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La pression monte pour les futurs bacheliers

Stress baccalaureat LFI Hong Kong examens ateliers lutte contre le stressStress baccalaureat LFI Hong Kong examens ateliers lutte contre le stress
Écrit par Catherine Boulet-Gercourt
Publié le 15 mai 2018, mis à jour le 15 mai 2018

18 juin. Cette date, les élèves de première et de terminale du LFI l’ont en ligne de mire depuis plusieurs mois. Le Bac, n’est plus que dans 5 semaines. 5 petites semaines pour se préparer à l’examen, 5 semaines aussi avant de dire définitivement adieu au lycée, avant de basculer dans le monde des adultes. De quoi faire monter la pression!

Le stress engendré par l’approche des épreuves, sans compter celui généré par les choix d’orientation post-bac, est une réalité à Hong Kong comme ailleurs, “mais c’est vrai qu’ici, l’ambiance est particulièrement compétitive, et du coup les états de stress sont exacerbés” note Olivier Gazeau, responsable de la vie scolaire.

Les enseignants, le personnel médical, les élèves eux-mêmes ont fait remonter à la direction le constat de cette forte pression qui était parfois particulièrement difficile à gérer par certains lycéens. Positive pour certains, cette pression peut aussi s’exprimer sous des formes oppressantes chez d’autres : anxiété, angoisses, troubles du comportement...

L'atelier "être serein en période d'examens"

Pour accompagner les élèves repérés en situation de fragilité dans cette période, le lycée a donc mis en place un atelier “être serein en période d’examens”. Proposé sur 5 séances d’une demi-heure, il est animé par Mme Neumann, par ailleurs professeur de Yoga. Reconnaître et agir sur les situations de stress, apprendre à les anticiper, optimiser ses facultés de concentration, les séances doivent permettre aux élèves de se trouver les outils les plus adaptés pour gérer au mieux cette période délicate. Un premier cycle s’est tenu en janvier, et le résultat est plus que positif puisqu’à la demande d’autres élèves, un autre est actuellement mis en place.

Cet atelier n’est pas le seul dispositif proposé au LFI pour lutter contre le stress et améliorer le climat scolaire. Dans le cadre du Comité d’Education à la santé et la Citoyenneté (CESC), plusieurs actions sont menées dans ce sens, notamment en direction des plus jeunes. Le repérage et la prise en charge des élèves les plus exposés sont facilités par la présence sur site de psychologues deux fois par semaine, et d’une conseillère socio-éducative. Les élèves peuvent consulter des ouvrages sur des problématiques spécifiques à l’adolescence, comme l’estime de soi, le sommeil, ou encore les troubles du comportement... 

Une attention pour toutes les classes

Car le stress ou l’anxiété ne concernent pas que les candidats au bac, ils peuvent aussi perturber les plus jeunes. Depuis le début du 3ème trimestre, une classe pilote de 3ème se voit proposer des séances de relaxation et de respiration pendant 5 minutes, à raison de 3 à 4 fois par semaine. Et les retours sont pour le moment très positifs. Plusieurs enseignants remarquent que les blocs de cours de deux heures se passent dans un climat plus serein et apaisé quand ils ont débuté par une de ces séances: l’enseignement est plus efficace et les élèves plus réceptifs. Un projet pilote auquel les enseignants sont invités à s’associer. Plusieurs ont déjà fait part de leur intérêt et l’initiative a vocation à être étendue à d’autres classes.

 

Climat scolaire stress a l'école atelier pour lutter
Soirée rencontre avec les professionnels - "Un climat scolaire serein: une préoccupation partagée" - organisée par le LFI le mercredi 16 mai (info ci-dessous)



Olivier Gazeau, qui propose ces séances, anime aussi depuis maintenant 5 ans des sessions d’introduction à la méditation de pleine conscience pour les élèves des classes de 1ère. A raison d’une heure par classe, les élèves font connaissance avec les contours théoriques de la méditation, l’histoire de la pratique et ses effets sur l’organisme, et apprennent les différentes formes de respiration avant d’être invités à s’essayer à une courte séance de méditation pour clôturer la session. “Il s’agit de dédramatiser la pleine conscience (...) plus ça va, plus les entreprises font appel à des coach qui vont sur le terrain de la pleine conscience, de la remise en question de soi-même. Le fait de le faire dès à présent fera plus écho à l'avenir pour eux”. Cette initiation se fait généralement autour de Noël, période où le stress des examens commence à se faire sentir dans les classes. 

L'entraide chez les élèves 

Enfin, toujours dans cette optique de traiter la question du climat scolaire dans sa globalité, le lycée cherche à “favoriser l’entraide et le don des élèves entre eux, pour casser cette dynamique de compétition parfois complètement irraisonnée”, indique Christelle Riom, proviseure adjointe. Les initiatives positives sont donc très fortement encouragées, comme celle de cet élève de terminale, qui participe à l’initiation à la méditation de pleine conscience aux côtés d'Olivier Gazeau, en présentant son expérience personnelle de la pratique. La direction lui a proposé un créneau horaire et une salle pour recevoir les élèves qui souhaiteraient pousser un peu l’expérience. 

Autre initiative, autre succès, “le tutorat par les pairs”. Des élèves volontaires épaulent sur une période de 5 à 6 semaines des camarades manifestant une petite faiblesse dans une discipline. Un dispositif qui fonctionne très bien. “C’est vrai qu’on a des élèves qui sont particulièrement versés dans l’empathie, qui aiment aider, donc c’est d’autant plus simple à mettre en place” note M. Gazeau. Un climat de bienveillance qui n’empêche pas parfois des crispations dues à la compétition. “Quand on regarde de près, les conflits entre élèves qui peuvent induire des rapports de force, partent très souvent des résultats scolaires, du positionnement dans la classe” note Christelle Riom. Une compétition qui existe dès le collège, et qu’il faut désamorcer, ce en quoi “la France est en retard par rapport aux pays anglo-saxons”. Une démarche globale à laquelle la direction espère associer les familles. “On y arrive, doucement, mais on y vient”, ajoute la proviseure adjointe. 

Le LFI organise mercredi 16 mai 2018 une rencontre avec les professionnels autour du thème "Un climat scolaire serein : une préoccupation partagée"
 

Catherine Boulet-Gercourt
Publié le 15 mai 2018, mis à jour le 15 mai 2018

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