Mardi 18 juin, lors d'une réunion au Parlement européen, l'Allemagne et les Pays-bas ont fait part de leurs réticences à accélérer les négociations d'adhésion de la Turquie. Ces vétos allemand et néerlandais sont-ils la conséquence des événements de la place Taksim ? Officiellement, les deux pays ont invoqué des motifs techniques pour justifier leur décision. Selon eux, la Turquie aurait une économie "structurellement" incompatible avec l'Union européenne. Cependant, mercredi matin, on pouvait lire sur le compte Twitter de la Représentation permanente de la Turquie auprès de l'Union européenne : "Un chapitre des négociations suspendues depuis trois ans devrait s'ouvrir ce 26 juin. Nous craignons la probable réaction disproportionnée de l'UE aux évènements du parc Gezi". Le chapitre en question porte sur la politique régionale.
De son côté, Ankara a réagi très vivement à ces réticences. "S'ils rejetaient l'ouverture du chapitre, […] nos relations avec l'UE seraient limitées aux questions économiques. Ils devraient oublier toute consultation avec la Turquie concernant les questions de politique étrangère", confie un diplomate turc au Hürriyet Daily News. "Mais nous espérons que la raison va prévaloir et que le chapitre sur la politique régionale sera ouvert", a-t-il ajouté.
Les pays membres de l'Union européenne donneront leur réponse lundi 24 juin. Si l'Allemagne et les Pays-bas campaient sur leurs positions, le gouvernement turc pourrait décider d'annuler la formation de la commission parlementaire mixte Turquie-UE, censée se réunir au Parlement européen les 27 et 28 juin prochains. Il pourrait également décider de rappeler son représentant permanent auprès de l'Union européenne, Selim Yenel.
Jonathan Grimmer (http://www.lepetitjournal.com/istanbul) vendredi 21 juin 2013
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