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Pourquoi ne pas se mettre au tai chi à Hong Kong?

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Écrit par OT&P Healthcare
Publié le 18 mars 2018, mis à jour le 18 mars 2018

 

A l’occasion de votre sortie matinale, pour un footing ou pour aller au bureau, vous avez sans doute aperçu ces Hongkongais s’affairant à leurs exercices matinaux tels que le chi gong, le tai chi et autres formes de gymnastiques chinoises. Derrière ces gestuelles lentes et gracieuses, se cachent bien des secrets qui valent la peine de se lever si tôt ! Explorons ensemble ce qui se cache dans le tai chi !

 

Yang Zhen Feng observant une grue et un serpent se battre ; inspiré, il crée le tai chi

Histoire

L’origine du tai chi chuan (boxe du grand ultime) se perd dans le fleuve de l’histoire. La légende raconte qu’un moine appelé Yang Zhen Feng, observant une grue et un serpent se battre, aurait été inspiré par leurs mouvements pour créer un nouveau style de combat, le tai chi chuan.

Historiquement le tai chi provient du village Chen, en Chine, où il était gardé secret. En effet seuls les membres de la famille Chen étaient autorisés à l’apprendre et à le transmettre. La famille Chen a pu retracer sa généalogie jusqu’au 16e siècle, mais il a fallu attendre le 19e siècle avant de voir le tai chi se populariser en Chine.

Yang Luch'an

Un jeune domestique du nom de Yang Luch’an, passionné de gong fu, espionnait les leçons du maitre Chen de l’époque et en apprenait le style en cachette. Un jour, Yang Luch’an fut découvert et le maitre Chen mit alors les compétences du jeune homme à l’essai en lui faisant combattre ses propres fils. Yang Luch’an les battit tous, un à un, et gagna ainsi le respect du grand maitre ; il fut alors autorisé à partager son art. Yang Luch’an quitta le village pour rejoindre Pékin, où il commença à enseigner le tai chi de style Yang. C’est ainsi que cet art martial se répandit et se diversifia d’abord en Chine puis dans le monde entier.

Il existe de nombreuses variantes ou « styles » de tai chi, généralement étiquetées sous le nom de son inventeur (style Chen, Yang, Wu, Li, Ng,...). L’un des styles les plus pratiqués à Hong Kong est le style Yang, le style Chen étant le style originel.

Lors de la Révolution culturelle, la pratique des arts martiaux fut temporairement interdite en Chine ; de nombreux maitres émigrèrent alors à Hong Kong, Taïwan, Singapour ou bien d’autres pays. C’est la raison pour laquelle de nombreux arts martiaux chinois sont enseignés à Hong Kong.

Principes du tai chi 

Les arts martiaux chinois sont divisés en plusieurs types de gong fu : les styles gong fu externes (weija) et les styles gong fu internes (neija). Il existe également les styles du nord et du sud de la Chine, qui peuvent eux-mêmes être de style externe ou interne.

Les weija (gong fu de style externe) sont basés sur la force musculaire brute, donc associés au « yang » du taoïsme. Les mouvements sont saccadés et paraissent puissants. Les plus célèbres sont le shaolin gong fu, le hung gar gong fu  (style du tigre et de la grue), le tong long chuan gong fu (style de la mante religieuse), le pak mei gong fu  (style des sourcilles blancs, pour l’anecdote, on voit l’inventeur de ce style dans Kill Bill 2) et le wing chun gong fu.

Les neija (gong fu de style interne) sont eux caractérisés par des mouvements ininterrompus, souvent lents pendant l’entrainement et encouragent la relaxation plutôt que la rigidité. Ils sont associés au « yin » du taoïsme. Les plus célèbres sont le tai chi, le baji quan et le hsing hi. Ceci dit, cela ne signifie pas que ces arts martiaux soient faibles ; en effet, un coup porté par un maitre neija peut être incroyablement douloureux.

En tai chi les mouvements doivent être continus, à l’image du courant incessant d’un fleuve. Pour acquérir cette fluidité, plusieurs éléments sont à respecter, notamment :

  • l’équilibre central: le centre, ou 5e direction en chinois, après les 4 points cardinaux peut être comparé à l’axe d’une girouette ou à l’oeil d’un cyclone. C’est un axe qui parait immobile mais qui dirige et définit le mouvement. Dans le corps humain, cet axe est formé par la colonne vertébrale.
     
  • la relaxation: le minimum de force possible doit être utilisé de manière à permettre au corps de bouger à l’unisson tel une chaine ou un collier de perles.
     
  • sticking and yielding : la capacité d’évaluer et d’adhérer à une force, illustrée par l’histoire suivante: on raconte qu’un moineau posé sur la main d’un célèbre maitre de Tai Chi fut incapable de s’envoler à cause de la capacité du maitre à neutraliser l’envol de l’oiseau.

Pour parvenir à cette fluidité de mouvement, l’esprit doit être attentif et relié au corps. Le tai chi est ainsi tout autant un entrainement du corps que de l’esprit.

Ces 3 points peuvent être appliqués à toutes sortes d’activités physiques. En effet, au golf ou au tennis, rechercher la fluidité du mouvement plutôt que se rigidifier pour atteindre la balle à tout prix, est, à long terme, plus efficace. Il existe un dicton en tai chi: "Investis-toi dans la perte". Ceci peut, à mon sens, être traduit par "Privilégie la qualité du mouvement plutôt que la quantité".

Notons que le tai chi peut être pratiqué avec un bâton, une épée, un sabre, un éventail, et bien d’autres armes encore.

Bénéfices du tai chi

De nombreuses études ont été menées sur les effets thérapeutiques du tai chi; retenons qu’il est très efficace pour:

  • réduire l’hypertension
  • préserver la fonction respiratoire
  • accroitre le métabolisme basal
  • réduire les symptômes de l’arthrose
  • accroitre la vitesse de réponse du système nerveux en général
  • réduire les risques d’émergence d’états dépressifs
  • gérer le stress

De façon subjective, la personne qui pratique le tai chi ressent bien-être, relaxation et plus de clarté mentale. Elle est plus stable sur ses jambes et en général plus agile. La pratique d’un art martial de style interne, en complément d’un art martial de style externe ou d’exercices de type aérobique, aide à préserver souplesse et bonne posture, et peut aider à éviter de se rigidifier.

Où apprendre?

Si Youtube et Internet regorgent de méthodes de tai chi, cet art ne peut pas réellement être appris sans instructeur expérimenté. Sur Internet, vous trouverez sans problème des cours de tai chi et autres arts martiaux à Hong Kong. Il peut aussi être intéressant d’approcher un des groupes pratiquant dans les parcs ; ce groupe s’ouvrira peut être à vous et peut être débuterez-vous alors une nouvelle amitié, riche en échange culturel. Quoiqu’il en soit, en vous mettant au tai chi, malgré sa lenteur d’exécution, préparez-vous à transpirer !

Le tai chi et autres arts martiaux chinois dans le cinéma:

Les films d’arts martiaux chinois montrent souvent des mouvements ou des scènes de combat dramatiquement exagérés, mais il est néanmoins possible de découvrir l’essence de certains styles de gong fu.

Le tai chi est très bien illustré dans le film Tigres et Dragons du Taïwanais Ang Lee, dans lequel les protagonistes sont des maitres des montagnes Wu Tang ; c’est dans ces montagnes que vivait Yang Zhen Feng.

Tai chi zero et sa suite Tai chi hero sont des films racontant l’histoire de Yang Lu Ch’an a la sauce steampunk. A vous de juger!

Wong Kar-Wai, réalisateur plutôt connu pour ses films romantiques, produit en 2013, The Grandmaster, qui met en scène de manière époustouflante les styles moins connus de bagua et hsing yi mais aussi le baji quan, le wing chun et le hung gar.

La trilogie Ip Man, avec Donnie Yen, grande star hongkongaise, montre le wing chun, un des styles les plus répandus au monde. Notons que ce style a été créé par une femme, Ng Mui, et nommé d’après sa première élève Yim Wing Chun. C’est également le premier style de combat que le fameux Bruce Lee étudia.

Enfin, le film Fearless avec Jet Li, explore les origines de l’association d’arts martiaux Chin Woo créée en 1922 (www.chinwoo.com.hk).
 

Florence Leo, ostéopathe chez OT&P Healthcare - Publi-reportage 19-03-2018 - Réédition
 

 

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