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ISTANBUL, HIER ET AUJOURD’HUI – Au pied la Tour de Galata

Écrit par Lepetitjournal Istanbul
Publié le 27 janvier 2014, mis à jour le 27 janvier 2014

Chantal et Jacques Périn, infatigables voyageurs dans l'Istanbul d'hier et d'aujourd'hui, reviennent chaque mardi avec une nouvelle série d'articles. Ils nous emmènent aujourd'hui au pied la Tour de Galata et, à la fin de l'article, vous proposent la traditionnelle photo mystère.

Au pied la Tour de Galata (hier)

D'après la légende, la Tour de Galata (Galata Kulesi) serait construite à l'emplacement d'un ancien phare élevé en 507.

Lorsque les Génois eurent conclu un accord d'échanges commerciaux avec l'Empereur Michel VIII Paléologue, ce dernier autorisa leur installation à Galata.

Afin de protéger la colonie, ils construisirent des fortifications dont la tour fixait la limite nord du territoire concédé.

A cette époque, la tour prit le nom de Christea Turris (la Tour du Christ). De là, il était facile de contrôler tout ce qui circulait dans la Corne d'Or et d'observer du haut de ses 67 mètres les rives européenne et asiatique du Bosphore.

Photographes G.Berggren (circa 1893)

Lors de la prise de la ville par Fatih Sultan Mehmet, et malgré la complaisance ambigüe des Génois lors du siège, le sultan fit ouvrir une brèche dans les murailles et prit possession de la tour qui devint un lieu d'observation pour signaler les incendies.

A son tour, Soliman la transforma en prison et Murad III en fit une tour d'observation astrologique.

Dégradée par plusieurs tremblements de terre, la tour fut de nombreuses fois restaurée et c'est en 1794, suite à un incendie, qu'elle fut renforcée à son sommet et couverte des deux éléments supérieurs et d'un toit en bois recouvert de plomb.

Si la tour était reconnue d'utilité publique et régulièrement entretenue, il n'en fut pas de même pour les alentours qui, à l'exception d'un immeuble de pierres encore habité aujourd'hui, étaient investi par des maisons de bois.

Comme ce cliché de la fin du XIXème siècle nous le montre, murs écroulés, palissades effondrées et cimetière de fortune formaient alors l'ensemble de ce triste décor.

Au pied la Tour de Galata (aujourd'hui)

Beaucoup de choses encore pourraient être dites sur cette tour, un des emblèmes de la ville, symbole de la présence occidentale dans ce quartier. Nous garderons cela pour un article futur.

Qu'en est-il aujourd'hui de la tour ?

Restaurée de nouveau en 1960 et dotée du toit conique qu'on lui connaît, elle voit sa structure intérieure originellement en bois remplacée par un escalier de béton équipé d'ascenseurs.

Exploitée par une société privée, elle est ouverte au public et offre aux visiteurs les services d'un café, d'un restaurant et d'une discothèque.

Photo J.P. (2013)

Le quartier s'étant embourgeoisé, les abords ont été largement aménagés et toutes les traces du passé ont disparu, laissant place à une esplanade arborée dallée de neuf.

Les magasins ont remplacé les maisons branlantes et des milliers de passants tournent autour de la tour sans se douter de ce qui repose sous leurs pieds.

Jacques et Chantal Périn (www.lepetitjournal.com/istanbul) mardi 28 janvier 2014

 

LA PHOTO DE LA SEMAINE - Connaissez-vous bien votre ville?

Chaque semaine, nos auteurs vous proposent un petit jeu: deviner dans quel lieu la "photo de la semaine" a été prise.

=> A quoi ont servi ces maillons ?

Réponse à la dernière photo mystère :

Escalier du kiosque de Küçüksu (eaux douces d'Asie)

A l'origine, ce petit pavillon construit pour le Sultan Mahmud 1er fit office de relais de chasse et de lieu de repos du sultan.

Plusieurs fois restauré et remanié, il nous apparaît aujourd'hui dans la version choisie par le Sultan Abdülmecid 1er en 1856.

A nouveau restauré en 1994, transformé en musée, il permet aux visiteurs de visualiser ce que pouvaient être la décoration et le luxe des palais ottomans du XIXème siècle.

Entouré d'un vaste jardin, il offre une vue exceptionnelle sur le Bosphore qui ondoie au pied de sa terrasse à laquelle le sultan accédait par l'escalier à fontaine de marbre blanc, objet de cette photographie.

Retrouvez ici notre interview des auteurs de cette chronique. Jacques et Chantal Périn ont aussi créé un site en hommage à la Turquie: Turquieaimée

lepetitjournal.com istanbul
Publié le 27 janvier 2014, mis à jour le 27 janvier 2014

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