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INTERVIEW - Anne-Marie Bel , chargée de projets culturels de l’Alliance Française du Cap

Écrit par Lepetitjournal Johannesbourg
Publié le 12 mai 2010, mis à jour le 13 novembre 2012

Si l'Alliance Française du Cap connaît depuis maintenant bientôt deux ans un renouveau en terme culturel, c'est en grande partie grâce à sa chargée de projet, Anne Marie Bel. Retour sur le parcours et sur la vision d'une passionnée qui ne manque pas de nouvelles idées

En poste depuis août 2008, Anne-Marie Bel a fait bouger les choses en matières culturelles à l'Alliance du Cap (crédit photo : Alexandre Capron)

Lepetitjournal.com : Bonjour Anne-Marie Bel ! Comment devient-on Chargée de projets culturels de l'Alliance du Cap ?
Anne-Marie Bel : Bonjour à tous les lecteurs du petitjournal.com ! J'ai effectué des études dans le tourisme, passant les deux premières années à Paris et les deux dernières à la Réunion. L'« Association Française pour les volontaires du progrès » de la Réunion qui envoie des missionnaires partout dans le monde, et notamment en Afrique australe, m'a proposée une mission de chargée de projets culturels à l'Alliance Française du Cap pour laquelle j'ai été choisie en août 2008.

Comment résumer le travail de Chargée de projets culturels ?
Ma mission est d'organiser, diversifier et promouvoir les activités culturelles de l'AF du Cap. Les Alliances Françaises sont des établissements chargés de l'enseignement du français mais également de la diffusion des cultures française et francophones. J'ai ainsi multiplié les événements en invitant des artistes sud-africains à venir se produire dans nos locaux. Le poste n'existant pas avant septembre 2008, les activités culturelles ont fait un bond en avant.

Quelle a été la touche « Anne Marie Bel » ?
Après un temps d'adaptation, j'ai pris la mesure de ce que je pouvais réaliser en me constituant un réseau  de relations dans le milieu culturel du Cap. J'ai organisé mon premier concert avec un groupe congolais « Nous Quatre », puis cela en a charmé d'autres qui se sont dit « pourquoi ne pas jouer à l'Alliance Française » comme le violoniste de « Mikanic » qui est venu me voir la semaine suivante. Puis de nombreux musiciens de toutes nationalités se sont succédés. Je voulais essayer différentes tendances musicales afin d'attirer, dans nos locaux, un public curieux de nouveautés  qui, on ne sait jamais, peut être soudainement tenté d'apprendre notre langue?

Quelle est votre stratégie pour dénicher les artistes sud-africains ?
Je dois avouer avoir eu énormément de chance car je n'ai pas à les dénicher : ils viennent spontanément à nous proposer leurs talents ! Paradoxalement si le Cap est une ville où se multiplient les événements culturels, les salles de concerts ne sont pas nombreuses, surtout en centre ville. En revanche, il y a un vrai travail de sélection qui s'impose: pour l'instant je privilégie les artistes connus en Afrique du Sud pour satisfaire un public demandeur. Mon but est de confirmer la renommée de l'Alliance Française grâce à ces artistes de renom. Mais à partir de l'année prochaine, j'envisage d'accorder plus de places à des groupes moins connus, en organisant des soirées découvertes de talent.

Quels sont les autres objectifs que vous vous fixez à l'Alliance Française dans le domaine culturel ?


Créer des synergies, et valoriser la mixité culturelle entre artistes français et sud africains. Nous essayons d'insister également sur une chose : l'aspect vieille France avec des sujets autour de l'amour, de la gastronomie, ce n'est pas suffisant. Quand on pense à la France, on pense notamment à Edith Piaf, à Serge Gainsbourg ? en accueillant pour la semaine de la Francophonie un groupe de reggae français, nous souhaitions aller dans cette direction : montrer autre chose que les idées reçues sur la France et le français.  Nous accordons également une véritable place à la francophonie, notamment à des artistes ou à des représentations congolaises par exemple.

Grâce à Anne Marie, les locaux de l'Alliance du Cap organisent de nombreux concerts et événements (crédit photo : Alexandre Capron)

Quelles sont les forces de cet endroit au 155 Loop Street ?
Les locaux de l'Alliance sont très bien situés au centre ville. Ils dégagent une ambiance chaleureuse. Par ailleurs, l'acoustique est vraiment excellente, d'où ma volonté de mettre en place une sorte de café-concert qui n'existe nulle part ailleurs : les gens viennent ici pour écouter de la musique, tout en prenant un verre. L'endroit est particulièrement apprécié des artistes. Il y a aussi l'aspect exposition qui est valorisé : du fait de ces mouvements, la visibilité de notre galerie est permanente.

De nouvelles idées pour l'Alliance ?
J'aimerais créer un spectacle « mixant » tous les arts, à la fois visuel, musique et vidéo. Les personnes qui viennent assister à des spectacles à l'Alliance sont à la recherche de nouveaux concepts. L'objectif est également d'organiser des défilés et de continuer à s'associer davantage à des festivals de films. Et en juin nous organisons notre première pièce de théâtre, « Ezethu » qui reconstitue la vie d'un Xhosa.

Le contrat de Chargée de projets culturels se termine en août, quels sont vos désirs à court et long termes ?
J'ai envie de rester à l'Alliance, et d'y travailler encore un ou deux ans pour me parfaire dans un métier qui me passionne. Il est vrai que certains projets ont commencé à être mis en place depuis quelques mois, ceux-ci auront lieu après août, et, de fait, je souhaite vraiment voir ces projets se concrétiser. Je retournerais en France pour accompagner les groupes sud-africains dans leur tournée française, mais un retour au pays n'est pas prévu dans l'immédiat. Ma vie est attachée à cet endroit du monde.

Propos recueillis par Alexandre Capron ? lepetitjournal.com/johannesbourg.html ? mercredi 12 mai 2010

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Publié le 12 mai 2010, mis à jour le 13 novembre 2012

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