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ECONOMIE - Idées de réformes pour la PAC

Economie, idées de réformes pour la PACEconomie, idées de réformes pour la PAC
Écrit par Lepetitjournal Heidelberg Mannheim
Publié le 1 mars 2018, mis à jour le 6 janvier 2021

Le professeur Friedrich Heinemann dénonce la part excessive de la PAC dans le budget de l’UE : « 40% du budget annuel de la politique agricole commune, plus couramment appelée PAC, aurait été suffisant pour absorber tout les coûts de l’accueil des réfugiés en Europe en 2015 » 

Mercredi 27 février dernier, le professeur Friedrich Heinemann a donné une conférence sur la PAC de l’Union Européenne. Auteur de l’étude, « La politique agricole commune et le prochain budget de l’UE », publiée l’an dernier, F. Heinemann est venu présenter ses observations à l’université de Mannheim. Devant une salle comble il a dénoncé le fait que la PAC absorbe encore un bon tiers du budget de l’Union Européenne, et ce au détriment de nombreux domaines tels que les enjeux de la migration, la défense ou encore la numérisation. Cette répartition du budget est selon lui désuète et il propose des perspectives de réformes.

F. Heinnemann présente ses observations sur la PAC à l'université de Mannheim.

 

La PAC, une institution à dépoussiérer ? 
Pour rappel, la PAC a été mise en place en 1958 : « Après l’entrée en vigueur du traité de Rome les politiques agricoles des États membres ont été remplacées par des mécanismes d’intervention au niveau communautaire. Les fondements de la politique agricole commune sont restés inchangés depuis le traité de Rome » explique Albert Masso sur le site du Parlement européen. Et c’est justement cela que remet en cause F. Heinemann. La dernière réforme de la PAC date de 1992, soit il y a 26 ans déjà, a-t-il souligné devant l’assemblée. Selon lui, les objectifs principaux de la PAC lors de sa création tel qu’assurer un niveau de vie équitable à la population agricole n’étant plus une justification suffisante, les politiques ont au fil du temps rajouté des objectifs qui légitiment ces subventions. Ce qui induit selon-lui une baisse de l’efficacité, les administrations européennes ne pouvant pas tout contrôler. Et il donne des exemples concrets : les critères de protection de l’environnement sont maintenant des critères pour recevoir les subventions de la PAC, mais souvent cela ne se révèle n’être que du simple écoblanchiment (green washing); soit une orientation de la communication d’une entreprise vers un positionnement  plus écologique, qui vise simplement à blanchir son image.

 

Perspectives de réformes 
Le professeur pose alors la question suivante : est-ce que de nouveaux objectifs justifient l’utilisation de vieux instruments ? D’autant plus lorsque nombreux de ces nouveaux objectifs sont sans lien direct avec la PAC. Pour réduire ces dépenses et donc rééquilibrer le budget de l’UE, il promeut le co-financement. D’après le professeur F. Heinemann il faut redonner un pouvoir décisionnel plus important aux Etats pour réduire ces dépenses trop importantes. Cela permettrait aux parlements et aux gouvernements de s’emparer du sujet, et donc de le réinsérer dans le débat public.

 

Maxime Ollivier (www.lepetitjournal.com/heidelberg-mannheim), vendredi 2 mars 2018

lepetitjournal.com Heidelberg Mannheim
Publié le 1 mars 2018, mis à jour le 6 janvier 2021

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