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HELPERS - L'employeur d'Erwiana reconnu coupable de 18 chefs d'accusation

Écrit par Lepetitjournal Hong Kong
Publié le 11 février 2015, mis à jour le 12 février 2015

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L'ancien employeur d'Erwiana Sulistyaningsih, une Hongkongaise de 44 ans, a été reconnu mardi coupable de violences et de maltraitance envers la jeune helper indonésienne dont le calvaire avait ému il y a quelques mois la société hongkongaise.

Après plusieurs jours de procès, Law Wan-Tung, a été placée en détention provisoire le 10 février. La juge Amanda Woodcock, qui a retenu 18 chefs d'accusation contre la mère de famille, dont menaces et coups et blessures aggravés, a préféré soumettre l'ex-tortionnaire d'Erwiana à une double expertise psychiatrique avant d'énoncer une sentence définitive. Le verdict sera rendu public le 27 février. Law risque jusqu'à sept ans de prison.

Bien qu'elle se dise prête à lui pardonner, Erwiana Sulistyaningsih, a déclaré quant à elle à l'issue de l'audience qu'elle espérait voir son ancien employeur écoper de la peine maximale.

Près d'un an après sa libération, la jeune femme de 23 ans reste traumatisée par les huit mois passés au sein de la famille Law. Au cours du procès, elle a décrit longuement les mauvais traitements qui lui étaient infligés quotidiennement: coups, brûlures, privations, isolement. L'Indonésienne n'avait alors pour toute nourriture que de faibles portions de pain et de riz. Elle n'était autorisée à dormir que quatre heures par jour.

"Je suis sûre qu'elle a dit la vérité", a déclaré la juge Woodcock au cours de l'audience, expliquant qu'Erwiana et les deux autres employées qui ont porté plainte contre Law Wan-Tung sont bien trop "simples" et naïves pour fomenter un complot destiné à soutirer de l'argent à ses anciens employeurs, quoi qu'aient pu prétendre les avocats de la défense durant le procès.

Au moment de sa fuite en janvier 2014, après huit mois de violences, la jeune domestique ne pesait d'ailleurs plus que 25 kg et avait les plus grandes difficultés à se déplacer, tant ses pieds devenus noirs à force de coups, la faisaient souffrir. De retour sur l'île indonésienne de Java, elle a été admise dans un état grave dans un hôpital de Sragen où elle est restée un mois.

Reposée, méconnaissable, la jeune femme se dit aujourd'hui heureuse. Heureuse que son cas ait été porté devant les tribunaux et qu'il puisse attirer l'attention des autorités hongkongaises sur l'exploitation des domestic helpers et les employeurs maltraitants. Heureuse aussi que la roue tourne enfin pour elle : la jeune femme a gagné en juillet dernier un cursus gratuit en économie et management à l'université de Yogyakarta. Elle a aussi déclaré cette semaine à la presse hongkongaise vouloir créer une fondation au bénéfice des employées de maison.

Florence Morin (www.lepetitjournal.com/hong-kong) jeudi 12 février 2015

En savoir plus sur l'affaire Erwiana Sulistyaningsih :

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DOMESTIC HELPERS - Justice for Erwiana

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Publié le 11 février 2015, mis à jour le 12 février 2015

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