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INTERVIEW - Henri Ménard, fondateur d'African Eagle

Écrit par Lepetitjournal Johannesbourg
Publié le 21 avril 2010, mis à jour le 13 novembre 2012

Des tours opérateurs sud africains, African Eagle reste une référence par son ancienneté et sa place dans l'industrie touristique. Henri Ménard, l'un de ses trois fondateurs et aujourd'hui directeur des bureaux de Johannesbourg revient sur les spécificités du tour opérateur tout en portant un regard sur la situation économique et touristique sud africaine

 


Interview Henri Menard
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Pourquoi African Eagle ?

L'origine du nom est purement pragmatique : trouver un nom qui commence par A et qui se rapproche le plus possible du début de l'alphabet. Le choix de l'aigle est en relation avec le véritable animal, « l'African Fish Eagle » ressemblant à l'aigle Américain mais qui est un animal typique de la région.

Quelle est la position d'African Eagle parmi les tours opérateurs en Afrique du Sud ?
Il est difficile de véritablement répondre à cette question car il n'existe aucun chiffre officiel, et comparer les chiffres d'affaires n'est pas forcément perspicace puisque beaucoup de nos concurrents ont des activités parallèles. Selon les prestataires de service, nous nous situons dans les cinq premiers tours opérateurs en nombre de passagers. Nous travaillons avec des tours opérateurs de multiples nationalités, japonais, allemands, américains, mais le marché français représente 50% de notre chiffre d'affaires. C'est l'une des spécificités d'African Eagle qui a été fondé par trois français.

Comment African Eagle se démarque de ses concurrents ?
Pour faire notre métier, la plupart des opérateurs pourraient juste se contenter d'avoir un carnet d'adresse et de réaliser les réservations pour leurs clients. Le résultat est très similaire, mais elle ne comprend pas l'opération effective, notamment en terme de transport, de guide, et de possibilité d'assistance. A African Eagle, nous disposons de nos propres guides, de nos propres véhicules et nous n'avons aucun concurrent en terme d'implantation que ce soit géographique en Afrique Australe : à Johannesbourg, au Cap, au Swaziland, à Windhoek, aux Victoria Falls et à Nairobi. Nous sommes également présents en Afrique de l'Est, au Kenya et en Tanzanie.  Cela permet de développer une relation entre l'opérateur et l'hôtelier qui crée une réelle différence dans la qualité de la prestation.

Vos guides sont-ils free lance ?
Nous avons été la première compagnie en Afrique du Sud à employer des guides à plein temps. En pratique, nous existons depuis 17 ans et travaillons avec des guides qui nous connaissent et qui savent ce que nous attendons d'eux. Il y a une relation de confiance qui s'est instaurée.

En terme de forfait, quels seront les prix pour l'année prochaine proposés par les tours opérateurs ?
Les forfaits que nous vendons sont composés de « terrestre » et « d'aérien » de manière à ce que lorsque le prix du terrestre augmente de 40%, les prix répercutés augmentent de 20%. Avec la situation actuelle en Afrique du Sud, les tours opérateurs vont proposer des voyages d'en moyenne 20% plus cher que l'année précédente même si le prix de l'aérien qui restera stable voire en baisse diminuera la hausse apparente du forfait. A cela, deux explications majeures et purement économiques: la réévalution du rand de 35% ainsi que l'inflation de 8%.

Comment expliquez-vous cette volatilité du rand ?
Le problème du rand n'est pas vraiment de savoir s'il augmente ou s'il baisse. Ce qu'il faut connaître, c'est l'ampleur de son évaluation ou de sa dévaluation. Les meilleures années pour l'industrie touristique sont sans conteste celles où le rand est plus faible, puisque le produit « voyage en Afrique du Sud » devient meilleur marché. Il faut signaler que le rand se classe dans l'une des trois monnaies les plus volatiles du monde principalement à cause de l'histoire de l'Afrique du Sud. Les monnaies ne font habituellement pas des écarts de 30 à 40% en une année, il n'y a que le rand pour cela !

Comment analysez-vous la situation économique en Afrique du Sud ?
Il est évident que le PIB est actuellement gonflé par les nombreux travaux qui ont été entrepris dans le cadre de la Coupe du Monde. Je crains des lendemains difficiles, car de nombreux travailleurs vont se retrouver au chômage dans deux mois et la majorité des entreprises vont fermer. Pour le reste, il faut ajouter un deuxième facteur, tout aussi important aux variations du rand : le cours des matières premières. Lorsque le cours de l'or augmente, le rand suit cette évolution, de même que le cours du platine. Globalement, on peut s'attendre à des effets positifs prochainement puisque le cours de ces matières première remonte.

Un développement d'African Eagle est-il prévu ?
Potentiellement, nous pourrions envisager un développement supplémentaire en Afrique Australe, mais pas au-delà. A partir du moment où l'on commence à opérer plusieurs destinations, on peut forcément consacrer moins de temps à chaque opération. Nous planifions de travailler davantage sur ce qu'on appelle « l'individuel » qui est le marché de demain : des personnes qui viennent par eux-même. Les tours operateurs ont cette image de ne travailler qu'avec des groupes à cause d'un déficit de communication évident et sont donc rejetés par les personnes qui disent vouloir « se débrouiller tout seul » pour voyager. En réalité, nous sommes également là pour être l'intermédiaire entre cette personne qui a voyagé seul et nos différents partenaires.

Au final, quel est l'intérêt de passer par un tour opérateur pour organiser son voyage ?
Beaucoup pensent qu'il s'agit d'un gain de temps, mais ce n'est pas l'argument principal. Il existe une multiplicité d'opérateurs complètement inconnus pour un étranger. Nos relations avec les hôteliers nous permettent d'être extrêmement flexibles sur les réservations, parfois même 24h à l'avance le plus souvent sans frais. Il existe un effet psychologique chez les clients : avant de partir, beaucoup font attention à leur budget et veulent faire jouer la concurrence, mais une fois sur place, ils ne veulent pas perdre une seconde pour vivre pleinement leur expérience Sud Africaine et ne calculent plus. Lorsque la dépense est éparpillée, elle n'est pas perçue de la même manière qu'une grosse dépense. Au final, dire qu'un tour opérateur revient plus cher est difficile car la comparaison en terme de prix est extrêmement complexe. D'autant plus que les prestations proposées par un tour opérateur ajoutent confort et flexibilité au voyage.

Propos recueillis par Alexandre Capron et David Courbet - lepetitjournal.com/johannesbourg.html - mercredi 21 avril 2010

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Publié le 21 avril 2010, mis à jour le 13 novembre 2012

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