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CARNET - Le parfum envoûtant des îles de Hong Kong

Écrit par Lepetitjournal Hong Kong
Publié le 7 mars 2011, mis à jour le 5 décembre 2014

 

Hong Kong est une ville qui fascine, son héritage est riche, ses festivals colorés et exotiques mais son image est tellement forte qu'il est difficile d'imaginer qu'elle puisse être autre chose qu'une grande cité moderne. Parce qu'ils n'ont pas assez de temps, très peu de visiteurs réalisent et rapportent que Hong Kong est en plus un endroit de rêve pour les amoureux de la nature

Chute de Ng Tung Chai, New Territories, Photos: Marianne Mabru

Arrivée dans une île bien sûr, celle de Chek Lap Kok, toute chamboulée pour permettre aux avions d'atterrir. Nous ne faisons qu'y passer et n'allons pas très loin, sur l'île voisine, celle de Lantau, celle de la "grande montagne", la plus grande de l'archipel. Impatients, nous partons en randonnée et parcourons en partie ou en intégralité le Lantau Trail qui en fait le tour : 70 kilomètres découpés en 12 tronçons de longueur et de difficulté variable (entre 2,5 Km et 10,5 Km)? attention, il faut partir bien équipé.

Le Pic de Lantau
Incroyable cette sensation d'être seuls au monde dans des paysages complètement sauvages. Dans cette nature inhospitalière, on comprend mieux les raisons de la "mortification et la grande déception" des Anglais lorsque les Chinois leur concédèrent à l'issue de la guerre de l'opium Hong Kong, ce "morceau d'île aride pratiquement inhabitable". Au détour d'un sentier, nous allons de surprise en surprise en découvrant l'une des célèbres vaches qui paissent en liberté sur les pentes, le dragon ou le phoenix qui veillent tapis dans la végétation, des cascades, l'un des anciens villages abandonnés si bucoliques, un temple ou un sanctuaire retiré, la maison d'un ancien magnat qui fit construire au milieu de nulle part et à grands frais sa villa chinoise entourée de ses jardins et bassins traditionnels et bien d'autres choses encore. Nous ne ménageons pas nos efforts pour escalader le pic de Lantau et pouvons ensuite nous vanter d'avoir atteint le deuxième point le plus haut (juste derrière la montagne Tai Mo Shan dans les Nouveaux Territoires qui culmine à 958 mètres) du territoire de Hong Kong : 934 mètres! Et lorsque nous sommes repus de la vue, que nous en avons assez de tous ces dénivelés, nous descendons des sommets et investissons des plages de sable désertes, des criques au bout du monde. Nous avons compris qu'avec tous ces hauts et ces bas, Hong Kong se mérite et se gagne à la force des mollets.

Le Grand Bouddha, Po Lin

Le Monastère de Po Lin
Insatiables que nous sommes, il nous faut satisfaire maintenant notre spiritualité et faire connaissance avec les autochtones. Nous nous rendons donc au monastère de Po Lin dominé par son Bouddha géant assis sur sa fleur de lotus, tout en haut d'une colline qui commande l'ouest de l'île?. Le plus grand Bouddha d'Asie, impossible de le rater? ticket en main, nous gravissons les 260 marches qui permettent de nous en approcher, nous tentons de distinguer la relique trop bien protégée de cet être Illuminé avant de redescendre au temple nous restaurer du repas végétarien auquel nous avons droit. Envoûtés par les odeurs d'encens, nous découvrons ce lieu de prière et de méditation.

Tai O, le village de pêcheurs
Quand nous en avons terminé nous dévalons une fois encore les pentes pour rejoindre en contrebas Tai O, petit village de pêcheurs construit sur pilotis, hors du temps. Nous y flânons à loisir et louons une barque pour sillonner les deux canaux principaux le long desquels s'alignent les maisons. Ce n'est pas Venise mais c'est tellement pittoresque, les maisons sont ouvertes à tous vents et les habitants vaquent à leurs occupations, indifférents à notre passage. Tous les sens en éveil, il faut composer et s'imprégner des odeurs de mer, de poisson et d'encens, capter le cliquetis des jetons de mah-jong qui révèlent une activité intense dans les arrières boutiques et les maisons, bien ouvrir les yeux pour noter tous les détails, les petits autels devant les maisons ou dans les boutiques, oser goûter au poisson séché et à toute autre spécialité proposée.

Tai O, petit village de pêcheurs

A la découverte des dauphins roses
Nous trouvons ensuite une embarcation et partons à la découverte des dauphins roses. Non, ce n'est pas un gag ni la version asiatique de l'éléphant rose, les dauphins de Hong Kong sont vraiment roses. Ils vivaient par centaines dans l'estuaire de la rivière des perles jusqu'à la construction du nouvel aéroport qui a rogné sur leur habitat naturel mais selon les comptages, il en resterait encore entre 100 et 200 aujourd'hui. Il n'existe pas d'explication scientifique bien arrêtée sur l'origine de leur couleur, seulement des hypothèses. Elle serait liée aux sédiments très épais qui s'accumulent à l'embouchure de la rivière et qui filtrent les rayons du soleil et entraînent la décoloration de peau constatée chez les dauphins? car en réalité, ils naissent gris et ce n'est qu'avec l'âge qu'ils perdent peu à peu leur pigmentation. En fait, leur vraie couleur c'est le blanc mais s'ils sont roses, c'est à cause de l'effort et des frottements dus aux déplacements, comme nous qui rougissons lorsque nous faisons de l'exercice.

Le Duk Ling, la dernière jonque traditionnelle à voile
Les vacances continuent et la découverte des îles aussi. Nous empruntons le ferry, lent ou rapide, louons un sampan pour une courte traversée, réservons une jonque privée à la journée pour prendre notre temps, buller, nager et passer d'une île à l'autre. Les nostalgiques ne résistent pas à la carte postale, ils vont passer une heure sur la dernière jonque traditionnelle à voile de Hong Kong, le Duk Ling. Il nous est bien évidemment impossible de débarquer sur chacune des 284 îles que compte l'archipel, il faut choisir?. Une chose est sûre, on est certain d'y être tranquille parce que quel que soit l'endroit où l'on débarque, il n'y a aucune auto. Sur place, on se déplace donc à pied, parfois à bicyclette quand le relief le permet, ce qui n'est pas gagné.

Clear Water Bay

Les îles de Lamma, Cheung Chau, Po Toi,?
La plupart des îles possèdent des sentiers bien balisés qui permettent de prendre des bains de nature inattendus et d'admirer de superbes points de vue. Dans les îles habitées, les villages ont gardé une vie assez traditionnelle et toutes possèdent plusieurs temples dont au moins un est dédié à Tin Hau, la déesse de la mer. On peut séjourner dans les plus connues et manger un peu partout les spécialités offertes par les restaurants de poissons et de fruits de mer, les aquariums garants de fraîcheur sont en devanture et on s'arrête toujours pour voir quelles bêtes étranges y barbotent. La plupart des îles disposent de plages où se baigner. Et puis toutes ont un petit quelque chose bien à elles: les grottes des kamikazes ou la plage cachée des tortues à Lamma, la grotte du pirate et la plage de la championne du monde de planche à voile à Cheung Chau, des rochers gravés depuis des temps immémoriaux à Po Toi, etc.

Que l'envie soit de grimper, faire une randonnée sans voir âme qui vive, marcher dans une forêt de bambous, observer les oiseaux, faire du snorkeling, de la voile, de la plage?.tout existe à Hong Kong, à notre portée?

Sophie Mabru (www.lepetitjournal.com/hongkong.html) lundi 7 mars 2011

© Publié dans le Petit Echotier, Séoul
Sophie Mabru est Coordinatrice du Petit Echotier, édité par l'Association des Francophones en Corée www.afc-online.com

Sites Web :
- www.hkdolphinwatch.com: pour en savoir plus sur les dauphins, ils organisent aussi des tours.
- www.discoverhongkong.com: site de l'office de tourisme de Hong Kong, remarquable.
- www.hkoutdoors.com: pour avoir un bon panorama de l'écotourisme à Hong Kong

Publications (en anglais dans le texte) :
- The Hiker's guide to Hong-Kong de Pete Spurrier chez formAsia
- Hong Kong Hikes, the twenty best walks in the territory, Wright guides, édité dans un format classeur avec fiches, South China Morning Post.
- Exploring Hong-Kong's Countryside, a visitor companion, Edward Stokes, par le Hong Kong Tourism Board.

lpj 20
Publié le 7 mars 2011, mis à jour le 5 décembre 2014

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