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INTERVIEW - Alain Samy, président de la société de Bienfaisance et des Frenchies

Écrit par Lepetitjournal Johannesbourg
Publié le 6 janvier 2010, mis à jour le 13 novembre 2012
Lepetitjournal.com est allé à la rencontre d'Alain Samy, récemment élu président de la société de Bienfaisance française de Johannesbourg en plein renouveau. Tour d'horizon des projets et objectifs de 2010 sans oublier les Frenchies, Alain Samy fait le point

Interview Alain Samy


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Quelle est votre activité principale ?
Je suis le délégué français pour la société allemande DB Schenker, groupe international logistique de transport où je m'occupe plus précisément de développer l'import/export avec la France.

Pouvez vous nous parler des Frenchies ?
C'est une association très récente créée en novembre 2009 regroupant une quinzaine de membres. Son objet est d'organiser tous les mois un dîner permettant des échanges entre les francophones mais aussi francophiles. Le premier but était de faire se rencontrer les expatriés français et les locaux français qui n'ont pas forcément toujours la possibilité de se croiser car vivants dans deux réalités différentes. Également, nous pensons que les Français ont tendance à rester entre eux et qu'ils ne partagent pas suffisamment avec les locaux Sud-Africains. Nous réunissons donc les francophones et les Sud-Africains afin de faire du « networking » dans un cadre sympathique pour permettre aux communautés de se rencontrer. Pour agrémenter tout cela, nous organisons des soirées à thème.

Les Frenchies ont-ils une vocation « business » ?
On a eu beaucoup de messages de PME qui n'avaient pas de forums hors de la Chambre de commerce. Notre rendez-vous est une vraie plate forme pour eux permettant à des Français et à des Sud-Africains de se rencontrer afin de développer des nouveaux marchés et d'offrir de la visibilité aux produits et entreprises locales.

Il existe deux associations francophones en Afrique du Sud : les Froggies et vous. Quelle est la différence majeure ?

Il n'y a pas de concurrence. Notre idée est véritablement de mêler francophones et locaux dans une ambiance franchouillarde, de s'ouvrir plus à la population sud africaine. Nous avions par exemple à notre dernier repas dix nationalités différentes représentées. Ensuite chacun à son public et se retrouve dans chaque association;cela marche beaucoup par le bouche à oreille, selon ses atomes crochus.
En tant que Français en Afrique du Sud, quelle est selon vous la place des Français dans ce pays ?
C'est assez paradoxal car ce n'est pas un pays francophone, mais les Français sont plutôt bien vus ici. Dans mon quotidien, je ressens que les Sud-Africains aiment la façon que les Français ont d'aborder l'entreprise, avec davantage de flexibilité, plus ouverts. Il y a 180 entreprises françaises en Afrique du Sud et la France est le septième partenaire économique du pays. Je crois que cela montre qu'elle conserve une certaine force économique dans le paysage sud-africain. Il faut vraiment arrêter avec ce discours d'auto flagellation et de victimisation que nous avons en France, car notre pays a un modèle qui fonctionne bien et qui est apprécié à l'étranger. Il faut conserver notre spécificité.

Vous avez été élu en juillet président de la Société de Bienfaisance en Afrique du Sud, pouvez-vous nous présenter son rôle ?
La Société de Bienfaisance existe depuis 1898 en Afrique du Sud. Sa mission est d'aider les Français qui sont dans le besoin dans tout le Gauteng, Limpopo, Mpumalanga, Kwazulu Natal jusqu'au Lesotho. Souvent c'est dans le domaine médical, mais aussi pour fournir des denrées alimentaires, des vêtements, des problèmes de loyer … Nous sommes une sorte « d'Emmaüs » ici en Afrique du Sud. Notre principal rôle est de trouver des fonds par le biais de cotisations, de dons, et nous lançons une campagne prochainement dans ce but.

C'est donc une renaissance pour la Société de Bienfaisance ?
Nous avons eu l'avantage cette année d'avoir un consul, Monsieur Jean-François Robert, qui a voulu redynamiser la Société de Bienfaisance tout en la modernisant. Je tiens à rendre hommage à Isabelle Bourgeois qui a fait un travail fantastique également avant mon élection. Il y a une structure disponible qui n'a aucune attache religieuse ou politique, et le consulat nous offre de la visibilité et un moyen d'expression. C'est une NPO et ce statut peut être très bénéfique aux entreprises qui effectuent des dons. Nous avons l'intention d'organiser de multiples soirées de charité. L'argent que nous récupérons est ainsi redistribué à 100% aux bénéficiaires de l'aide de la Société de Bienfaisance . Nous n'avons aucun frais de fonctionnement puisque chacun est bénévole. Nous allons enfin lancer une campagne d'adhésion pour récolter des fonds, même si parfois nous avons également des dons de particuliers.

Comment expliquez vous cette nécessité d'institutionnaliser cette aide pour la communauté française ?
La communauté française n'a pas ce sens de la communauté qu'ont les Italiens ou les Portugais : plus individualiste, moins de sentiment d'appartenance et de cohésion. Nous n'avons pas ainsi le même réflexe de solidarité propre à celui d'une communauté qui s'entraide, et c'est pour cela que nous avons besoin d'infrastructure et d'organisme comme la société de Bienfaisance pour organiser cette aide et venir en aide aux nécessiteux.

Pour conclure, quels sont vos projets dans un proche avenir ?
Pérenniser le financement de la société de Bienfaisance est mon objectif principal, celui qui me tient le plus à cœur. C'est un groupe de personnes qui met ses compétences au service de ceux qui en ont besoin, et je crois qu'il y a une équipe dynamique et motivée qui peut faire bouger les choses pour la communauté française en Afrique du Sud.

Pour contacter la Société de Bienfaisance:  lasdbj@yahoo.com - Alain Samy 082 906 3205

Propos recueillis par David Courbet et Alexandre Capron - (lepetitjournal.com/johannesbourg.html) - mercredi 6 janvier 2010

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Publié le 6 janvier 2010, mis à jour le 13 novembre 2012

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