1001 PORTRAITS - Le premier pilote noir du monde était turc

Petit-fils d'esclave, le premier pilote noir du monde était turc. Sa grand-mère originaire de l'Empire de Bornu, ancien Etat de l'actuel Nigéria, a été vendue comme esclave à Istanbul au secrétaire du préfet d'Istanbul soit "l'Istanbul mektupcusu", au marché aux esclaves se situant au nord de la porte de Nuruosmaniye, du grand Bazar, au "tavuk pazar?"

 Ahmet Ali Çelikten

Ce marché aux esclaves fut fermé par le Sultan Abdulmecid en 1847 et elle fut sans doute l'une des dernières à y être vendue, cette dame qui mit au monde une enfant libre appelée "Zenciye Emine" qui, elle,  se maria avec Ali Bey, noir affranchi comme elle. Ils s'installèrent à Izmir, puisque le Sultan Abdulmecid donna des terres aux esclaves affranchis dans les environs de la célèbre Smyrne. Ils eurent trois enfants et le plus grand, Ahmet Ali né en 1883 eut un destin étonnant.

De la Navale à l'Armée de l'air

Il fut tout d'abord un des tous premiers officiers de la "Deniz Tayyare Mektebi" à Ye?ilköy,  l'École technique assurant la formation initiale des officiers de la marine nationale, et diplômé en 1914 juste trois jours avant la déclaration de la première guerre mondiale, il fut envoyé par le nouveau directeur de l'école à Berlin pour y poursuivre sa formation d'aviateur et commença à servir durant la guerre comme  pilote de chasse en novembre 1916.

Ahmet Ali Çelikten - Collage (photo SB)

Premier pilote de chasse noir de l'histoire, un des rares ayant combattu durant la Première Guerre mondiale avec avec  Eugene Jacques Bullard qui lui s'était engagé dans la Légion étrangère française pour participer à la Première Guerre mondiale.

Une famille de pilotes

Surnommé Ahmet l'Arabe (Arap Ahmet), Ahmet Ali Çelikten épouse Hatice Hanim, originaire de Préveza durant la guerre et ils eurent cinq enfants. Les deux garçons Muammer et Yilmaz, comme leur père furent pilotes. Muammer après sa retraite de l'armée officia d'ailleurs en tant que pilote de ligne pour la Turkish Airlines. L'une de leur fille se maria avec un autre pilote et eu un fils pilote , ces "hommes de l'air", hommes libres comme l'air se rappellent tous qu'un jour leur aïeule vint du Nigéria.

Sabine Buchmann (www.lepetitjournal.com/istanbul) jeudi 22 septembre 2011

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