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AFE – Réunion des associations et institutions françaises présentes dans le Gauteng

Écrit par Lepetitjournal Johannesbourg
Publié le 10 décembre 2012, mis à jour le 23 décembre 2012

A l'initiative de Sophie Ferrand-Hazard, conseiller à l'AFE Afrique Australe, une réunion des différentes associations et institutions françaises présentes dans le Gauteng s'est tenue fin novembre. L'objectif de cette réunion était de permettre à ces différents acteurs de mieux se connaitre et d'évaluer leurs possibilités de travailler ensemble et de porter des projets en commun. Nous vous proposons aujourd'hui le premier volet de ces échanges sur les questions économiques.

(Crédit: SFH)

Sophie Ferrand-Hazard, après un rapide tour de table, a souhaité engager les débats sur trois grands thèmes : économie, éducation et culture.

Sophie Ferrand-Hazard : Que représente l'Afrique du Sud dans le commerce extérieur français ? Et quels outils pouvons-nous offrir à nos PME intéressées par ce marché ?

Pour Jacques Torregrossa (Ubi France ? Afrique du Sud), les exportations françaises en Afrique du sud représentent 2.3 Milliards d'? en 2011, avec environ 9000 entreprises françaises présentes sur ce marché par leurs exportations, sachant que la France compte environ 80.000 entreprises exportatrices.
La part de marché de la France en Afrique du Sud est estimée à 2.6%. UBI France, chargé d'aider les entreprises dans la mise en place de leurs politiques d'exportation, est missionnée par environ 300 entreprises françaises souhaitant s'implanter ou exporter vers l'Afrique du Sud. L'antenne d'Afrique du Sud affiche de très bon résultats, car environ 35% de ces "missions" débouchent sur une implantation ou des exportations régulières vers ce marché.

Selon Stephan Sakoschek, Président de la Chambre de commerce France Afrique du Sud (FSACCI), le marché sud-africain est aussi considéré par les entreprises internationales comme un "tremplin" pour les pays de la zone sub-saharienne. Les pays limitrophes de l'Afrique du Sud regorgent de matières premières, qui sont aujourd'hui surtout exportées vers les pays en forte croissance (Inde, Chine?), l'enjeu est donc pour ces sociétés de s'implanter en Afrique du Sud, ou dans les pays limitrophes pour traiter directement ces matières premières en produits dérivés ou finis avec une plus forte valeur ajoutée à l'exportation.
De plus, le marché sud-africain permet réellement la mise en place de telle plateformes, sur un marché mûr et ouvert à une zone d'influence importante.

Le taux de croissance de l'Afrique du Sud n'est que de 3% comparé au taux de 5% en moyenne du continent africain, déclare Jacques Torregrossa. L'Afrique du Sud connait des taux d'une économie mûre et est sans doute pénalisée par des contraintes externes à son développement économique. On estime que les lois BEE de discrimination positive "coûtent" environ 1% de croissance au pays, et le cout du fléau du sida est estimé à 1.5%.

Sophie Ferrand-Hazard revient sur les outils souvent réclamés par les PME/PMI pour venir conquérir ces nouveaux marchés.

Pour Alain Samy, président des Frenchies et responsable de la société de logisitique Schenker South Africa, de plus en plus d'entreprises françaises font des demandes d'étude douanière pour leurs futures importations en Afrique du Sud. Au sein de la FSACCI (Chambre de commerce Franco Sud africaine), les petites entreprises françaises s'inscrivent pour faire appel aux services de la chambre.
Mais Jacques Torregrossa, d'UBI France, reconnait qu'il manque aujourd'hui une banque d'investissement française pour ces PME qui souhaitent venir s'implanter sur ces nouveaux marchés. Des outils existent aujourd'hui néanmoins avec OZEO pour obtenir des financements à concurrence de 2 millions d'?, mais ils sont souvent insuffisants sur des projets plus importants.


Jean Michel Debrat, président de l'AFD (Agence Française de Développement), reconnait que beaucoup d'entreprises françaises viennent également vers lui pour le solliciter pour des financements de projets, mais ce n'est pas la mission de l'AFD d'aider directement les entreprises françaises localement. Le rôle de l'AFD est avant tout de financer de grands projets d'infrastructure destinés au développement économique de l'Afrique du Sud et de sa région d'influence en espérant ensuite que certains appels d'offre soient remportés par des entreprises françaises. Il est convaincu de la nécessité pour la France de se doter d'une division internationale de la toute récente Banque Publique d'Investissement (BPI) pour aider les entreprises françaises à trouver plus facilement des financements pour certains grands projets. Nos "voisins" allemands savent aujourd'hui très bien le faire, notamment sur la région.

Un autre problème pour ces petites entreprises est également la barrière de la langue, avec la difficulté pour les entrepreneurs français de bien pratiquer l'anglais et de trouver aussi des personnes parlant bien français en Afrique du Sud pour attaquer les marchés africains francophones limitrophes.

Ce phénomène est bien perçu également par Georges Lory, Président des Alliances française en Afrique du Sud, qui voit évoluer la physionomie de ses élèves au sein des Alliances. De plus en plus d'entreprises sud-africaines inscrivent leurs jeunes cadres de 30/35 ans dans le but de leur faire apprendre le français pour développer les marchés africains francophones.

Pour conclure ce chapitre économique, M. Denis-Charles Courdent, Directeur de l'IFAS (Institut Français d'Afrique du Sud) propose un projet de partage d'expérience entre les chercheurs de l'IFAS Recherche et les entrepreneurs français installés en Afrique du Sud. L'IFAS accueille en effet une vingtaine de chercheurs par an qui seraient prêt à partager leurs travaux réalisés sur l'Afrique du Sud.


Madame Simone Baudry-Ellie, Consul Adjoint de Johannesbourg, nous informe également d'une initiative proposée par TV5 Monde, qui fera un focus sur l'Afrique du Sud lors de son émission "Les 24 heures Chrono de l'international" le 16 Janvier 2013. Elle recherche des entrepreneurs français, des expatriés qui accepteraient de partager leurs implantations et leurs vies en Afrique du Sud.

(A suivre: volet Education et culture - Edition de Mercredi 13 décembre 2013)

Richard Simonnet (www.lepetitjournal.com/johannesbourg.html) lundi 10 décembre 2012

lepetitjournal.com johannesbourg
Publié le 10 décembre 2012, mis à jour le 23 décembre 2012

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