Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

HARCÈLEMENT – Fait-il bon être une femme à Istanbul ?

Capture d’écran 2017-10-18 à 13.43.28Capture d’écran 2017-10-18 à 13.43.28
Istanbul est au milieu du classement
Écrit par Lepetitjournal Istanbul
Publié le 19 octobre 2017, mis à jour le 19 octobre 2017

La fondation Thomas Reuters vient de publier un classement des 19 mégapoles les plus dangereuses au monde pour les femmes en 2017, parmi les 31 listées par les Nations unies, en ne sélectionnant qu’une ville par pays.

Un classement qui tombe au moment du scandale des agressions sexuelles accablant le producteur américain Harvey Weinstein, suivi du hashtag #Balancetonporc sur Twitter, permettant aux femmes de faire part des agressions sexuelles ou du harcèlement qu’elles ont subis.

Des villes hostiles à la gente féminine

Les résultats de l’enquête sont basés sur un minimum de 15 experts dans chaque pays. Au total, 380 experts - professionnels de la santé, universitaires, ONG etc. - ont été interrogés en ligne et par téléphone en juin dernier, avec un taux de réponse de 93%. Quatre critères ont été sélectionnés pour établir ce classement: les violences sexuelles, l’accès à la santé, les opportunités au niveau économique ainsi que les pratiques culturelles.

Le Caire (Egypte) arrive en tête du classement : les agressions sexuelles perpétrées place Tahrir en 2011 persistent aujourd’hui dans cette mégalopole de 16,5 millions d’habitants. Elle est suivie de Karachi (Pakistan) et de Kinshasa (République démocratique du Congo) arrivés deuxième ex-aequo.

Au-delà du classement général, l'étude a noté les villes sur chacun des quatre critères pris séparément.  

Istanbul dans le top 10 et Paris dans le top 20

Istanbul se positionne en 10ème place dans le classement général des villes les plus dangereuses. La mégapole de 14 millions d’habitants arrive notamment 6ème concernant le critère des violences sexuelles et du harcèlement.

En matière de protection contre les pratiques oppressives, “incluant les mutilations génitales féminines, le mariage précoce, le mariage forcé et l’infanticide des femmes”, Istanbul rafle la 13ème place. De même dans le domaine de l’accès aux soins, y compris le contrôle de la santé reproductive et de la mortalité maternelle.

Quant à la question des opportunités économiques, Istanbul est la 8ème mégalopole la plus difficile pour les femmes. Ce critère mesure l’accès aux ressources économiques telles que l’éducation, la propriété foncière ou d’autres formes de propriété, et les services financiers comme les comptes bancaires.

Du côté des bons élèves, Londres est la meilleure ville pour les femmes - si l’on prend le classement dans le sens inverse - suivie de près par Tokyo et Paris. La capitale française excelle dans le domaine de l’accès aux soins (2ème), même s’il reste d’importants progrès à faire en termes de pratiques culturelles qui la classent 11ème. Selon l’Institut national d’études démographiques (Ined), 53.000 femmes en France étaient excisées en 2004. Face aux violences sexuelles et au harcèlement, Paris a beau se classer quatrième meilleure ville en la matière, la RATP annonçait en 2015 que 100% des utilisatrices des transports en commun de la région parisienne avaient été harcelées sexuellement.

Aylin Doğan (www.lepetitjournal.com/istanbuljeudi 19 octobre 2017

 

Rejoignez-nous sur Facebook et sur Twitter

Flash infos