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VOTE - Le Consul général de France s'exprime sur le scrutin à Hong Kong

Écrit par Lepetitjournal Hong Kong
Publié le 20 avril 2017, mis à jour le 20 avril 2017

A quelques jours du premier tour de la présidentielle, nous avons rencontré Eric Berti, Consul général de France à Hong Kong et Macao. L'occasion pour lui de présenter le travail et l'organisation en amont du scrutin. Avec 8.126 inscrits sur les listes électorales, la communauté française justifie les moyens mis en place.

Eric Berti, quel a été le rôle du consulat dans l'organisation de cette élection 2017?

Notre rôle est d'organiser le scrutin afin que les choses se passent de la façon la plus fluide possible. Mais évidemment, on ne peut pas mettre un bureau de vote à côté de chaque électeur. Nous avons donc repris la structure d'il y a cinq ans, on a concentré les centres de vote, d'une part au Lycée Français International (LFI) avec quatre bureaux de vote, et d'autre part ici au consulat, car nous avions besoin d'un bureau centralisateur. Tout ceci en essayant d'avoir une répartition aussi claire que possible, pour éviter que les gens qui votant au lycée ne viennent au consulat, et vice-versa. Ces informations ont également été mises de manière très lisible sur le site du consulat. Nous avons envoyé des messages à tous les électeurs pour qu'ils sachent où ils doivent voter. 
La nouveauté cette année, c'est qu'on a ouvert un bureau de vote à Macao même s'il y a peu d'inscrits. On a trouvé que c'était bien qu'il y ait un bureau de vote là-bas, compte tenu des deux régions administratives spéciales. Et surtout parce qu'il est plus compliqué pour les Français de Macao de venir voter ici que pour ceux qui sont dans les Nouveaux Territoires, par exemple. En fonction de la participation de cette année, nous  verrons son maintien pour l'avenir. Mais nous avons tout de suite trouvé des volontaires, ce qui est plutôt bon signe.

Vous cherchez encore des volontaires, pour les élections? 

Nous avons nos équipes, on mobilise environ 70 personnes pour chaque tour de la présidentielle, et une cinquantaine pour les législatives. Les volontaires sont toujours les bienvenus pour les dépouillements notamment, qu'on organisera le jour du scrutin. On cherche aussi des volontaires pour guider les flux. Notre crainte, c'est que les gens se perdent. On mettra des guides en bas du consulat, par exemple. 
Nous avons réparti les votants de sorte à ce qu'il n'y ait pas plus de 1.100 électeurs par bureau de vote. La recommandation que l'on donne, c'est de ne pas venir tous en même temps à l'ouverture ou à la fermeture du scrutin, mais plutôt à la mi-journée, pour éviter que ça bouchonne. D'autant plus que nous avons des règles à respecter : les bureaux de vote fermeront à 19h. Il faut le temps nécéssaire pour mener à bien les vérifications d'identité. Passé cet horaire, les personnes ne pourront plus mettre leurs bulletins dans l'urne. 

 Est-ce qu'il y a des messages particuliers du Ministère des Affaires Etrangères pour ces élections?

Evidemment, le vote est quelque chose d'extrêmement carré. On a beaucoup d'instructions sur l'organisation du bureau, comme la fermeture stricte des bureaux de vote à 19h. On n'innove pas dans ce domaine-là !  

Sans parler de politique, car vous avez un devoir de neutralité? Nous avons écouté une émission radio de la RTHK dans laquelle vous expliquiez le fonctionnement des élections. Avez-vous un travail explicatif sur ces échéances? 

Le devoir de réserve s'applique sur toute la période de ma mission et surtout en ce moment ! Dans les questions que l'on retrouve régulièrement, notamment de la part d'organes de presse hongkongais, on nous demande comment se passe notre scrutin, et comment s'organise notre système politique. Les Hongkongais ont surtout l'habitude de scrutins à un tour, donc pour eux, tout est fini après une journée en général. Nous avons un scrutin majoritaire à deux tours, cela implique qu'il faut en expliquer l'impact. Nous devons également éclaircir notre régime "semi-présidentiel". Ca n'est pas facile, car les gens connaissent surtout les régimes un peu à l'américaine, très présidentiel, ou britannique, très parlementaire. Nous, nous sommes un peu entre les deux, avec à la fois un président qui a presque plus de pouvoirs que celui des Etats-Unis, et puis un Parlement qui joue tout le rôle que lui donne la Constitution, c'est-à-dire de diriger le pays, en cas de cohabitation. Cela nous amène à devoir expliquer l'échelonnement entre les deux scrutins de la présidentielle puis ceux des législatives. Avec l'unification des deux mandats à cinq ans qui crée un lien direct entre les deux, les législatives peuvent infléchir ou renforcer les résultats de la présidentielle. Ce sont toutes les subtilités qu'on explique, avec l'espoir que tout ça aura une cohérence, malgré l'incertitude pesante sur ces élections. 

Avec le décalage horaire, les résultats de Hong Kong et Macao seront connus avant le dépouillement définitif en France?

Oui, les résultats seront affichés sur place, sur les sites des bureaux de vote, mais ne seront pas diffusés en ligne tant que le conseil constitutionnel n'aura pas validé ces résultats.

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Retrouvez dès la semaine prochaine la suite de l'interview d'Eric Berti. Au menu : objectifs, partenariats, conjoncture économique, image de la France à Hong Kong.


Antoine Vergnaud / Marc Schildt (www.lepetitjournal.com/hong-kong) - jeudi 20 avril 2017

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Publié le 20 avril 2017, mis à jour le 20 avril 2017

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