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Christophe Bezou Réfléchissez à la suite que vous voulez donner au V.I

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Écrit par Lepetitjournal Johannesbourg
Publié le 29 avril 2018, mis à jour le 30 avril 2018

Christophe Bezou a grandi près de Genève avant de s’installer en Afrique du Sud il y a 14 ans. Il a débuté sa carrière en tant que V.I.A, deux ans se sont vite transformés en cinq ans puis huit ans dans le réseau français. Il est maintenant délégué commercial au Haut-Commissariat du Canada en Afrique du Sud, en charge des mines, du pétrole et du gaz, et de l’infrastructure, secteurs stratégiques pour les Canadiens. Christophe Bezou revient sur cette expérience et parle des opportunités de carrière qui se sont présentées à lui.

 

Pourquoi un V.I.A en Afrique du Sud ?

Après l'obtention de mon bac, j’ai poursuivi des études à Sciences Po, qui pour moi était une des meilleures options pour intégrer le service commercial d’une ambassade. Mon diplôme en poche, j’ai passé plusieurs entretiens avec la direction des relations économiques extérieures (DREE), un service du ministère de l'Économie et des Finances, en charge des postes en ambassade. J'ai vite compris qu'il fallait deux années d’expérience à l’étranger pour atteindre mon objectif. J’ai donc travaillé dans une organisation internationale à Genève et deux ans plus tard me suis replongé dans mes recherches. C’est grâce à un “heureux hasard” que l’Afrique du Sud s’est présentée à moi : un poste qui m'intéressait se libérait et c’était en Afrique du Sud ! Je n’avais pas d'attache particulière pour le pays. 

 

Quelle a été votre expérience en tant que V.I.A ?

J'ai occupé le poste d'Attaché Économique au sein de l'Ambassade de France en Afrique du Sud entre 2004 et 2006. Dans le cadre de mes responsabilités, je suivais les développements liés au Black Economic Empowerment (BEE) et les effets sur les entreprises françaises implantées en Afrique du Sud comme par exemple en matière de plans formations et d’intégration des communautés défavorisées durant l’Apartheid. A l’époque, le BEE était tout nouveau et paraissait complexe pour les entreprises françaises qui avaient envie d'en comprendre l'impact sur leur activité. C’était un impératif pour le gouvernement sud-africain de mettre en place le cadre du BEE, il y avait une grande pression pour transformer la société. Au cours de ces deux années, j’ai rencontré les acteurs sud-africains de grandes entreprises, du gouvernement, du Department of Trade and Industry, de syndicats, mais aussi de la communauté d'affaires française, tous secteurs confondus. Mon rôle consistait à mieux comprendre les points de vue de chacun, observer et conseiller. A côté, j'avais des fonctions de suivis macroéconomiques dans les pays de la SADC (sigle de l’anglais Southern African Development Community).

 

Quelles sont les portes qui se sont ouvertes à la suite de votre V.I.A ?

Suite à ces deux années de V.I.A, je suis retourné en France pour une courte visite, puisque quelques mois plus tard la direction des relations économiques extérieures m'a demandé de repartir en expatriation pour un nouveau rôle. C’était en 2007, juste avant la coupe du monde de football. L'Afrique du Sud modernisait ses aéroports, menait des travaux d'infrastructure des routes et construisait le Gautrain en vue d’accueillir les championnats. Le taux de croissance à l’époque était au-delà de 4%, l’économie allait assez bien ! Mon contrat d’expatriation s’est terminé au bout de trois ans, à la fin de l’année 2010, et j’ai accepté un poste de conseiller export responsable du pôle agroalimentaire dans le bureau d’Ubifrance qui venait juste d’ouvrir à Joburg. Deux ans en Afrique du Sud se sont transformés en huit années dans le réseau français ! J'ai démissionné pour rester en Afrique du Sud et intégrer le Haut-commissariat du Canada en Afrique du Sud. 

 

Vos impressions de Joburg et de l’Afrique du Sud

La coupe du monde de 2010 restera un très bon souvenir, pas nécessairement à cause de la performance de l'équipe de France, mais grâce à l’ambiance fabuleuse au sein du pays. L’Afrique du Sud a vécu un conte de fées avec une atmosphère toute particulière que je n’ai ressentie ni avant ni après.

La transformation urbaine de Johannesburg m'impressionne, notamment la “skyline” de Sandton qui a beaucoup changée depuis mon V.I.A lorsque je travaillais au coeur du centre financier, ainsi que le développement des quartiers comme Fourways ou encore les alentours de l’autoroute M1 pour se rendre de Joburg à Pretoria, depuis laquelle on apercevait auparavant beaucoup de champs et où maintenant se trouvent de nombreuses habitations. Tout se construit de manière rapide dans un contexte économique relativement morose avec une croissance molle. 

Pour ce qui est de l’économie du pays justement, l’Afrique du Sud se remet d'une période difficile avec une croissance un peu plus soutenue. Cependant, il existe une grande dualité dans le pays avec une large partie des Sud-Africains qui vivent encore dans la pauvreté. Il y a malheureusement un taux de chômage élevé surtout chez les jeunes dans la tranche d’âge des 18-24 ans avec un taux enregistré de plus de 50% et aussi des systèmes de la santé et de l’éducation publiques parfois défaillants au contraire des institutions privées. Globalement, j’ai le sentiment que la dualité du pays que j'ai connue à mon arrivée n’a pas beaucoup changée au cours des années. Il y a bien sûr de l’espoir avec une alternance de l'ANC... pourvu que cela porte ses fruits !

 

Quelques conseils aux V.I qui aimeraient se rendre en Afrique du Sud ou qui s’y sont installés ?

Avant tout, profitez de votre expérience de V.I.E/V.I.A pour élargir votre réseau, vous faire connaître au sein de votre organisation : c’est une très belle opportunité qu’il faut saisir. C’est important de se projeter rapidement et de réfléchir à quelle suite vous souhaitez donner à votre expérience. Ces deux années peuvent passer très vite, projetez-vous dans le futur. N’hésitez pas à demander des conseils aux anciens V.I en participant aux événements organisés par le Club V.I.E/V.I.A en Afrique du Sud, qui fait d'ailleurs du bon travail, en matière de réseautage entre anciens et nouveaux. Et puis évidemment l’Afrique du Sud est un pays magnifique, de contrastes, à découvrir tout en gardant à l’esprit la perspective sécuritaire. 

 

Quelques bonnes adresses à recommander ?!

  • Bellinis, un restaurant animé à Illovo
  • Momo Soko, un restaurant asiatique à Illovo
  • Che, un restaurant argentin à Maboneng
  • Giles, un pub convivial à Craighall
  • Sin+Tax à Parkwood pour ses cocktails
  • DW Eleven - 13, un bon restaurant à Dunkeld

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