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Hong Kong, future ville durable ? Pollution atmosphérique, gaspillage d'eau, d'énergie, gestion des déchets? Le port parfumé a de nombreux défis à relever avant de devenir un modèle du genre. Une gageure qui suscite déjà les appétits des entreprises étrangères. Jeudi 13 novembre avait lieu à Hong Kong le symposium Wise city, une présentation des réflexions conjointement menées entre le gouvernement local et les entreprises françaises du territoire qui comptent bien se tailler la part du lion sur ces nouveaux marchés.
Plus de deux cents participants étaient réunis jeudi dernier au Hysan place de Causeway Bay pour exposer leurs visions de la ville de demain. Le Wise City symposium est la dernière étape du projet sur le développement durable lancé en février 2013 par la Chambre de commerce française de Hong Kong, comme l'explique Nicolas Borit, son président. "Faisant partie intégrante de la société hongkongaise, nous poursuivons les mêmes objectifs que le gouvernement : construire une ville durable offrant à ses citoyens un environnement de vie et de travail toujours plus optimal. Nous avons le désir de participer au développement du Hong Kong de demain et à la protection de son environnement."
Près de 8,5 millions d'habitants d'ici 2040
Les besoins de la mégalopole sont effectivement conséquents. Le phénomène d'hyper-urbanisation est croissant. Selon les dernières estimations, la population de Hong Kong, aujourd'hui de 7 millions d'habitants devrait atteindre les 8,47 millions d'habitants en 2040. "Aujourd'hui 15 000 tonnes de déchets, l'équivalent de 200 bus à l'impérial sont générés par jour à Hong Kong. Les Hongkongais utilisent 220 litres d'eau en moyenne par jour, soit 60% de plus qu'un New-Yorkais moyen", ajoute Nicolas Borit.
"La France compte des entreprises leaders dans tous les domaines ayant attrait à l'urbanisation intelligente et durable. Je pense notamment à EDF, Schneider, Legrand, Dragages dans le secteur de l'efficacité énergétique et des logements, à Alstom, Keolis ou encore Thalès pour les transports, ou bien à Véolia et Suez pour la gestion des déchets et de l'eau. L'expertise de la France dans le champ des villes durables et intelligentes est reconnue", souligne Arnaud Barthélémy, Consul général de France à Hong Kong et Macao, qui intervient en qualité de diplomate économique. "La France et Hong Kong coopèrent de longue date dans ce domaine. En 2015, Véolia mettra en fonction une nouvelle installation innovante de traitement des boues. La France a encore beaucoup à offrir.", conclut-il.
Visite en France
La Chambre de commerce française a donc pris les devants et organisé, avec le concours de treize entreprises "présentes depuis de nombreuses années à Hong Kong", des ateliers de travail en collaboration avec le gouvernement de Hong Kong. Cinq grands domaines de réflexion et d'action ont été identifiés par deux comités de la Chambre, à savoir le bâtiment, la mobilité, la gestion de l'eau, la gestion des déchets et la distribution intelligente des énergies récupérées (smart integration).
"Deux rencontres d'envergure réunissant des membres du gouvernement de Hong Kong et des entreprises françaises ont permis aux deux parties de comprendre les besoins de Hong Kong d'ici 2020 et les défis qu'il aura à relever", précise Nicolas Borit. Il poursuit : "Ensemble, ils ont identifié des solutions et des procédés pour améliorer la vie des habitants tout en préservant l'environnement. En outre, une délégation du gouvernement de Hong Kong a été invitée en septembre pour une visite de cinq jours pour découvrir des exemples de villes intelligentes françaises, notamment à Paris et Strasbourg."
Quels résultats ?
Le symposium marque l'aboutissement de plus d'une année de travail. Qu'en ressort-il ? Ce jeudi, aucune annonce n'a été faite ni aucun projet adopté dans un avenir proche par le gouvernement de la RAS impliquant des idées ou des solutions proposées par les entreprises françaises. "Il est difficile de dire pour l'instant dans quelle direction nous allons. L'important ici était d'aller plus loin que la simple énonciation d'idées conceptuelles. Nos solutions sont adaptées à la ville de Hong Kong et réalisables. Certaines ne sont pas de grandes envergures, mais leur application, elle, pourrait avoir de grandes conséquences pour la ville - je pense par exemple aux économies d'énergies dans les buildings. Le gouvernement veut faire plus, nous pouvons faire plus : tout le monde a à y gagner", indique le président de la Chambre de commerce.
Energie solaire, constructions durables ou encore développement du transport ferroviaire: côté Hongkongais, on réaffirme ses ambitions. "Nous devons faire des choix intelligents pour le futur de notre ville, son développement et la lutte contre la pollution", assure Ir Chi-Sing Wai. Le secrétaire permanent pour le développement évoque notamment un projet de désalinisation de l'eau de mer, "source alternative d'eau potable pour la population de Hong Kong", de fermes urbaines, "très populaires et économiques" qui procureraient aux Hongkongais "une certaine sécurité alimentaire et sociale". Sans oublier la création d'un vaste réseau pédestre contribuant à la lutte contre la pollution atmosphérique.
L'avenir déterminera quelle place prendront les entreprises françaises dans ce Hong Kong du futur.
Elsa Ponchon (www.lepetitjournal.com/hongkong) lundi 17 novembre 2014
Crédits photos Elsa Ponchon
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