fiction mais j'ai été happée par le format documentaire. Pourtant c'est le plus compliqué : les budgets sont très serrés, les conditions de tournage éprouvantes. Mais j'aime les challenges, et surtout partager avec le reste du monde quelque chose dont ils n'auraient pas idée sans mon travail." Lesley explore tous les sujets. Outre "Une vérité qui dérange" en 2006, on peut lui attribuer la production de "It might get loud", qui se penche sur l'histoire de la guitare électrique, et "Waiting for Superman", sur l'inégalité du système scolaire américain. Ce documentaire est "principalement fondé sur la loterie organisée pour l'accession dans certaines bonnes écoles à cause du manque de places." Son engagement politique est marqué par la production du film "A Mother's Promise" en soutien à Barack Obama durant la campagne présidentielle de 2008. Tous ces films ont été réalisés par Davis Guggenheim, grand nom d'Hollywood. "Aujourd'hui c'est mon tour de réaliser. Davis m'a toujours encouragé à passer le pas, mais n'a jamais voulu prendre le risque de me produire!"

"I want people to think about these women when they drink their daily cup of coffee."

"Saviez-vous que les grains de café viennent de baies de couleur rouge? Et que 70% des membres de son industrie à travers le monde sont des femmes?"  Par ces mots adressés à l'assemblée, Lesley montre la vocation éducatrice de "A Small Section of the World". Le film nous fait découvrir la vie d'un groupe de femmes qui ont fondé une usine de séchage de café sur une colline du Costa Rica, pour subvenir aux besoins de leur village après que leurs maris soient partis chercher du travail suite à la crise. Subissant échecs et déceptions pendant plus d'un an, elles ont persévéré jusqu'à réussir à produire un café de qualité, qu'elles vendent désormais à des distributeurs réputés. "Leur fierté, c'est qu'aucune d'entre elles n'aient fait d'études, et qu'aujourd'hui tous leurs enfants sont ou pourront aller à l'université."

Le palmarès du soir

Lesley a ensuite fait place à ses cadets malaisiens. Sur vingt finalistes, les trois premiers ont vu leur film projeté. Aux deuxième et troisième places, "The Fish Lantern" de Chan Kwok Wah qui met en scène le retour à une expérience traumatisante de son enfance d'un homme chez son psychanalyste, et "Salvaj" de Chow We Jun, au sein duquel un policier est contraint de tuer son propre frère. Sur un ton plus joyeux, le "Boy Who Rocked The World" s'échappe par son imagination et son goût pour la musique de l'enfer de son quotidien.

 

Krys Ottino (www.lepetitjournal.com/kuala-lumpur.html) mardi 3 février 2015

Crédit photo Astro

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Publié le 2 février 2015, mis à jour le 2 février 2015

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