REVUE DE PRESSE - La première année de François Hollande vue par la presse germanophone

6 mai 2012. François Hollande est élu Président de la République avec 51,63 % des voix, battant ainsi le président sortant Nicolas Sarkozy. En France, même si l'on hésite à comparer l'ambiance générale à « l'état de grâce » qui a suivi l'élection de François Mitterrand en 1981, de nombreux espoirs se fondent sur le nouveau président. La presse germanophone, quant à elle, est plus partagée, oscillant entre le pessimisme et l'optimisme, entre le sarcasme face à l'élection d'un « looser né » (Frankfurter Allgemeine Zeitung) et la surprise de « la victoire historique d'un homme qu'on sous-estimait » (Die Tageszeitung). Mais surtout, comme le soulignait la revue de presse publiée dans Lepetitjournal.com/Cologne à l'occasion de son élection*, c'est sur la question des relations franco-allemandes que François Hollande était attendu au tournant

Le président malchanceux

Un an plus tard, la presse germanophone penche presque unanimement vers le pessimisme. Pour le Neue Zürcher Zeitung, François Hollande n'a aucune raison de célébrer cette première année puisqu'il est au plus bas dans les sondages (trois Français sur quatre ne sont pas satisfaits par ce qu'il a accompli). Et le Tagesschau souligne que la vitesse de cette baisse de popularité est sans précédent dans l'histoire de la cinquième République. Le Süddeutsche Zeitung pousse l'ironie encore plus loin en écrivant que pour cet anniversaire, ce n'est pas le champagne que l'on a sorti, mais l'eau plate car, au vu d'un bilan aussi mauvais, il n'y a rien à fêter. Le quotidien avait déjà exprimé son pessimisme lors de l'élection l'année dernière et a réitéré ses propos en affirmant que dans quatre ans, c'est-à-dire à la fin du mandat de François Hollande, le champagne ne sera pas non plus de rigueur.
Le Tagesspiegel met en lumière le paradoxe de cette première année : François Hollande aurait dû rassembler les Français, or ceux-ci sont plus divisés que jamais. Cette profonde rupture est illustrée par tous les débats et manifestations qui ont été suscités ces derniers mois autour de la question du mariage homosexuel - pourtant une victoire de ce début de mandat.

Et maintenant, que faire ?

Même si certaines décisions, comme l'intervention militaire française au Mali, sont saluées, on ne s'attend pas à ce que la situation s'améliore, mais au contraire, à ce qu'elle empire. Quant aux relations franco-allemandes, elles ne sont pas au beau fixe car, comme l'écrit la Deutsche Welle, « Merkel et Hollande » sont « partenaires, mais pas amis ».
Les membres du gouvernement ont cherché à donner une image toute autre en affirmant ces derniers jours être fiers de cette première année, année qui, selon eux, a servi à poser des « fondations » nécessaires. Le Président Hollande, lui, a annoncé lors d'une conférence de presse tenue le 16 mai 2013 que « l'an II » de son mandat devait être celui de « l'offensive ».

Alice Montergnole (www.lepetitjournal.com/cologne) Mercredi 29 mai 2013

* REVUE DE PRESSE - L'élection de François Hollande vue par la presse germanophone

SOURCES :
http://www.lepetitjournal.com/cologne/societe/106309-revue-de-presse-lelection-de-francois-hollande-vue-par-la-presse-germanophone
http://www.nzz.ch/meinung/kommentare/ein-jahr-der-enttaeuschungen-1.18077275
http://www.tagesschau.de/ausland/hollande342.html
http://www.sueddeutsche.de/politik/frankreichs-praesident-hollande-monsieur-zauderer-1.1667017
http://www.tagesspiegel.de/meinung/ein-jahr-hollande-er-hat-gespalten-nicht-versoehnt/8165592.html
http://www.dw.de/merkel-und-hollande-partner-keine-freunde/a-16809119