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RENCONTRE – Interview de Fabrice Orengo de Lamazière, tête de Liste pour les Français d’Afrique Australe soutenue par l’UMP et l’UFE.

Écrit par Lepetitjournal Johannesbourg
Publié le 22 mai 2014, mis à jour le 6 janvier 2018

A quelques jours de la fin de la campagne pour l'élection des Conseillers Consulaires, Lepetitjournal.com du Cap a rencontré Fabrice Orengo de Lamazière, tête de Liste pour les Français d'Afrique Australe soutenue par l'UMP et l'UFE.

Lepetitjournal.com : Les premiers résultats de la participation au vote électronique pour le scrutin des Conseillers Consulaires est très faible (moins de 6%), quel message souhaitez-vous adresser aux électeurs qui pourront encore voter dimanche à l'urne dans les consulats de la zone ?

Fabrice Orengo de Lamazière: C'est vrai que, à première vue, ce chiffre de 5.9% est assez décevant, d'autant qu'il est sensiblement en dessous de la moyenne mondiale de 7.08%. Mais ceci est dû en partie aux problèmes techniques persistants malgré les mises en garde renouvelées depuis 3 ans par certains Sénateurs des Français de l'étranger et au maintien par l'administration d'une solution de vote défaillante. Nous allons travailler dès à présent, avec nos appuis politiques en France, sur l'amélioration du système électronique de vote afin que ces difficultés ne se reproduisent plus lors des prochaines élections.

Je recommande aux électeurs de se déplacer dans leurs bureaux de votes dimanche prochain. Tout d'abord parce qu'ils vont voter pour les élections européennes, or l'avenir de la France est aujourd'hui intimement lié à celui de la communauté européenne ; même vivant en Afrique Australe, loin de Bruxelles et de Strasbourg, ne pas voter pour ce scrutin serait une erreur. Mais aussi parce que le même jour, l'élection des Conseillers consulaires va donner aux électeurs une chance d'être représentés par des élus de proximité, qui pendant 6 ans vont défendre leurs intérêts quotidiens, sur le terrain, auprès des autorités françaises aussi bien en Afrique du Sud, qu'en France

Lepetitjournal.com: Pourquoi vous êtes-vous engagé personnellement dans ces élections ? Votre rôle dans la communauté française d'Afrique du Sud ?

Fabrice Orengo de Lamazière: Je me suis beaucoup impliqué dans la communauté française : Pendant plus de 10 ans j'ai présidé l'Association d'Entraide du Cap et je dois dire que Stéphane Kacédan qui m'a remplacé, lorsque mes nombreux voyages à l'étranger m'empêchaient d'exercer convenablement cette fonction, a fait un travail remarquable. J'ai également siégé pendant 10 ans au « board » du Chapitre du Cap de la Chambre de Commerce Française en Afrique du Sud dont je suis toujours membre. J'y ai occupé les postes de Trésorier puis de Vice-Président. J'ai co-fondé l'association des Froggies à Cape Town qui continue, contrairement à Johannesbourg, à réunir tous les mois des français, francophones et francophiles autour d'un bon repas. Mes activités étant aujourd'hui recentrées sur l'Afrique du Sud j'ai à nouveau du temps pour m'impliquer dans la vie de la communauté. C'est pour cela que je me présente à cette élection.

J'ai toujours été intéressé par la politique. Membre des jeunes du RPR dans les années 80, j'ai représenté le parti à Cape Town durant quelques années. Lorsque j'ai appris qu'il n'y aurait pas de liste d'opposition à cette élection, j'ai décidé, en concertation avec des élus de l'UMP, de me présenter car ce scrutin est très politique : Les Conseillers consulaires votent pour les Sénateurs des Français de l'étranger et ils utilisent leurs réseaux politiques en France pour défendre leurs électeurs.

Quelle est votre vision du rôle de conseiller consulaire ?

Fabrice Orengo de Lamazière: Je crois que j'ai déjà en partie répondu à cette question. Ma vision du Conseiller est un peu celle du Conseiller municipal, qui va tout d'abord être le lien avec les autorités françaises présentes sur le territoire d'Afrique Australe et qui va utiliser sa connaissance approfondie de sa circonscription ainsi que des personnes qui y vivent, pour faire passer les messages nécessaires.

Le Conseiller consulaire s'occupe des affaires sociales et participe aux commissions locales prévues dans le code de la sécurité sociale. Il soumet des propositions tendant à améliorer la situation professionnelle des Français de la circonscription. Il exerce également les attributions confiées aux commissions locales prévues dans le code de l'éducation. Enfin il est informé de la situation locale et des risques spécifiques auxquels pourraient être exposée la communauté française. Dans toutes ces taches, la prise en compte de toute situation particulière, souvent hors des normes officielles imposées, est primordiale. Le rôle du Conseiller consulaire qui, de par sa proximité, sur le terrain, est à même de comprendre les problèmes particuliers des concitoyens qu'il représente, est donc très important dans les décisions.

Mais le Conseiller consulaire est aussi très influent en France puisque 90 des 444 Conseillers consulaires élus de par le monde iront siéger a l'Assemblée des Français de l'Etranger et travailleront avec les Ministères, le Sénat, l'Assemblée Nationale pour défendre les intérêts des citoyens que nous sommes, au même titre que tout Français vivant en France.

Enfin l'un des rôles du Conseiller consulaire, et pas des moindres, est de voter pour les 12 Sénateurs de Français de l'Etranger qui, non seulement s'occupent des sujets qui nous sont propres, mais qui participent aussi à tous les autres votes soumis au Sénat.

Dans notre sondage en ligne, un de nos lecteurs nous interroge sur les supports des partis nationaux

Fabrice Orengo de Lamazière: A ma connaissance, il y a 3 listes : une liste proche de la majorité gouvernementale, une liste apolitique, dite « d'union », même si certaines personnes dans cette liste sont personnellement ancrées à droite et enfin une liste d'opposition, la notre. Notre liste a reçu les supports du Délégué officiel de l'UMP pour l'Afrique du Sud, Stéphane Sakoschek, qui figure sur notre liste, du Député UMP représentant notre circonscription à l'Assemblée Nationale, Alain Marsaud, du Sénateur des Français de l'étranger rattaché à l'UMP au Sénat, Rober Del Picchia. Je ne vois donc pas comment attaquer notre légitimé, même si cela a été le cas récemment lors de la campagne.

Quelles ont été les critères utilisés pour constituer votre liste ?

Fabrice Orengo de Lamazière: J'ai d'abord choisi des personnes qui connaissent bien et se sont dévouées pour la communauté française d'Afrique Australe au niveau professionnel et/ou associatif. A titre d'exemple : Valérie Van Niekerk a été employée au Consulat de France de Johannesbourg dans les services accueil des Français, état civil, notariat, bourses scolaires et protection sociale. Actuellement elle est secrétaire de direction au Lycée Jules Verne. Hervé Delabrousse est chargé de la communication et du développement des activités à la Chambre de Commerce Française en Afrique du Sud. Stéphane Sakoschek a présidé le comité de gestion du Lycée Jules Verne durant 2 mandats. Il est actuellement Président de la Chambre de Commerce Française en Afrique du Sud, le Délégué de l'UMP pour l'Afrique du Sud et le représentant de l'UFE en Afrique du Sud. Nous sommes tous ici depuis de nombreuses années et nous avons l'intention d'y passer encore beaucoup de temps.

L'autre critère important a été la volonté politique de l'équipe. Nous partageons tous les mêmes valeurs, celles de la droite libérale française.

Quel est votre parcours professionnel en Afrique du Sud ?

Fabrice Orengo de Lamazière: Je suis né à Paris en 1966. Diplômé d'une école de commerce, j'ai commencé ma carrière dans le conseil stratégique aux entreprises. Je suis arrivé au Cap en 1996, pour y épouser une charmante sud-africaine. Nous avons 2 enfants qui ont été scolarisés à l'Ecole François Levaillant. En Afrique du Sud, j'ai démarré une entreprise d'import de produits agro-alimentaire européens, avant de prendre la direction internationale d'un grand groupe immobilier local où je suis resté durant 11 ans. Depuis 2012, je m'occupe d'un Game Lodge dans le Kruger Park et je fais du conseil opérationnel aux entreprises.

Serez-vous candidat au poste de représentant des français à l'AFE, ou sinon qui soutiendrez-vous pour ce poste ?

Fabrice Orengo de Lamazière: Oui je serai candidat pour siéger à l'AFE car il me semble essentiel de faire entendre à Paris la voix de nos concitoyens d'Afrique Australe. Ces voyages en France lors des sessions de l'AFE permettent aussi de rencontrer nos réseaux, d'utiliser nos leviers et nos appuis politiques qui aujourd'hui sont essentiels, pour contribuer à la mise en ?uvre de mesures qui s'appliquent aux Français établis hors de France et améliorent leur condition de vie.

J'ai beaucoup de mal à voir l'état de la France aujourd'hui. Nous traversons une crise sans précédant accentuée par les erreurs de notre gouvernement et je ne veux pas laisser cet héritage à mes enfants. A mon sens, seule la voie de l'opposition peut apporter des solutions pour redynamiser notre pays. Cette opposition doit être présente à tous les niveaux de la vie publique, dont l'AFE est l'une des institutions.

Quelles sont vos attentes pour ces élections ?

Fabrice Orengo de Lamazière: La campagne pour ces élections, qui a été toujours cordiale, a permis, aux 3 listes, de se rapprocher des électeurs et de discuter ouvertement de leurs problèmes. Ceci est déjà une victoire pour nos concitoyens. La deuxième victoire, déjà acquise, est l'augmentation du nombre de Conseillers consulaires sur la zone, dorénavant 3, par rapport à l'ancien système de l'unique Délégué de l ?AFE ; en effet, 3 personnes sur le terrain seront plus facilement à l'écoute des Françaises et des Français vivant en Afrique Australe. Il faut toutefois garder à l'esprit que cette augmentation du nombre d'élus donne une chance supplémentaire à la majorité présidentielle d'accroitre son nombre de représentants à l'AFE.

Nous avons une communauté française sur notre zone qui est relativement restreinte et disséminée. J'espère que ces élections vont marquer un tournant, et que le dialogue entamé durant la campagne nous permettra de créer une véritable solidarité sociale entre toutes les Françaises et tous les Français vivant dans les différents pays de notre circonscription.

Enfin je souhaite que la campagne pour ces élections ait sensibilisé nos concitoyens sur le rôle important que va jouer le Conseiller consulaire. Si tel est le cas, ce que j'espère, je n'ai qu'un message à faire passer : Le 25 mai, VOTEZ !

Richard Simonnet (www.lepetitjournal.com/johannesbourg.html) jeudi 22 mai 2014

 

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Publié le 22 mai 2014, mis à jour le 6 janvier 2018

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