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Ronan Hardy, fondateur de l'entreprise de home service "Mary & Jarvis"

Ronan Hardy Mary and JarvisRonan Hardy Mary and Jarvis
© Ronan Hardy
Écrit par Valérie Keyser
Publié le 20 octobre 2018, mis à jour le 23 mai 2019

Vous courez après le temps et devez faire l’impasse sur les cours de yoga ou de flûte traversière qui vous font tant envie, vous rêvez de pouvoir siroter une bière tranquillement devant un match de foot à la télé, vous négligez les moments précieux à passer entre amis ou en famille et vous laissez déborder par les nombreuses tâches domestiques. La solution ? Une Mary Poppins qui accourait chez vous en deux temps trois mouvements pour vous prêter main forte, et qui d’un coup de baguette magique réussirait à chasser la moindre poussière, plier vos vêtements, rapporter les bouteilles consignées, gérer vos colis, recoudre un bouton, cirer vos chaussures, remplir le frigo, mettre le rôti au four ou encore arroser les plantes pendant vos congés. Ce rêve est dorénavant à portée de main à Francfort grâce à la start-up Mary & Jarvis. Rencontre avec son créateur, le jeune Français Ronan Hardy.

Ronan Hardy, Français de 31 ans originaire de Nantes est titulaire d’un Master en management et en Business development l’Ecole de Management de Grenoble. Fort de son constat sur nos vies de petits soldats pressés dans la capitale de la finance, il a créé en 2016 la start-up Mary & Jarvis qui met à disposition des particuliers un(e) assistant(e) personnel(le) de maison, une sorte de majordome fiable et à l’écoute de nos besoins, capable de nous décharger de multiples tâches qui empoisonnent notre quotidien après le travail. Il nous explique comment Mary &  Jarvis permet de dégager ce temps précieux pour soi, pour ses amis et sa famille et participe à notre bien-être.

Lepetitjournal.com/francfort : vous êtes arrivé à Francfort il y a 5 ans en tant que VIE chez Air Liquide. Comment est née l’idée de créer votre propre entreprise ?

Ronan Hardy : j’ai toujours eu la fibre entrepreneuriale, une volonté de créer qui vient probablement de mon père qui exerçait dans le secteur de la gestion de carrière mais surtout de mon grand-père, entrepreneur dans les Travaux Publics, mais avec une dimension qui m’est chère et mes propres valeurs, qui placent l’individu, ses besoins, son bien-être au cœur des préoccupations de l’entreprise. En observant et discutant notamment avec mes collègues pendant mon VIE, j’ai pu constater que de nombreuses personnes sont stressées et donnent le sentiment que 24 h ne suffisent plus à leur journée. Ma vie en colocation a aussi participé à cette réflexion. Après le travail, le soir ou le week-end, il faut encore s’activer, porter les chemises au pressing, rapporter les bouteilles consignées, récupérer ou envoyer les paquets à la poste… Tout ceci empiète sur nos loisirs, notre bien-être, nos moments en famille ou entre amis. Le concept d’une start-up qui permettrait de simplifier la vie des gens a germé petit à petit dans ma tête. Puis j’ai lu un article sur une start-up américaine mettant à disposition des majordomes. Ça a fait tilt, j’ai passé une nuit blanche à me dire qu’il fallait absolument proposer ce genre de services à Francfort au sein d’une entreprise moderne avec des valeurs fortes.

La conciergerie et le secteur des services à domicile sont des marchés qui semblent en effet assez porteurs et se développent un peu partout dans le monde ces dernières années. Est-ce que ça a été facile de monter votre propre start-up ?

J’ai d’abord réalisé une étude de marché et un business plan. Il faut savoir que 70 à 80 % de l’activité des services à domicile est captée par le marché noir. L’idée était de récupérer ce marché en proposant plus d’avantages. Afin d’être légitime auprès de mes clients et futurs employés, il me paraissait essentiel de mettre les mains dans le cambouis et de proposer moi-même des prestations d’assistant de maison. Je me suis déclaré en tant qu’indépendant et me suis inscrit sur une plateforme de mise en relation. J’ai fait des ménages pendant deux ans. Cela m’a permis d’analyser les besoins des clients et d’étoffer mon offre. En 2016, j’ai pu lancer Mary and Jarvis qui met à disposition ce que j’appelle des « majars » (contraction de Mary & Jarvis) avec une bonne connaissance du marché et des prestations susceptibles de marcher. Aussi, l’entreprise repose sur trois volets propres à la culture de Mary & Jarvis :

-         le volet social avec l’embauche de personnel issu en partie de l’immigration et les aidant à l’insertion dans leur nouvelle vie tout en bénéficiant d’une couverture sociale et d’autres avantages liés à la vie de l’entreprise,

-         le volet environnemental - il est en effet important de noter que toutes nos méthodes et les produits d’entretien utilisés sont pensés pour participer au maximum au respect de l’environnement

-         et le volet économie de proximité que nous souhaitons développer afin de préserver un écosystème urbain en regroupant des demandes par quartier par exemple.

Pourquoi avoir choisi le nom de Mary and Jarvis ?

J’ai choisi un prénom féminin associé à un prénom masculin car la parité dans une entreprise me semble essentielle. Mary fait penser à Mary Poppins qu’on imagine accourir pour nous aider d’un coup de baguette magique dans notre quotidien et Jarvis fait référence au personnage de fiction, assistant digital de Tony Stark et représente aussi la dimension numérique, pilier des entreprises modernes.

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Quelles sont les prestations que propose l’entreprise ?

Après analyse des besoins et attentes du client, nous mettons à sa disposition un « majar » de confiance qui peut assurer des services de nettoyage à domicile, d’entretien des vitres, du linge et des chaussures. Celui-ci peut également prendre en charge la réception et l’envoi de colis à la poste, recevoir l’électricien ou le technicien pendant l’installation d’internet, mais aussi effectuer de petites livraisons, des courses urgentes, acheter des fleurs, aller au pressing, rapporter les bouteilles consignées ou les piles usagées… Des services à domicile peuvent aussi être proposés aux clients en vacances pour arroser les plantes, aérer l’appartement ou encore nourrir le chat.

Sur votre site internet on peut lire, « All you can ask ». Avez-vous déjà eu des demandes farfelues ?

A ce jour, je n’ai pas vraiment eu de demandes farfelues mais des demandes qui peuvent sortir de l’ordinaire, des courses urgentes à gérer, des meubles à monter…

Quel est le profil type de la personne qui fait appel à Mary & Jarvis ?

N’importe qui peut faire appel à nos services mais jusqu’ici mes clients sont avocats, banquiers, directeurs de sociétés, j’ai même des clients artistes ou encore des footballeurs de l’Eintracht, peut-être même un jour Mario Draghi de la BCE, pourquoi pas ? (Rires). Bref ce sont aussi bien des Allemands que des expatriés français, chinois, indiens, italiens, polonais…, aussi bien des jeunes célibataires que des familles nombreuses, mais avant tout des personnes qui estiment que leur charge de travail pèse sur leur quotidien et souhaitent se simplifier la vie en utilisant leur temps à meilleur escient.

Quels sont vos projets ?

Nous souhaitons acquérir de nouveaux clients, agrandir l’entreprise avec notamment l’embauche de personnes supplémentaires et développer une application. Je souhaite que Mary & Jarvis reste une entreprise hybride avec son propre personnel et sa plateforme numérique sans jamais devenir un simple service de mise en relation. Actuellement nous sommes six personnes réparties entre le développement et l’opérationnel à Francfort et envisageons d’aller par la suite vers d’autres villes. Pour cela, je lance une levée de fonds et organise une soirée « afterwork » le mardi 23 octobre à 18h dans un espace de co-working de l’Eurotheum à Francfort. Toutes les informations se trouvent sur notre site internet.

Interview (Publi-Info)

 

logo mary and jarvis

 



Mary & Jarvis


Ronan HARDY
Mittelweg, 31
60318 Frankfurt am Main


www.maryandjarvis.com


Téléphone : +4916094875020

 

Valérie Keyser
Publié le 20 octobre 2018, mis à jour le 23 mai 2019

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