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HOMMAGE - La France commémore les mémoires de la traite négrière

Écrit par Lepetitjournal Haiti
Publié le 11 mai 2016, mis à jour le 12 mai 2016

 

La France et ses départements et territoires d'outre-mer commémorent les mémoires de la traite, de l'esclavage et de leurs abolitions, le 10 mai 2016. C'est l'occasion de rappeler l'impérieuse nécessité de se souvenir des millions de victimes et aussi de lutter contre l'oubli dont fait souvent l'objet ce lourd héritage historique, souligne un communiqué de l'association Sos racisme, publié sur le site   Humanité.fr, consulté par AlterPresse.

 

 

Depuis 2006, la journée nationale de la mémoire de la traite négrière, de l'esclavage et de leurs abolitions est commémorée à cette date en France métropolitaine, rappelle-t-il.

L'esclavage a été reconnu comme un crime contre l'humanité depuis la loi Taubira définitivement adoptée le 10 mai 2001.

« La République française reconnaît que la traite négrière transatlantique ainsi que la traite négrière dans l'Océan Indien d'une part, l'esclavage d'autre part, perpétrés à partir du XVème siècle, aux Amériques et aux Caraïbes, dans l'océan Indien et en Europe contre les populations africaines, amérindiennes, malgaches et indiennes constituent un crime contre l'humanité », selon l'article 1 de cette loi.

« Ainsi, parler de commémoration en « France métropolitaine » n'est pas anodin. C'est bien que le 10 mai ne constitue pas la seule date dans l'ensemble des territoires français. Il reste toutefois un jour incontestable de commémoration et de contestation ; il a le mérite de célébrer l'abolition de l'esclavage et de renvoyer à une loi ? celle du 10 mai 2001 ? qui a permis d'ouvrir la voie à davantage de reconnaissance nationale des crimes relatifs à l'esclavage », indique l'association.

Un collectif - notamment composé de SOS Racisme, de l'Association des Amis du Général Dumas, du Conseil représentatif des associations noires (Cran) et de la Fédération des Travailleurs Africains en France (Fetap) - demande la transformation de l'Hôtel Gaillard à Paris en musée de l'esclavage.

Il dit souhaiter que ce bâtiment soit transformé en un Centre Dumas abritant un musée de l'esclavage et une maison des Outre-mer.

Fondé sur le capital de la traite transatlantique et de l'Océan Indien, ce bâtiment peut être dédié à la mémoire des descendants des victimes de l'esclavage, mais aussi à la reconnaissance par tous et toutes de cet héritage, trop souvent relégué au second plan, exige-t-il.

La traite et l'esclavage seraient marginalisés dans l'imaginaire français, estime la célèbre romancière française, Maryse Condé, interrogée par la Radio France internationale à l'occasion du 10 mai.

Plusieurs de ses romans se sont inspirés de la tragédie du commerce humain dont l'Afrique fut victime.

Étaient présents à la commémoration de la journée du 10 mai 2016, organisée dans les jardins du Luxembourg, le président français, François Hollande, le militant noir américain, Jesse Jackson, l'ancienne ministre française de la justice, Christiane Taubira, et l'ex-premier ministre du Bénin Lionel Zinsou.

Insistant sur la nécessité de ne pas opposer les mémoires entre elles, le chef de l'État français en a profité pour annoncer la création avant la fin de l'année d'une Fondation pour la mémoire de l'esclavage, qui devrait aboutir à un musée de l'esclavage à Paris.

Lionel Zinsou présidera la mission de préfiguration de cette fondation et présentera son rapport « à l'automne ».

Après avoir retracé les horreurs de l'esclavage, Jesse Jackson a, pour sa part, souhaité plus d'égalité pour les noirs.

À ce niveau, Il a tenu à souligner des lueurs d'espoirs comme la nomination de Christiane Taubira en tant que garde des sceaux, de George Pau-Langevin, comme ministre des Outre-mer, les élections du président américain Barack Obama et du nouveau maire de Londres.

Taubira qui avait démissionné du gouvernement le 27 janvier 2016 n'était plus apparue publiquement avec François Hollande.

La commémoration de la journée du 10 mai coïncide avec les quinze ans de la loi Taubira, qui reconnaît la traite négrière et l'esclavage comme des crimes contre l'humanité.

Jeudi 12 mai2016 

www.alterpresse.org

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Publié le 11 mai 2016, mis à jour le 12 mai 2016

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