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De Séoul à Hong kong : un choc urbain et culturel

rues de seoul et hong kongrues de seoul et hong kong
@unsplash/Ori Song et Joel Fulgencio
Écrit par Carine Calandreau
Publié le 3 mai 2023, mis à jour le 4 mai 2023

Arriver à Hong Kong en venant de Séoul c’est passer d’une grande ville asiatique à l’autre, mais c’est aussi passer d’une ville avec beaucoup d’espaces à une ville très dense et compacte, de 4 saisons à 2 saisons, d’une culture locale très marquée à une ville très cosmopolite. Après 6 années passées en Corée du Sud dans le paisible quartier de Seorae Maeul, fin août 2022 je me suis retrouvée projetée dans l’effervescence hongkongaise. Détail qui a son importance : je suis passée de la serrure digitale de ma porte d’appartement à celle de la clé traditionnelle en métal de ma nouvelle serrure.

Seourae Maeul, le village français de Séoul

Seorae Maeul, surnommé le village français de Séoul en raison de la présence du Lycée Français et d’une forte proportion de la communauté française, fait partie des quartiers de Séoul où il fait bon vivre pour ses commerces de proximité, sa situation géographique et des bâtiments à taille humaine. On y trouve plusieurs boulangeries françaises vraiment bonnes, des cafés spacieux, des restaurants, des supérettes, cavistes, salons de coiffures, médecins, de petites aires de jeux, des clubs de sport (pilates, yoga, taekwondo, mini foot pour enfants…) entre autres. Le quartier est situé aux abords d’une colline où l’on peut faire de petites marches et du Parc Montmartre !  D’un coup de pédale, l’on peut rapidement se rendre sur les pistes cyclables de la Rivière Han, dont les bords sont aménagés en pelouses, jardins, aires de sports et beaucoup plus encore sur des kilomètres ininterrompus.

 

rue de Seoul

 

Hong Kong et son rythme épuisant

Projetée sur les trottoirs étroits de Hong Kong, je dois dire que mes premières semaines furent chaotiques et épuisantes. J’avais le sentiment de passer mon temps à attendre un bus, courir dans les couloirs du métro, monter, descendre, avancer dans une ville bruyante et surpeuplée, sillonner des collines qui n’étaient accessibles qu’en petits bus ou bus à étages sur des routes étroites et sinueuses, accrochée à mon siège à chaque virage. Je voyais les bus et les trams défiler les uns derrière les autres en longeant les trottoirs à l’approche des arrêts. Autant dire que j’ai vite compris qu’il valait mieux rester prudente si je ne voulais pas me faire tailler un short. Je rentrais chez moi sur les rotules, épuisée, sachant que je devrai recommencer le lendemain. Je me suis alors dit que pour survivre dans cette ville, il faudrait que j’apprenne à optimiser mes temps de transport et à cibler mes sorties sans m’éparpiller. Nous logions alors en pleine ville avant d’atterrir 2 mois plus tard à l’autre bout de l’île de HK au grand air, mais forcément plus isolés aussi.

Le coût de la vie à Hong Kong

Le coût de la vie à Hong Kong m’a immédiatement paru plus élevé. Je me suis progressivement mise à jongler entre différentes supérettes qui affichaient une large variation de prix. Je commande aussi parfois des produits en ligne, et dans ce domaine l’offre alimentaire française est incroyable. Au début, on mange des tonnes de fromage, puis on se calme. Quand on aborde la partie médicale à Hong Kong on commence alors à atteindre des sommets avec des montants multipliés par 5 ou 10 par rapport à Séoul selon les cabinets et types de consultations.

 

Coupe cheveux Hong Kong

Deux villes, deux dressing codes

Il y a parfois un petit effet caméléon à vivre dans un pays durant quelques années. On a tendance à s’imprégner des codes, tels que les marques de respect et de politesse, les comportements sociaux mais aussi les styles vestimentaires et esthétiques. Ces 6 années passées à Séoul ont probablement formaté mon regard car plus j’observais les gens qui m’entouraient, plus je me disais qu’à Séoul il serait impossible de voir une telle variété de looks.

A Hong Kong, avoir 40, 50, ou 60 ans et s’habiller en mode jeune est totalement normal. Les styles et coloris vestimentaires des personnes se rendant au bureau sont très divers. Les coupes de cheveux sont également très variées et l’on voit également des hommes et femmes aux cheveux grisonnants. J’étais même interloquée de croiser à plusieurs reprises des hommes pas tout jeunes au crâne rasé avec une houppette sur le dessus, tout bonnement inconcevable en Corée. Serait-ce un signe d’appartenance à une secte, une mode ? Je demandais autour de moi, mais personne ne voyait de quoi je parlais. Tout ceci est beaucoup plus rare à Séoul. Les codes vestimentaires des jeunes diffèrent de ceux dépassant la jeune trentaine. Les couleurs de vêtements tournent généralement autour du noir, du blanc, du beige et du gris. Les personnes âgées n’ont que très exceptionnellement des cheveux blancs, car ils les teignent.

 

Homme en string Hong Kong

Deux visions du corps différentes

La qualité de la peau fait aussi parti des préoccupations des coréens. Les cosmétiques sont partout. Les cabinets en dermatologie esthétique sont également extrêmement répandus. Gangnam, notamment en a fait sa réputation. On y croise parfois des jeunes filles au visage bandé suite à une chirurgie esthétique plus lourde pour les paupières, le nez ou l’ovale du visage. Et beaucoup de jeunes recherchent un teint parfait et blanc. Tout ceci laisse une plus grande impression d’uniformité.

C’est pourquoi j’étais si ébahie devant la diversité des looks que je croisais à Hong Kong et bien sûr son côté très cosmopolite et la mixité de la population étrangère. Mais je pense que le plus grand choc que j’ai eu lors de mes premiers mois où mon regard tout neuf s’interrogeait sur tout ce que je voyais, est le jour où au 7 Eleven de la plage de Repulse Bay l’homme faisant la queue devant moi ne portait rien d’autre qu’un string !! De plus, l’homme, d’un certain âge, était bronzé plus qu’il ne serait raisonnable de l’être. Qu’est-ce que c’était que ce spécimen ? Je l’ai poursuivi de loin pour le prendre en photo afin d’avoir une preuve de ce que j’avais vu. Jamais une telle chose ne pourrait exister en Corée sans être une offense et probablement être dénoncé à la police. Encore une fois j’en parlais à des personnes vivant à Hong Kong depuis quelques temps déjà, pour m’entendre dire qu’il était très fréquent de croiser ce type de personnes sur Hong Kong. En effet, quelques jours plus tard, sur les terrains de foot du Racecourse de Happy Valley où mon fils s’entraînait, je voyais en homme en slip ultra bronzé traverser tranquillement le terrain.

 

Monsieur en slip hong kong

Et la sécurité ?

Côté sécurité, j’ai aussi été étonnée, de constater que l’on croisait de temps à autre des contrôleurs dans le métro hongkongais comme à Paris. Sur la route proche de mon quartier, je vois régulièrement un barrage de police. Il n’est pas rare de croiser des équipes de police en ville également. Je n’ai jamais rien vu de tel à Séoul. En contrepartie, Séoul est criblée de CCTV, à tel point que l’on peut remonter le parcours d’une personne d’un bout à l’autre de la ville.

Finalement au bout de 8 mois de présence, je commence à prendre davantage mes marques et à m’habituer à ce nouveau mode de vie, et je suis bien persuadée que chaque aventure hongkongaise est différente selon sa provenance et ses attentes.

Avez-vous vous aussi connue une phase d’adaptation similaire ou avez-vous immédiatement été conquis et fasciné par cette ville si mythique qu’est Hong Kong ?

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