Le chef du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Abdullah Öcalan, a lancé un appel “historique” à son organisation en l'invitant à organiser bientôt un congrès sur le désarmement, à l'occasion d'une rencontre entre l'exécutif turc et des députés pro-kurdes, samedi à Istanbul. “Notre principal objectif est d'arriver à une solution démocratique qui transformera trente ans de conflit en une paix durable. Etant parvenus à un accord minimum sur ces principes, j'invite le PKK à réunir au printemps un congrès extraordinaire pour prendre la décision stratégique et historique d'abandonner la lutte armée”, proclame ce message, lu par le député du Parti démocratique des peuples (HDP), Sırrı Süreyya Önder, aux côtés du vice-Premier ministre Yalçın Akdoğan.
Si cette rencontre au sommet entre élus du HDP et membres du gouvernement est loin d'être une première depuis le début du “processus de paix”, fin 2012, c'est la première fois qu'une telle rencontre s'achève sur la lecture, en direct à la télévision, en présence et avec l'aval d'une délégation gouvernementale, d'une déclaration d'Abdullah Öcalan, fondateur du PKK emprisonné depuis seize ans. La rencontre de samedi, organisée après la visite de députés du HDP au quartier général du PKK à Kandil (Irak du nord), puis à Abdullah Öcalan dans sa prison en mer de Marmara, pourrait marquer le début de négociations effectives entre l'exécutif turc et le PKK, mouvement interdit et considéré comme "terroriste" par Ankara.
Dans la suite de son message, Abdullah Öcalan énumère en effet dix “chapitres” de discussion, présentés comme “la colonne vertébrale de notre grande paix”. Une liste de demandes générales et encore assez floues, allant de la “politique démocratique” à laquelle les membres du PKK pourraient participer, au chantier maintes fois repoussé d'une nouvelle Constitution. Sırrı Süreyya Önder a conclu sa lecture en affirmant que la paix était “plus proche que jamais”.
"Nous avons franchi une étape importante et historique dans le processus de paix", a ensuite déclaré Yalçın Akdoğan, selon lequel "faire taire les armes va contribuer au développement de la démocratie." Deux ans et demi après le début des discussions entre Abdullah Öcalan et le gouvernement turc, cette déclaration conjointe ravive les espoirs de paix à trois mois des élections législatives du 7 juin.
Istanbul (www.lepetitjournal.com/istanbul) samedi 28 février 2015
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