Les scènes filmées ce week-end dans des provinces du sud-est turc ont de quoi choquer. On y voit des dizaines de personnes se ruer (et sans respect des distanciations sociales) vers des camions pour y récupérer gratuitement des pommes de terre. Cet afflux souligne l’ampleur de la pauvreté dans le pays.
Des personnes qui accourent vers les camions de distributions gratuites, bousculades, brouhaha, mains qui se tendent dans l’espoir de récupérer quelques vivres… ces scènes filmées à Urfa ou à Diyarbakir, mettent en lumière la difficile crise économique qui sévit actuellement en Turquie.
Alors que le 11 avril, le président Recep Tayyip Erdoğan avait annoncé, à l’occasion du ramadan, "une aide aux ménages", avec la distribution de vivres telles que des pommes de terre ou des oignons, le ministère de l'Agriculture et des Forêts avait pris ses dispositions, en achetant lesdites denrées auprès d’agriculteurs dans le besoin.
Le 13 avril, l’adjointe au gouverneur d’Istanbul, Özlem Bozkurt Gevrek, avait été très critiquée pour avoir "mis en scène" via une "cérémonie" (caméras au rendez-vous), le "lancement" de la distribution de pommes de terre et oignons dans la province d’Istanbul, indiquant que 164 000 foyers stambouliotes en bénéficieraient.
C’est dans ce même contexte de difficultés économiques que le 15 avril dernier, le siège de l’AKP a envoyé une circulaire (relative au mois du Ramadan et à la COVID-19) à ses 798 mairies, leur demandant de rembourser "discrètement" les dettes contractées chez les commerçants par des familles dans le besoin. "Les citoyens qui souhaitent mener une bonne action doivent également être guidés en ce sens", indique aussi le document…
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