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EXPATRIATION-ALLEMAGNE - Le régime général de retraite en France et en Allemagne (2e partie)

Écrit par Lepetitjournal Francfort
Publié le 3 décembre 2014, mis à jour le 9 février 2018

Après les origines de la retraite, les conséquences de la situation démographique sur le niveau des retraites publiques et un premier aperçu des différences de fonctionnement en France et en Allemagne, poursuivons dans cette deuxième partie de dossier, le comparatif entre les deux pays sur les systèmes de calcul

(© Fotolia)

Système de calcul de la retraite en Allemagne

En Allemagne, le montant des cotisations est calculé jusqu’au plafond de la sécurité sociale retraite qui est environ deux fois plus élevé qu’en France. Le régime général allemand offre historiquement un taux de remplacement brut de 70% à un retraité ”standard” du secteur privé, idéal type du retraité qu’on nomme ”Eckrentner”. Ce personnage aura cotisé 45 années sur la base du salaire moyen qui est une valeur statistique officielle permettant d’obtenir 1 point retraite. En 2015, le salaire moyen devrait s’établir à 34.999 € annuels bruts, soit 2.916 € mensuels. En multipliant 45 points par 28,14 €, qui est la valeur actuelle du point, on obtient la rente mensuelle du retraité standard, soit 1263 €, avant impôts et assurance santé.

Ce mécanisme permet de prendre en compte l’évolution des salaires dans la détermination des rentes. La valeur du point n’étant plus indexée sur l’évolution des prix depuis 2005, la retraite publique allemande perd également en pouvoir d’achat. Le ”Eckrentner” permet une prise de conscience individuelle de la forte chute du taux de remplacement qui passait de 70% à  67% bruts lors de la réforme Riester (2002) et s’établit à 56% aujourd’hui. En Allemagne, le taux de remplacement pour 2030, au pic de la crise démographique, s’exprime en net de charges sociales après impôts et se situe autour de 43%.

Système de calcul de la retraite en France

La démographie française est légèrement plus dynamique que celle des Allemands mais la situation des futurs retraités tout aussi préoccupante. Dans le système de calcul par annuité, il est important d’avoir des carrières aussi complètes que possibles afin d’éviter une décote et la proratisation de la retraite pour n’avoir pas assez longtemps cotisé. Pour les générations nées à compter de 1973, il faudra avoir cotisé 43 années pour espérer partir à taux plein à 62 ans, soit avoir commencé à travailler à 19 ans. Le taux plein sera systématiquement acquis à 67 ans, sans pour autant empêcher la proratisation pour carrière incomplète ou tout simplement pour les années passées à l’étranger. En tout état de cause, le taux plein s’élève à 50% et permet d’évaluer précisément la retraite maximum qu’il est possible de percevoir dans le système français : 1.585 € bruts par mois en 2015. Dans le système de retraite allemand, la rente maximale se situe aux environs de 2.620 € bruts car les salariés cotisent et obtiennent des points sur le plafond salarial de 72.600 €.

(© Fotolia)

Le système français de retraite publique compense la faiblesse relative de son régime général par un régime complémentaire obligatoire. La caisse ARCCO concerne tous les salariés et la caisse AGIRC gère la retraite complémentaire des cadres. Il s’agit là de systèmes à point : les cotisations permettent d’acquérir des points qui sont transformés en rente lors de la retraite. Comme dans le régime général allemand, les critères de revalorisation des points représentent un sujet très politique avec de forts enjeux sociaux. Il n’en demeure pas moins que les caisses ARCCO et AGIRC se trouvent dans des situations financières alarmantes.

Pour les non-cadres, l’assiette des cotisations montent à 4 fois le plafond annuel de la sécurité sociale, soit 152 160 €. Pour les cadres, celui-ci monte à 304 320 € avec un taux de cotisation au-delà de 20%. Le régime obligatoire complémentaire est donc un élément essentiel dans la retraite d’un salarié en France qui peut représenter plusieurs fois le régime de base.

En bref…

Les premiers piliers des systèmes de retraite français et allemands sont de nature très proche, fondés sur le principe de répartition, mais de taille et de compositions très différentes. L’Allemagne promeut les solutions de retraite d’entreprise et de capitalisation privée beaucoup mieux que ne le fait la France car sa population salariée en a besoin. Un salarié cadre de France s’estime bien protégé par la retraite publique, composée du régime général, et surtout du régime complémentaire. Un salarié allemand travaillant en France pensera rapidement que les cotisations sociales sont trop élevées, sans avoir conscience du gain à la retraite. A l’inverse, en statut local allemand, le salarié français risque de considérer l’augmentation de son salaire net sans prendre en compte la baisse de sa future retraite.

Première partie du dossier "retraites" à relire ici

Pour en savoir plus, contactez Expatriation Allemagne. Nos conseillers pourront répondre à vos questions.

Jeudi 4 décembre 2014

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Publié le 3 décembre 2014, mis à jour le 9 février 2018

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